Si certains saluent l'audace et le réalisme du long-métrage du réalisateur des Chevaux de Dieu et de Ali Zaoua, d’autres pointent du doigt sa «vulgarité gratuite», voire sa légitimation de la prostitution. Mais pour l'heure, seuls trois extraits ont été dévoilés. Le film n'est pas encore sorti. 

Dès la diffusion d’un premier extrait dimanche puis d’un second le lendemain, le film a suscité une vague de réactions mitigées. Il faut dire que ce drame franco-marocain traite d’un sujet extrêmement sensible: la prostitution à Marrakech, à travers l’histoire de Noha, Randa, Soukaina, Hlima, quatre prostituées qui vivent d’amours tarifées dans la ville ocre. 

Durant 1h45, les chairs se montrent, les corps s’exhibent, l’argent circule au rythme des plaisirs et des humiliations subies. Le film évoque les conditions de vie dures de ces femmes, mais aussi leur rapport avec leur entourage familial et la société en général. 

Comme pour les Chevaux de Dieu, Nabil Ayouch a fait appel à des acteurs amateurs, notamment les 4 actrices qui jouent le rôle de prostituées. «J’ai envie d’aller chercher ce réalisme dans la vraie vie. Je n’ai pas envie de passer des mois à répéter avec un comédien qui ne connaît pas du tout ce milieu et avec qui je sais que je n’arriverai pas au résultat final», nous confie Nabil Ayouch, qui a également fait appel à des acteurs professionnels comme Abdellah Didane et Amine Ennaji. 

Pourquoi avoir choisi de traiter ce sujet? «Ce film s’est fait grâce à des rencontres avec ces femmes qui m’ont touché par leurs histoires, par ce qu’elles véhiculaient, par leur courage aussi, et j’ai eu envie de parler d’elles à travers un film extrêmement réaliste, sans concession et empreint d’une certaine réalité », conclut Nabil Ayouch.