La problématique de l’avortement vue par le PPS

Le PPS a publié son analyse concernant le débat sur la dépénalisation de l'avortement. Le document très complet se base sur la comparaison de plusieurs pratiques à l'international, tout en traitant des volets moral et religieux en rapport avec la question.  

La problématique de l’avortement vue par le PPS

Le 24 avril 2015 à 10h02

Modifié 24 avril 2015 à 10h02

Le PPS a publié son analyse concernant le débat sur la dépénalisation de l'avortement. Le document très complet se base sur la comparaison de plusieurs pratiques à l'international, tout en traitant des volets moral et religieux en rapport avec la question.  

Indépendamment de la législation en vigueur et indépendamment des moyens (assisté médicalement ou clandestin), l'avortement est une pratique répandue dans le monde.  

Une Marocaine sur trois en âge de procréer a eu recours à l'avortement.

A l'échelle internationale, on estime le nombre de cas d'avortement pratiqués en 2003 à 42 millions, soit 29 interruptions volontaires de grossesse pour 1.000 femmes en âge de procréer.

Entre 1995 et 2003, les cas d'avortements clandestins en Afrique ont augmenté de 10%. Cette pratique touche environ 20 millions de femmes chaque année dans le monde, occasionnant 68.000 décès.

Au Maroc, 800 avortements clandestins sont pratiqués chaque jour, et l'absence d'assistance médicale provoque 13% des décès maternels des suites de complications liées à l'avortement. Autre chiffre alarmant: 35% des femmes marocaines, âgée entre 15 et 49 ans, ont eu recours, au moins une fois dans leurs vies, à l'avortement.

Dans ce même document publié par le PPS, on apprend que dans les pays où la pratique a été légalisée, les cas de décès des suites d'un avortement oscillent entre 0,2 et 1,2 pour 100.000 cas d'avortement.

Toutefois, un débat de fond est nécessaire pour emporter l'adhésion des différentes tranches de la société. Entre partisans et détracteurs, les arguments changent.

L'avortement dans la religion

Si l'avortement est, de manière générale, interdit dans l'islam, il existe quelques cas de figure où la femme peut y avoir recours. Ainsi, dans le courant Chiite, l'avortement n'est autorisé que dans des cas bien particuliers. Le courant sunnite malékite estime que l'avortement est interdit, quel que soit le cas, à partir du 40e jour de grossesse.

Il est permis d'avoir recours à l'avortement dans le cas où la grossesse présente un danger sur la vie de la mère, ou dans le cas où le fœtus présente des aberrations ou des anomalies qui risquent de compliquer la vie des parents après sa naissance.

On retrouve le même point de vue dans le judaïsme, avec une interprétation plus large du Talmud. En effet, les savants religieux juifs s'accordent en substance à défendre le droit des femmes à l'avortement dans le cas où la grossesse présente un danger sur la santé physique ou psychologique de la mère.

Chez les catholiques, les avis sont partagés selon les églises. Ainsi, les prêtres de l'église orthodoxe autorisent le recours à l'avortement dans certains cas. Les églises protestantes ont, quant à elles, des avis très partagés.

Avortement et droit positif

La Cour européenne des droits de l'Homme a estimé, en l'absence d'une définition scientifique et légale précise du "début de la vie", que le juge doit garder son pouvoir d'appréciation.

En droit positif contemporain, l'embryon ne peut prétendre à la personnalité légale privée ou publique. Deux arrêts de la Cour de cassation en France ont ainsi confirmé cet avis, suite à une perte de bébé entraînée par un accident de voiture, la Cour a rejeté la charge de l'homicide involontaire.

La légalisation de l'avortement prend en considération deux avis: l'autorisation de l'avortement dans certains cas obéit à la nécessité de prendre en compte l'état de la femme enceinte, compte tenu du fait que le préjudice qu'elle subit est plus important que celui que subit l'embryon. Le deuxième avis soutient que l'embryon n'a pas à recevoir de soins particuliers, contrairement à la mère qui a le droit de poursuivre sa grossesse ou de l'arrêter, sans motif préalable. Ainsi, dans la majorité des pays européens, l'avortement peut être pratiqué dans un délai compris entre 10 et 12 semaines.

Les techniques d'avortement sécurisées appliquées dans le monde

Il existe deux méthodes pour interrompre volontairement la grossesse. L'utilisation de l'une ou de l'autre est fonction du niveau de développement du fœtus. Il s'agit de l'IVG médicamenteuse qui ne nécessite pas d'admission à l'hôpital ou d'IVG chirurgicale.

L'avortement par absorption de médicaments peut être effectué jusqu'à la septième semaine de grossesse. En France, deux médicaments abortifs sont prescrits: le Mifepristone et le Misoprostol. L'alternance des deux médicaments produit une réaction comparable à une fausse couche. Toutefois, la consommation de ces médicaments est conditionnée par un suivi régulier chez le médecin traitant.

Dans le deuxième cas de figure, l'intervention chirurgicale se fait à 73% des cas sous anesthésie générale et à 20% sous anesthésie locale, d'où la nécessité d'une prise en charge par une équipe médicale multidisciplinaire, composée de chirurgiens et d'anesthésistes dans un centre hospitalier.

Au final, l'étude produite par le PPS sert davantage de base de réflexion qu'à une réelle série de propositions. Toutefois, il est à noter que le document estime que, entre interdiction et autorisation de l'avortement, l'interdiction est la règle dans la majorité des pays. L'autorisation de l'avortement fait exception. Serait-ce l'avis du parti du progrès?


 

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