Bilal Marmid. Derrière le micro, le bonheur du cinéma

A 35 ans, dont 13 derrière le micro de Médi 1, Bilal Marmid s’impose comme l’un des spécialistes du cinéma marocain et du cinéma tout court au Maroc. 

Bilal Marmid. Derrière le micro, le bonheur du cinéma

Le 16 mars 2015 à 11h08

Modifié 16 mars 2015 à 11h08

A 35 ans, dont 13 derrière le micro de Médi 1, Bilal Marmid s’impose comme l’un des spécialistes du cinéma marocain et du cinéma tout court au Maroc. 

Il est arrivé pour un entretien dans un hôtel de Tanger. Quelques jours auparavant, il était à Ouagadougou au Fespaco, le festival du cinéma africain. La semaine précédente, il était au Festival national du film à Tanger.

Là, il venait d’interviewer Younès Migri, le chanteur, auteur-compositeur et acteur. Dans quelques semaines, il sera sur la Croisette cannoise.

Bilal Marmid est ainsi. Les festivals de Cannes, Berlin, Venise, Toronto ou Marrakech n’ont plus de secret pour lui. Johannesburg et Los Angeles, il connait. Il n’hésite pas à avouer que « gamin, mon obsession était de toujours avoir 3 DH en poche pour pouvoir aller me payer une séance au cinéma Al Maghrib al Arabi » à Séfrou.

Plus de 350 films par an

Depuis l’époque d’Al Maghrib al Arabi, Bilal Marmid est sur un rythme de croisière, à regarder ou « re-regarder » plus de 350 films par an. Deux à trois films par jour pendant les festivals.  Son secret : « Je ne dors pas comme les gens ».

A son âge, Bilal Marmid précise : « J’ai passé la moitié de ma vie dans le cinéma qui à son tour prend aujourd’hui 75% de mon temps professionnel ». Chaque semaine, Bilal Marmid, ce sont quatre chroniques par semaine une interview « punchy » de 30 minutes tous les samedis, plus une master class ici, une invitation là. Bilal a réalisé plus de 600 chroniques et des interviews à bâtons rompus avec tous ceux qui jouent un rôle sur la scène cinématographie marocaine.

Sur ces centaines de films, deux oeuvres émergent pour lui : Dancer In The Dark (2000) du Danois  Lars Von Trier, son « idole »,  et Serpico (1973) de l’Américain Sidney Lumet. «  Je regarde les films pour « l’angle cinéma », précise-t-il.

Il s’explique : « Dans Serpico, c’était la première fois que je me suis concentré sur le jeu de l’acteur. L’acteur était très concentré sur son jeu.  Al Pacino est unique. On a l’impression qu’il a presque compris son rôle plus que le réalisateur lui-même ».

Dans Dancer In The Dark, Bilal « apprécie la rupture avec le cinéma de spectacle pur, avec l’arrivée d’une chanteuse, Björk, dans le rôle principal ; ce n’est ni du ciné entertainement , ni une histoire d’amour. C’est le premier film qui m’a incité à en faire une deuxième, puis une troisième et une quatrième lecture ».

Il y a des enfants qui naissent ainsi passionnés par l’art et la culture, l’imaginaire et le vaste monde. De là à ce que Bilal rejoigne directement l’école de journalisme de Rabat, l’Institut supérieur d’information et de communication (ISIC) de Madinat al Irfane après son bac, rien de plus logique.

A Rabat, outre la fréquentation de l’ISIC, restait un centre avec ciné-clubs et professionnels du cinéma. Son intérêt pour le cinéma et sa maîtrise du sujet l’on sauvé du spectacle qui voit les salles historiques fermer au Maroc et la production rester somme toute … modeste.

 C’est pourquoi le Festival de Cannes tient une place spéciale dans son cœur. « Cannes est une école du cinéma. Il y a les films du festivals bien sûr, indique-t-il, mais également les master classes, les conférences,  les rencontres, les points de presse. Pendant trois semaines, on est plongé dans une culture ciné de qualité ».

« Pas dans le sens du poil »

Quand on écoute Bilal derrière son micro déroulant sa chronique du lundi au jeudi à 15h35 et 19h55 depuis quelques trois ans, ou qu’on l’écoute interviewant Nour-Eddine Lakhmari, Mouna Fettou ou Younès Migri, on apprend.

Bilal connait son monde du cinéma, marocain, notamment, avec ses égos, sa généreuse politique de subventions, ses déficits de scénarios et ses solides réalisateurs comme Hakim Lasry, Fouzi Bensaïdi, Nabil Ayouch, Leila Kilani ou Nour-Eddine Lakhmari avec lequel il partage une admiration pour Lars Von Trier.

Dans son parcours professionnel, le mérite de Bilal Marmid est d’avoir, en tant que passionné et connaisseur  du cinéma, réussi à imposer la matière parmi les incontournables de l’antenne de Médi 1.

Il innove sur la manière de parler du cinéma, de création et de politique culturelle. Les chroniques, avec Bilal Marmid,  durent moins de trois minutes et sont mordantes, les interviews, les fameux FBM, Face à Bilal Marmid, 30 minutes, les samedis à 13 heures.

« Au départ, souligne Bilal Marmid, j’ai constaté que les Marocains aiment les débats mais qu’ils doivent aller sur une chaîne arabe ou française pour en suivre. Pourquoi ne pas suivre des débats sur des sujets de chez nous, chez nous ? ».

« L’invité sait que pendant 30 minutes, on va parler de cinéma et seulement de cinéma. On ne parle ni de vie privée, ni de politique ; ça dure 30 minutes et je veille à ne pas en perdre une seule ». « Dans le cinéma marocain, il y a du bon et du mauvais » résume-t-il, moi qui voulait qu’il précise sa pensée sur la politique des aides ou l’indigence de nombre de scénarios.

 « Mais je ne fais pas FBM pour caresser dans le sens du poil », assène-t-il, n’hésitant pas à manier ironie et autodérision si nécessaire. Ainsi, recevant Younès Migri cette semaine, il entame ainsi son émission : « Pour Younès Migri le bonheur, c’est la musique, pour ma mère le bonheur s’appelle Bilal et pour moi c’est le cinéma ».

 S’ensuit une batterie de questions sur la conception qu’a Younès Migri des rôles qu’il a joué et de sa place dans le cinéma marocain.

« Je n’ai jamais aimé nos classiques émissions culturelles à la radio ou à la télé qui se limitaient le plus souvent à être des agendas », indique-t-il d’emblée lorsqu’on l’interroge sur sa méthode. « Mais j’avais en tête le souci de faire du cinéma un sujet de qualité, médiatique, vendable à l’auditeur ».

« Le défi ne m’inquiétait pas trop, avance-t-il. Je savais que les Marocains fréquentaient de moins en moins les salles mais qu’ils continuaient d’acheter des DVD ». Pari réussi.

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