Mission Rosetta: Philae au boulot, mais dans une position inconfortable

Le robot Philae, qui s'est posé mercredi sur le noyau de la comète "Tchouri", fonctionne et s'est mis au travail, mais il se trouve sur une pente raide dans un endroit peu ensoleillé qui risque de lui poser un problème pour la recharge de ses batteries.  

Mission Rosetta: Philae au boulot, mais dans une position inconfortable

Le 13 novembre 2014 à 13h25

Modifié le 13 novembre 2014 à 13h25

Le robot Philae, qui s'est posé mercredi sur le noyau de la comète "Tchouri", fonctionne et s'est mis au travail, mais il se trouve sur une pente raide dans un endroit peu ensoleillé qui risque de lui poser un problème pour la recharge de ses batteries.  

Le robot laboratoire "fonctionne bien", mais il se trouve "sans doute sur une pente fortement inclinée", de l'ordre de 30%, a indiqué jeudi à l'AFP Philippe Gaudon, chef du projet Rosetta au Centre national d'études spatiales (CNES) à Toulouse. La question de son arrimage au sol, qui préoccupait mercredi soir les scientifiques, n'était pas réglée jeudi après-midi. Toutefois, cela ne signifie pas l'échec de la mission.

"L'atterrisseur n'est toujours pas arrimé à la surface, mais les instruments fonctionnent et envoient des images et des données", a souligné l'Agence spatiale européenne (ESA) sur son blog. Sa pile, qui doit "durer 50 à 55 heures", "fonctionne bien et lui fournit de l'énergie", a précisé M. Gaudon. "Nous pouvons lui envoyer des commandes et il nous envoie des données", a-t-il déclaré, interrogé par téléphone depuis Toulouse, dans le sud de la France, où se trouve l'un des centres impliqués dans la mission de la sonde européenne Rosetta. Huit instruments scientifiques sur dix ont été activés.

Après son atterrissage mercredi sur le site prévu sur la comète "Tchouri", le robot - qui pèse 100 kg sur la Terre mais a une masse d'un gramme sur la comète - a effectué deux rebonds car les harpons qui devaient l'ancrer au sol n'ont pas fonctionné.

Au bout du deuxième rebond, il est allé se coincer dans une zone assez accidentée, le long d'une paroi rocheuse, "à un endroit où on ne voulait surtout pas qu'il se pose parce qu'il n'y a pas beaucoup de lumière, seulement une heure trente de jour toutes les douze heures", a déclaré Marc Pircher, directeur du CNES à Toulouse, lors d'un point de presse.

"Il a rebondi comme un cabri, mais n'a rien de cassé! Philae est maintenant un peu de guingois, apparemment sur deux pieds au lieu de trois, complètement incliné. La chance qu'on a, c'est qu'il s'est retrouvé avec les antennes vers le ciel, ce qui fait que la communication marche bien avec Rosetta", a-t-il ajouté. "On est parfaitement heureux (…), on a déjà une moisson de données extraordinaire!" a-t-il dit.

Forages repoussés

Les deux forages que le robot Philae devait effectuer sont "pour l'instant repoussés", a indiqué M. Gaudon. "On ne les a pas encore annulés, mais cela paraît difficile tant qu'on n'est pas harponné." "Or, en microgravité, normalement, il nous fallait une tension des harpons pour compenser la force de forage, sinon l'atterrisseur risque de se soulever", a-t-il précisé. "Notre priorité est de continuer à faire des analyses scientifiques sans rien bouger", a-t-il insisté. Le robot va radiographier l'intérieur de la comète, étudier son magnétisme, faire des images du sol, analyser les molécules complexes dégagées par la surface.

Le temps presse, la pile ne devant durer que 50 à 55 heures. Ensuite, il est prévu que les panneaux solaires du robot prennent le relais pour alimenter des batteries rechargeables et poursuivent le travail à un rythme très ralenti. Mais l'endroit peu ensoleillé où se trouve le robot risque de poser problème. Cela écourtera peut-être son fonctionnement.

La mission du robot est notamment de trouver sur le noyau de la comète des molécules organiques qui ont pu jouer un rôle dans l'apparition de la vie sur Terre, les comètes étant les objets les plus primitifs du système solaire. Au mieux, il est prévu que Philae fonctionne jusqu'en mars. Au-delà, il est de toute façon condamné à mourir de chaleur, lorsque la comète se rapprochera du Soleil.

Mais la mission Rosetta de l'ESA sera loin d'être terminée. La sonde, qui a déjà parcouru 6,5 milliards de km dans l'espace, poursuivra son escorte de "Tchouri" au moins jusqu'au 13 août prochain. C'est à cette date que la comète passera au plus près de l'astre.

L'atterrissage sur une comète à 500 millions de km de la Terre est une première dans l'histoire de l'exploration spatiale, point d'orgue d'une aventure entamée il y a 20 ans. D'un coût total de 1,3 milliard d'euros, la mission Rosetta a mobilisé environ 2.000 personnes depuis 20 ans.

(Par AFP) 

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