Le HCP prévoit 2,4% de croissance pour 2014

Poursuite du redressement de la croissance au quatrième trimestre, léger raffermissement de la demande, amélioration de la croissance non agricole : tels sont les principaux points mis en évidence par la note de Conjoncture trimestrielle du Haut commissariat au plan.  

Le HCP prévoit 2,4% de croissance pour 2014

Le 15 octobre 2014 à 11h20

Modifié 15 octobre 2014 à 11h20

Poursuite du redressement de la croissance au quatrième trimestre, léger raffermissement de la demande, amélioration de la croissance non agricole : tels sont les principaux points mis en évidence par la note de Conjoncture trimestrielle du Haut commissariat au plan.  

Au troisième trimestre 2014, l’économie nationale a affiché une croissance estimée à 2,6%, en glissement annuel, au lieu de 2,3% au trimestre précédent. Cette légère accélération est attribuable à une amélioration de 3,3% des activités non-agricoles, au lieu de 3,1% un trimestre auparavant, tirée particulièrement par les secteurs tertiaires. Les activités agricoles sont, par contre, restées peu dynamiques par rapport à l’année précédente, marquant une baisse de 2,2%.

Amélioration des échanges extérieurs au 3e trimestre 2014

Le climat des affaires au niveau des économies avancées est resté globalement favorable, au troisième trimestre 2014, malgré une modération de l’activité en zone euro. Le commerce mondial a évolué positivement sans s’accélérer fortement. La demande mondiale adressée au Maroc a donc progressé à un rythme légèrement inférieur à celui du deuxième trimestre, pour avoisiner les 3%, en glissement annuel.

Au niveau national, les exportations de biens, en hausse estimée à 4,5%, au troisième trimestre 2014, a quelque peu tiré profit de l’orientation positive de la demande étrangère adressée, notamment, aux industries automobile et électronique, aux produits alimentaires et aux dérivés de phosphate. Quant aux importations, et malgré la hausse des acquisitions de blé et des produits bruts, elles ont enregistré un repli de 3,1%, en glissement annuel, après une hausse de 2,6% réalisée un trimestre plus tôt. Ce revirement de tendance résulte du recul des importations de biens d’équipement et de produits énergétiques, dans un contexte d’apaisement des cours mondiaux du pétrole. Cette situation s'est traduite par un allégement du déficit commercial et une hausse du taux de couverture estimée à 3,7 points, pour se situer à 51,3%.

Léger raffermissement de la demande intérieure

La demande intérieure a continué de soutenir la croissance nationale profitant d’une hausse de 6,1% des revenus extérieurs et d’une modération des prix à la consommation, dont l’évolution s'est établie aux environs de 0,3%. La consommation des ménages a, ainsi, progressé de 3,1%, en glissement annuel, après +2,7% un trimestre auparavant. Cette augmentation de la demande a particulièrement, profité aux importations de produits manufacturés, dont la hausse a atteint environ 7,5%, en glissement annuel. Les crédits à la consommation a, pour leur part, progressé de 7,8% à fin août, au lieu d’une baisse de 1,2% à fin juin.

Pour sa part, l’investissement productif a crû de 0,6%, au troisième trimestre 2014, après avoir baissé de 0,7% un trimestre auparavant, pâtissant du ralentissement persistant des investissements en bâtiment et travaux publics. Une baisse de 8,7% des ventes de ciment est anticipée parallèlement à un repli de 7,7% du flux des crédits accordés aux promoteurs, à fin août 2014. L’évolution de l’investissement en produits industriels a, quant à elle, légèrement repris, l’encours des crédits à l’équipement a enregistré une hausse de 4,2% à fin août, en glissement annuel.

Croissance progressives activités non-agricoles

Les activités hors agriculture se sont affermies d’environ 3,3%, en glissement annuel, au lieu de +2,1% et +3,1% réalisées, respectivement, aux 1er et 2e trimestres. Cette légère accélération du rythme de croissance a été attribuable au secteur tertiaire dont la contribution à la croissance globale du PIB a atteint 1,9 point, au lieu de 1,7 point un trimestre plus tôt. La valeur ajoutée des communications s'est accrue de 8,9%, en glissement annuel. Celle de l’hébergement et de la restauration aurait réalisé une croissance estimée à 4,1%, en variation annuelle, après +3,9% un trimestre plus tôt. Cette évolution aurait été favorisée par une hausse de 4,4% des arrivées des étrangers, en glissement annuel.

Les secteurs secondaires ont, quant à eux, contribué pour 0,5 point à la croissance du PIB, soit le même niveau qu’au trimestre précédent. Le rythme de croissance de la valeur ajoutée industrielle hors raffinage s'est légèrement redressé, pour se situer à environ 2,1%, au troisième trimestre 2014, après +1,3% un trimestre auparavant. Ce léger redressement incombe à une amélioration de 4,1% des industries agroalimentaires et à une hausse de 2,9% de celles des IMME, portées par une demande extérieure relativement dynamique, notamment pour les produits électroniques et de l’automobile. Les autres industries ont quant à elles, réalisé de faibles performances. La valeur ajoutée des industries de "textile et cuir" a crû d’environ 0,7%, profitant d’un léger redressement des exportations, particulièrement des vêtements confectionnés et de la chaussure. Les autres industries ont quasiment stagné, subissant les effets des industries liées au bâtiment.

A l’inverse, la valeur ajoutée énergétique a sensiblement ralenti au troisième trimestre 2014, affichant une hausse de 2,8%, en variation annuelle, contre 5% un trimestre auparavant. Cette décélération a, principalement, concerné la production de la branche électrique, du fait notamment de la forte contraction des activités des centrales hydrauliques et thermiques à base de carburants. A noter, à cet effet, que l’utilisation du fuel dans la production électrique aurait reculé de plus de la moitié et celle du gasoil de près de 30,5%, au troisième trimestre, en comparaison avec la même période une année plus tôt. L’essentiel de la production électrique aurait été assuré par une hausse de la production des unités concessionnelles.

L’activité minière a affiché une hausse de 3,8%, après avoir enregistré des hausses respectives de 6,4% et 6,8%, en variations annuelles, au cours des 1er et 2e trimestres. Cette modération a principalement marqué la production du phosphate brut, dont le rythme de progression est passé à 3,4%, au troisième trimestre, contre 7% un trimestre auparavant. Le rééquilibrage de la demande des fertilisants des pays de l’Amérique Latine et des Etats-Unis, après la forte augmentation de leurs importations au cours de la première moitié de 2014 et la récente détente des prix des cultures, a pesé sur les volumes exportés, tant en engrais qu’en phosphate brut. Ce dernier a vu son rythme de croissance s’infléchir à +2,1%, à fin août, en variation annuelle, au lieu de +6% à fin juin 2014.

Le ralentissement de l’activité de la construction s'est poursuivi, au 3e trimestre 2014, et la valeur ajoutée du secteur a fléchi de 0,8%, en glissement annuel, après une légère progression de 0,2% seulement un trimestre auparavant. Cette tendance à la baisse a été relevée au niveau de la demande adressée aux matériaux de construction, notamment le ciment dont les ventes se seraient infléchies de 8,7%, en glissement annuel. La demande globale adressée au secteur a été, également, atone, puisque le flux des crédits aux promoteurs a baissé de 7,7%, à fin août, au lieu de -3,2% au premier semestre.

La valeur ajoutée agricole aurait, quant à elle, continué de se replier, affichant une régression de 2,2%, en variation annuelle. Cette diminution traduit une inflexion à la baisse de la production végétale et une modération des activités d’élevage. Pour rappel, la campagne agricole 2013/2014 a été marquée par des conditions climatiques relativement sèches, avec un déficit pluviométrique atteignant 27% par rapport à une saison normale. Les effets de ce déficit a été principalement perceptibles au niveau des cultures d’hiver et de certaines cultures industrielles, où une forte contraction des superficies semées a été enregistrée. Les autres productions végétales, notamment les agrumes et les oléagineuses ont connu un sensible mouvement de croissance, contribuant, ainsi, à limiter le fléchissement de la production agricole, notamment en comparaison avec une campagne 2012/2013 particulièrement bonne.

Poursuite du redressement de la croissance au 4e trimestre 2014 

Les perspectives de croissance, pour le quatrième trimestre 2014, seraient relativement, plus favorables qu’aux trimestres qui précèdent. Les activités hors agriculture, notamment les industries exportatrices, telles que l’électronique et l’automobile, devraient bénéficier d’une hausse d’environ 3% de la demande mondiale adressée au Maroc.

L’activité minière devrait retrouver son rythme de croissance soutenu au 4e trimestre 2014, profitant du renforcement de la production du phosphate brut de près de 5,4%, en variation annuelle. Cette performance serait appuyée par une demande plus soutenue des industries locales de transformation, sur fond de l’amélioration des capacités productives locales de l’acide phosphorique et de la relance attendue de la demande asiatique et africaine.

La production énergétique devrait, également, s’accélérer de 3,8%, en variation annuelle, portée par un renforcement conjugué de la production électrique et celle du pétrole raffiné. Cette reprise devrait favoriser par la baisse des cours internationaux du charbon et du pétrole brut, de nature à réduire les coûts des consommations intermédiaires, dans le contexte d’une poursuite de la modération de la demande énergétique locale.

Globalement, sous l’hypothèse d’une baisse de 2,4% de la valeur ajoutée agricole et d’une hausse de 3,5% des activités hors agriculture, la croissance économique nationale devrait légèrement s’accélérer, au quatrième trimestre 2014, pour se situer à 2,8%, en glissement annuel.

Pour l’ensemble de l’année 2014, la croissance serait de l’ordre de 2,4%, en comparaison avec l’année passée.

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