Leila Slimani, le poids lourd de la rentrée littéraire française

«Dans le jardin de l’ogre» publié chez Gallimard est la grande surprise de cette rentrée littéraire. Le premier roman de Leila Slimani suscite un tel engouement médiatique qu’il est impossible d’y échapper. Le thème est dérangeant et peu traité, l’addiction sexuelle féminine.  

Leila Slimani, le poids lourd de la rentrée littéraire française

Le 11 septembre 2014 à 16h26

Modifié 11 septembre 2014 à 16h26

«Dans le jardin de l’ogre» publié chez Gallimard est la grande surprise de cette rentrée littéraire. Le premier roman de Leila Slimani suscite un tel engouement médiatique qu’il est impossible d’y échapper. Le thème est dérangeant et peu traité, l’addiction sexuelle féminine.  

La journaliste franco-marocaine Leila Slimani est née en 1981 à Rabat et vit actuellement à Paris.

Cette spécialiste du Maghreb chez «Jeune Afrique» qui prépare une grande enquête sur la sexualité des femmes en Afrique du Nord vient de signer son premier roman, sorti en librairie le 21 août dernier. Le moins que l’on puisse dire est que ses débuts en littérature sont impressionnants de maîtrise sur un sujet qui ne manquera pas de provoquer la polémique dans les cercles vertueux.

«Dans le jardin de l’ogre» est le récit d’Adèle, une jeune journaliste parisienne qui tente de combiner ses pulsions sexuelles dévorantes avec sa vie de famille bien rangée en apparence.

Si la quête permanente d’Adèle en mal d’aventures sans lendemain est traditionnellement dévolue à une certaine gente masculine,l’écriture crue et juste de la romancière bouscule les clichés et la représentation que l’on peut avoir d’une femme.

Contactée par notre rédaction, Leila Slimani éclaire notre lanterne sur la genèse et l’intrigue peu commune de son livre. Elle déclare avoir été inspirée par l’histoire sordide de Dominique Strauss Kahn qui a fini tout comme son héroïne par être rattrapé par ses démons et ses frasques sexuelles.

L’auteure assure avoir voulu traiter de manière féminine le thème de l’addiction sexuelle sans considération de nationalité ou de culture. Interrogée sur un possible tollé des conservateurs au Maroc contre ses écrits, elle répond que son roman se passe en France et concerne un couple de français.

Elle rappelle que l’addiction est une maladie qui peut toucher n’importe qui, n’importe où même si elle admet que la rédaction par une marocaine d’un roman sur ce sujet puisse choquer une société arabo-musulmane.

Si la plume de Leila Slimani est incontestablement talentueuse, il n’en demeure pas moins que l’intérêt de son livre réside aussi dans le fait qu’une marocaine ose traiter un thème tabou partout ailleurs dans le monde. Ce n’est pas tous les jours qu’une femme d’origine maghrébine s’engouffre avec brio dans ce que l’on peut répertorier comme littérature érotique française.

Leila Slimani se dit surprise par le succès de son premier roman même si elle assure ne pas être obsédée par les chiffres de ses ventes. Tous les critiques littéraires s’accordent à reconnaître le talent de cette nouvelle romancière qui épargne aux lecteurs les longueurs et ménage un suspense haletant tout au long de son intrigue.

Elle révèle que son roman est déjà en réimpression ce qui laisse entendre que c’est un vrai succès de librairie mais au vu de ses nombreuses invitations sur les plateaux télévisés, personne n’en doute plus.

Contactée par Médias 24, sa maison d’édition Gallimard n’a cependant pas été en mesure de nous renseigner sur le nombre d’exemplaires vendus ni imprimés.

Son roman qui oscille entre érotisme et culpabilité permanente ne laisse aucun répit à l’héroïne ni aux lecteurs en les incitant à s’interroger sur les excès d’une femme faible et contradictoire.

Sans mâcher ses mots, Leila Slimani nous plonge dans la descente aux enfers d’une journaliste incapable de se satisfaire de sa vie d’épouse et de mère de famille et entraînée par ses pulsions dans une spirale autodestructrice.

Au final,  «Dans le jardin de l’ogre» n’est pas un roman moralisateur car il décrit la souffrance crue et poétique d’une «toxicomane» emprisonnée dans ses pulsions sexuelles sans clichés ni tabous.

Du début à la fin, ce livre qui traite de l’assuétude se lit d’une traite grâce à une rédaction et lecture addictives et truculentes qui nous interdisent tout jugement ou posture moralisatrice.

Au regard des nombreux lecteurs, ce roman qui peut déranger les esprits chagrins constitue à n’en point douter une des plus belles surprises de l’actuelle rentrée littéraire ouvrant de grands horizons littéraires à son auteure.

Il est d’ailleurs retenu  dans la short-list des nominés pour le prix de Flore qui honorera son lauréat le 13 novembre prochain à Paris.

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