La guerre en Syrie a fait plus de 190.000 morts selon l'ONU

Le bilan du terrible conflit en Syrie a doublé en un an pour dépasser le seuil de 190.000 morts selon l'ONU, qui a dénoncé l'incapacité de la communauté internationale à mettre fin à cette guerre où des jihadistes sans merci occupent désormais le premier plan.  

La guerre en Syrie a fait plus de 190.000 morts selon l'ONU

Le 22 août 2014 à 20h31

Modifié le 22 août 2014 à 20h31

Le bilan du terrible conflit en Syrie a doublé en un an pour dépasser le seuil de 190.000 morts selon l'ONU, qui a dénoncé l'incapacité de la communauté internationale à mettre fin à cette guerre où des jihadistes sans merci occupent désormais le premier plan.  

Les jihadistes du groupe ultra-radical de l'Etat islamique (EI) menacent en effet les bastions de la rébellion syrienne dans le pays et tentent de chasser l'armée de son dernier fief dans la province septentrionale de Raqa.

Plus de 191.000 personnes ont été tuées depuis le début du conflit syrien en mars 2011, soit plus du double du bilan il y a un an, a déploré le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, fustigeant la "paralysie internationale" qui encourage les "assassins".

"C'est un chiffre horrifiant, mais plus personne n'y fait attention", a déplore un porte-parole, Rupert Colville, présentant le nouveau rapport de l'ONU sur les morts en Syrie.

Il a rapporté "autour de 5.000 à 6.000 par mois", soit environ 180 par jours, alors qu'aucune issue n'est en vue pour mettre fin à l'engrenage d'une guerre de plus en plus complexe et multiforme.

Ce conflit avait commencé par la répression sanglante de manifestations pacifiques contre le régime, poussant à la rébellion armée qui a dégénéré au fil des mois en guerre généralisée. Le montée en puissance de jihadistes, notamment ceux de l'EI, a affaibli ensuite la rébellion déjà minée par les rivalités entre ses parrains arabes, l'Arabie saoudite et le Qatar.

Jeudi, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une ONG qui se base sur un large réseau de sources civiles, médicales et militaires et comptabilise les pertes civiles, rebelles et militaires au quotidien, avait rapporté le bilan de plus de 180.000 morts, dont un tiers de civils.

L'ONU ne fait pas son propre décompte et se base notamment sur des chiffres d'ONG.

Paralysie internationale

Selon le Haut-Commissariat, qui n'a pas pu établir une distinction entre combattants et civils, au moins 8.803 mineurs, dont 2.165 enfants de moins de dix ans ont péri, tandis que les plus grands nombres de meurtres documentés ont été enregistrés dans la province de Damas (39.393), suivi d'Alep, l'ex-capitale économique du pays avec 31.932 morts.

Le rapport de l'ONU intervient au lendemain du premier anniversaire de l'attaque chimique qui a fait des centaines de morts près de Damas, un crime dont régime et opposition se sont rejeté la responsabilité et qui est resté impuni.

Pour Bassma Kodmani, chercheuse, directrice de l'Arab reform initiative et ex-membre fondatrice du conseil national syrien fédérant l'opposition à Bachar el-Assad, "il n'y a aucun doute que c'est le régime qui a utilisé ces armes" (...) "cela a été prouvé par une enquête des Nations unies". "Or, il est resté dans l'impunité la plus totale" a-t-elle dénoncé lors d'un entretien à l'AFP, accordé un an après cette attaque chimique.

La Haut-Commissaire, Navi Pillay, a pour sa part dénoncé dans un communiqué le fait que la souffrance du peuple syrien, "n'attire plus guère l'attention", alors que plus de la moitié vit désormais dans une extrême pauvreté, et que neuf millions d'habitants ont été jetés hors de chez eux.

Elle a déploré que le Conseil de sécurité de l'ONU, paralysé par les divisons entre Américains, qui soutiennent l?opposition, et les Russes, appuyant du régime, ne soit pas parvenu à saisir la Cour pénale internationale sur des "allégations sérieuses" de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Se référant aux jihadistes de l'EI, elle a affirmé que "les assassins, les destructeurs et les tortionnaires en Syrie et en Irak ont été encouragés et enhardis par la paralysie internationale".

70 jihadistes tués

L'EI, qui sème la terreur dans les territoires qu'il contrôle en Irak et en Syrie et avait annoncé un califat islamique fin juin, revendique des actes de crucifixion, de lapidation, de flagellation et des décapitations comme celle mardi du journaliste américain James Foley.

Vendredi, l'OSDH rapportait qu'au moins 70 jihadistes de ce groupe à la volonté hégémonique ont péri depuis mercredi dans les violents combats qui les opposent à l'armée syrienne aux abords de l'aéroport militaire de Tabqa, dernier bastion du régime de Bachar al-Assad dans la province septentrionale de Raqa.

L'EI contrôle de très larges secteurs du nord et de l'est de la Syrie, notamment la province de Raqa, d'où il a chassé l'armée de deux bases importantes de Raqa, tuant plus d'une centaine de soldats.

Ces attaques ont poussé le régime à lancer une campagne de bombardements aériens inédits contre les positions de l'EI, alors que jusqu'à présent, les deux bords s'évitaient.

L'EI est engagé également dans une confrontation sanglante avec les rebelles, qui l'accusent d'avoir volé leur "révolution" contre le régime d'Assad.

(AFP)

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