WhatsApp, un achat coûteux mais stratégique pour Facebook

L'acquisition par Facebook du populaire service de messagerie mobile WhatsApp est une bonne manœuvre stratégique, même si le prix est très élevé, estimaient jeudi les analystes.  

WhatsApp, un achat coûteux mais stratégique pour Facebook

Le 21 février 2014 à 12h00

Modifié le 21 février 2014 à 12h00

L'acquisition par Facebook du populaire service de messagerie mobile WhatsApp est une bonne manœuvre stratégique, même si le prix est très élevé, estimaient jeudi les analystes.  

La transaction de 19 milliards de dollars annoncée mercredi soir, est considérée comme la plus grosse pour une startup montée grâce à des financements de fonds de capital-risque. «Bien que l'opération semble chère (...) elle a une logique stratégique incontestable», écrit dans une note de recherche Shebly Seyrafi de FBN Securities.

Après avoir débuté la séance dans le rouge à la Bourse de New York, Facebook a d'ailleurs inversé la tendance en cours de journée pour terminer sur une progression de 2,31% et un nouveau record en clôture, à 69,93 dollars.  La clé des marchés émergents

Trip Chowdhry, de Global Equities Research, salue lui aussi «une acquisition très intelligente et essentielle pour Facebook», notamment car «WhatsApp est la seule application qui fonctionne à la fois sur les téléphones de base et les smartphones». «La plus grande partie du monde en développement est toujours sur des téléphones de base, car la majorité des gens n'ont pas les moyens d'avoir un smartphone», rappelle-t-il.

Facebook va aussi gagner dans l'opération une grande masse de données sur les usages des consommateurs dans le monde, des informations qui ont elles aussi de la valeur, relève pour sa part Eleni Marouli d'IHS Technology. Il note qu'en particulier, «la forte présence de WhatsApp sur des marchés émergents clés comme le Brésil et l'Inde fourniront à Facebook des informations sur des pays qui sont encore largement sous-monétisés» par le réseau.

Shebly Seyrafi cite également la large base d'utilisateurs de WhatsApp, fondée par Jan Koum, dans des pays comme l'Afrique du Sud ou la Chine.

Accélération dans le mobile

L'opération va aussi accélérer la croissance de Facebook dans le mobile, qui a soutenu sa progression boursière des derniers mois. Avec WhatsApp, le réseau social «solidifie sa position de première entreprise mondiale dans le mobile» en excluant la Chine, relève Ross Sandler de Deutsche Bank. Il fait valoir que même si Facebook ne prévoit pas pour l'instant de diffuser de la publicité via WhatsApp, cela pourrait évoluer: «Quand les utilisateurs s'habitueront à la publicité conçue pour le mobile et que la qualité des stratégies de monétisation s'améliorera, on peut s'attendre à ce que des opportunités émergent».

Certains analystes estiment aussi que la transaction va permettre à Facebook de se diversifier et d'offrir un éventail plus large de services mobiles, avec certaines fonctionnalités de jeux ou de paiements par exemple susceptibles de rapporter de l'argent.

Youssef Squali, de Cantor Fitzgerald, avance aussi que Facebook pourrait utiliser WhatsApp pour créer une nouvelle sorte de service téléphonique encore inexistant. D'après lui, «WhatsApp est actuellement un service multi-plateformes de messagerie mobile, mais il va probablement se transformer sur la durée en portail pour des solutions mondiales d'appels vocaux et vidéo, en augmentant énormément ses revenus potentiels».

Écarter la menace Google

«Comme cela a été le cas pour PayPal (racheté par eBay en 2002 NDLR), YouTube (Google en 2006) et Instagram (Facebook en 2012), il faudra du recul pour juger la valeur de cette acquisition», reconnaît Victor Anthony, de Topeka Capital Markets.

Pour lui néanmoins, «la valorisation semble raisonnable sur la base du prix par utilisateur»: il calcule qu'il se monte à 42 dollars par utilisateur mensuel pour WhatsApp, quand Facebook avait payé 33 dollars pour Instagram et vaut lui-même 170 dollars par utilisateur. Le plus petit concurrent Twitter arriverait même à 212 dollars.

Jack Kent chez IHS Technology remarque par ailleurs que l'opération aide Facebook à «neutraliser une menace concurrentielle». «Il faut se concentrer sur ce que ça aurait coûté à Facebook de ne pas acheter WhatsApp plutôt que sur le prix que Facebook paye pour WhatsApp», explique-t-il. «Facebook ne pouvait pas risquer de voir les 450 millions d'utilisateurs mensuels de WhatsApp, et ses 315 millions actifs quotidiennement, tomber aux mains d'un concurrent comme Google».

(Par AFP)

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