Une main bionique permet aux amputés de retrouver la sensation du toucher
REVOLUTION. Une équipe internationale de chercheurs a mis au point une prothèse de main révolutionnaire qui permet à son bénéficiaire de retrouver les sensations réelles au bout des doigts.
Une main bionique permet aux amputés de retrouver la sensation du toucher
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Houda O.M.
Le 6 février 2014 à 17h20
Modifié 11 avril 2021 à 2h35REVOLUTION. Une équipe internationale de chercheurs a mis au point une prothèse de main révolutionnaire qui permet à son bénéficiaire de retrouver les sensations réelles au bout des doigts.
Encore à l’étape de prototype, cette avancée technologique et médicale est porteuse de nombreux espoirs.
«C’était incroyable de pouvoir ressentir n’importe quel objet, quelle que soit sa forme», s’émerveille Dennis Aabo, au micro de la BBC.
Agé de 36 ans, le jeune promoteur immobilier a été privé de sa main gauche au cours d’un accident de feux d’artifice, une dizaine d’année auparavant. Sa rencontre avec une équipe de scientifiques d’Italie, de Suisse et d’Allemagne, lui a permis d’entrevoir ce que la science peut offrir à son avenir. Et cette vision est tout bonnement spectaculaire.
Capteurs et connexions nerveuses
L’équipe de chercheurs s’est en effet lancé un défi avant-gardiste en s’attelant au développement de cette prothèse d’un genre nouveau, selon le journal scientifique Science Translational Medecine. Leur challenge : parvenir à recréer la sensation du toucher aux bouts de doigt artificiels. Un pari qu’ils ont brillamment tenu avec la collaboration de Dennis Aabo, repoussant ainsi les frontières de la science-fiction.
Cette main bionique reliée à des capteurs et également connectée aux nerfs dans la partie supérieure du bras suite à un acte chirurgical, auquel Dennis Aabo s’est prêté. Si la technologie composant cette main est avancée, la réelle innovation réside, elle, dans le dispositif électrique qui transmet l’information de la prothèse au cerveau. Les capteurs sur la main bionique fournissent ainsi des précisions physiques de l’objet (ex : sa taille, sa forme). Celles-ci sont analysées à travers une série d’algorithmes complexes qui transforment ces informations en messages électriques puis en impulsions nerveuses.
«J’arrive à sentir ma main amputée»
Partie prenante de cette incroyable aventure, Dennis Aabo s’est livré à de nombreux tests en laboratoire. En fin de parcours, il a été capable de reconnaître et décrire l’objet contenu dans la main bionique sans recourir à ses autres sens et en conservant un bandeau sur les yeux. Cette étape a constitué une immense satisfaction pour les chercheurs.
Le Dr Stanisa Raspopovic raconte à la BBC, à quel point “cela a été un moment excitant, lorsqu’après de longues heures de test, Dennis s’est tourné vers nous et a dit, incrédule c’est de la magie, j’arrive à ressentir la fermeture de ma main amputée“ ! Une magie qui n’a opéré qu’au prix d’efforts continus et d’une implication totale. L’équipe de chercheurs fait à ce propos l’éloge de Dennis Aabo, ce «héros qui a consacré un mois de sa vie à cette expérience inédite, acceptant de subir deux opérations» pour faire avancer la science.
La main bionique étant encore à l’état de prototype, les scientifiques préfèrent appliquer le principe de précaution et retirer les capteurs sensoriels implantés dans le bras de Dennis. Cependant, galvanisés par cette première victoire, les chercheurs étudient de nouvelles pistes pour réduire la taille du dispositif.
Le professeur Thomas Stieglitz de l’Université de Friburg en Allemagne, dont le laboratoire a développé les électrodes ultra fines, explique qu’il faudrait «se débarrasser des câbles externes et parvenir à tous les implanter [dans le bras, ndlr]» pour une meilleure utilisation de la prothèse.
Il est encore trop tôt pour évoquer une commercialisation de cette prothèse révolutionnaire. Toutefois, les scientifiques estiment celle-ci au terme d’une dizaine d’année ; une période qui pourra également ouvrir la voie à de nouvelles améliorations telles que la capacité à détecter la texture et la température des objets. Des perfectionnements qui feront de cette aventure, une expérience toujours plus réaliste.
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