Le FMI appelle à de «profondes réformes» en Algérie

Le FMI a récemment conclu les consultations au titre de l’article IV avec l’Algérie. Si les performances économiques de l’année 2013 sont jugées satisfaisantes, l’institution met en garde le pays contre les risques à long terme et appelle à de profondes réformes.  

Le FMI appelle à de «profondes réformes» en Algérie

Le 6 février 2014 à 14h32

Modifié 11 avril 2021 à 2h35

Le FMI a récemment conclu les consultations au titre de l’article IV avec l’Algérie. Si les performances économiques de l’année 2013 sont jugées satisfaisantes, l’institution met en garde le pays contre les risques à long terme et appelle à de profondes réformes.  

Grâce à une politique monétaire prudente et une consolidation budgétaire, le pays a réussi à réduire significativement son inflation de 8,9% en 2012 à 4,5% en 2013.

La croissance économique s’est légèrement ralentie de 3,3% en 2012 à 2,7% en 2013 du fait d’une baisse de la production des hydrocarbures et de la diminution des dépenses publiques. Mais la forte croissance de la demande privée et de l’investissement contrebalance ces effets négatifs.

Le taux de chômage s’est réduit de 11% en 2012 à 9,8% en 2013.

La position extérieure de l’Algérie reste solide mais des signes de faiblesse se font sentir. L’excédent du compte courant devrait passer de 6% en 2012 à 1,1% en 2013 en raison des pressions exercées sur les exportations d’hydrocarbures par la baisse des cours mondiaux et l’accroissement de leur consommation au niveau domestique.

Mais le pays a de nombreux défis à affronter

Malgré la baisse actuelle de l’inflation, les pressions inflationnistes pourraient ressurgir sous les effets conjugués de la récente hausse du crédit et une nouvelle augmentation des salaires des fonctionnaires.

La vulnérabilité des finances publiques et de la balance des paiements fortement dépendantes de l’évolution du secteur des hydrocarburess’aggrave face à l’impact de l’accroissement de la consommation intérieure sur les exportations qui vient renforcer les effets négatifs de la baisse des cours mondiaux.

Malgré les efforts de consolidation réalisés en 2013, le déficit primaire hors secteur des hydrocarbures est trop important pour être soutenable à long terme. L’épargne publique nette de long terme est négative.

Le manque de compétitivité et de productivité pèse lourdement sur la croissance économiquequi reste inférieure à son potentiel et au niveau nécessaire pour réduire significativement le chômage, en particulier pour les jeunes et les femmes.

Bien que le secteur financier soit stable, il reste insuffisamment développé et l’accès au financement, en particulier pour les PME, est difficile, entravant le développement économique.

Les recommandations du FMI pour stabiliser l’économie du pays

Face aux vulnérabilités de l’économie algérienne, le FMI recommande aux autorités de prendre des mesures pour consolider la stabilité macroéconomique et financière, améliorer la soutenabilité des finances publiques à long terme et promouvoir une croissance tirée par le secteur privé hors hydrocarbures qui soit porteuse d’emplois.

Face aux risques inflationnistes, le FMI recommande que la Banque d’Algérie se tienne prête à absorber l’excès de liquidités et accroitre les taux d’intérêt si nécessaire. La maîtrise des dépenses publiques et le financement du déficit budgétaire par émission de dettes plutôt que par tirage sur le fonds pétrolier pourraient également aider. Cette dernière permettrait, de plus, de contribuer au développement des marchés financiers.

Pour consolider les finances publiques, le FMI recommande de maîtriser la masse salariale, de réduire progressivement les subventions en les remplaçant par un système de filets sociaux plus ciblés et de réduire les exonérations d’impôts. Plus de transparence dans la gestion des recettes pétrolières est également nécessaire.

Le développement du secteur financier nécessite notamment la stimulation de la concurrence dans le secteur bancaire. Des mesures de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme sont également jugées urgentes.

L’accélération de la croissance économique et de la création d’emplois nécessite quant à elle de profondes réformes structurelles, telles que l’amélioration du climat des affaires, l’accroissement de la compétitivité, l’assouplissement du régime restrictif des IDE, une plus grande intégration commerciale par l’adhésion à l’OMC, et la promotion des exportations et de la facilitation des échanges. Des réformes sont également nécessaires pour améliorer la flexibilité du marché du travail.

Le rapport complet peut être consulté sur le site du FMI.

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