Des lycéens marocains manifestent contre un projet dont ils ne savent pas grand chose !
Cette rentrée scolaire 2013-2014 a été des plus calamiteuses. Après le large mouvement de grève des enseignants, voici que les lycéens s’en mêlent. Ils contestent les dispositions prévues dans le projet Massar, lancé par l’Education nationale.
Des lycéens marocains manifestent contre un projet dont ils ne savent pas grand chose !
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Amine Belghazi
Le 29 janvier 2014 à 20h24
Modifié 11 avril 2021 à 2h35Cette rentrée scolaire 2013-2014 a été des plus calamiteuses. Après le large mouvement de grève des enseignants, voici que les lycéens s’en mêlent. Ils contestent les dispositions prévues dans le projet Massar, lancé par l’Education nationale.
«A tort», estime de son côté l’Union des étudiants pour le changement du système éducatif.
D’après une cartographie de l’Uecse, retraçant les mouvements de manifestations dans les lycées, les étudiants se sont mobilisés dans plus d’une trentaine d’établissements répartis dans tout le Maroc, dans des sorties spontanées, désorganisées et anarchiques, s’apparentant aux dérives incontrôlables des ultras. En revanche, les revendications sont plus ou moins homogènes. Les étudiants grévistes manifestent essentiellement contre la mise en place de la plateforme Massar.
Il existe une plateforme de coordination. Une page facebook administrée par une ou plusieurs personnes qui manquent de finesse et de tact. Contacté par nos soins, l’administrateur de la page s’est abstenu de répondre à nos questions. Raison invoquée : « nous sommes Marocains, nous avons notre propre culture et nos propres traditions, et nous refusons de répondre aux questions posées en français.» C’est là sans doute la preuve ultime de l’échec du système d’éducation.
Mais revenons à la mobilisation anti-Massar, noyau dur de la contestation. Elle n’emporte pas l’adhésion de l’Uecse. «Nous avons étudié le projet contesté, et nous pensons qu’il s’agit d’une initiative louable. Elle sert la cause que nous défendons, car elle apportera plus de transparence quant aux notes délivrées et aux parcours des étudiants » estime Anas Hmam, secrétaire général de l’Uecse.
Mais on se retrouve tiraillé entre l’ironie et le dépit, lorsqu’on apprend que, d’après une enquête réalisée par l’Uecse, la plupart des élèves ne sont pas au courant du contenu du projet. «Ils ne l’ont tout simplement pas lu, et n’en connaissent pas le contenu » déclare Anas Hmam. D’où «l’intérêt de recadrer les revendications des jeunes vers une amélioration du système d’éducation dans sa globalité » nous confie la coordinatrice nationale de l’Uecse, Wiam Tahri.
D’ailleurs, quelques uns des slogans marquants de ces sorties estudiantines a été le droit à un enseignement de qualité, l’équité et l’égalité des chances, causes défendues par l’Uecse.
Partant de là, une convergence entre ces mouvements de manifestations anarchiques et l’Uecse n’est pas à exclure. «Si nous arrivons à arrêter des revendications communes et claires, à l’issue du dialogue que nous menons actuellement avec les étudiants grévistes, l’Uecse soutiendra ce mouvement de protestation» affirme le SG de l’association.