Liban: Les joueuses de futsal brisent les tabous pour imposer ce sport

Aya Chiry, la capitaine d'une équipe féminine libanaise de futsal baptisée « Star académie des sports », a dû affronter sa famille et son milieu pour pratiquer ce sport.  

Liban: Les joueuses de futsal brisent les tabous pour imposer ce sport

Le 3 décembre 2013 à 13h57

Modifié 3 décembre 2013 à 13h57

Aya Chiry, la capitaine d'une équipe féminine libanaise de futsal baptisée « Star académie des sports », a dû affronter sa famille et son milieu pour pratiquer ce sport.  

« Au début ma famille était contre. Elle me disait que le football ou le futsal n'étaient pas un sport de filles. J'ai dû m'imposer mais vous voyez: maintenant je joue », affirme cette femme de 27 ans. Avec sept autres équipes, elle a entamé dimanche le premier championnat de futsal féminin dans ce pays. Né en Uruguay au début des années trente, ce sport, dérivé du football mais avec des règles adaptées, se joue en salle et chaque équipe est composée d'un gardien et de quatre joueurs de champ. Aya Chiry, qui vit à Beyrouth, et travaille dans une compagnie de cosmétiques tout en préparant un master de marketing, a réussi à convaincre ses parents « en étant très sérieuse dans les études pour leur montrer que ce sport me rendait heureuse", confie-t-elle.

La consécration est venue cette année avec la reconnaissance de leur Ligue par la FIFA et la Fédération libanaise de football. « Cela fait cinq ans que je joue et j'ai participé à des matchs en Espagne, en Italie et en Jordanie. Mais je suis vraiment fière que nous ayons réussi à être reconnues au Liban », dit-elle en souriant. Comme Chiry, d'autres joueuses ont connu des moments de découragement, car leur famille voyait d'un mauvais œil leur hobby.

Aya al-Khatib, une Palestinienne de 20 ans, originaire de Jéricho, est venue au Liban pour faire partie de l'équipe. « Je joue au football et au futsal depuis l'âge de 11 ans. Cela fait partie de ma vie », assure cette étudiante en éducation physique, qui porte des cheveux courts avec une mèche blonde platine. Plus qu'une activité physique Pour elle, le sport est bien plus qu'une activité physique. « C'est la seule chose qui nous réunit. Des peuples, qui ont souffert dans le passé ont pu surmonter leurs traumatismes grâce au sport », assure cette femme qui joue comme milieu de terrain. « Le simple fait de serrer la main de votre adversaire au début de chaque match est déjà une manière de contribuer à la paix, et c'est vraiment ce dont la région a besoin », souligne-t-elle. Pour les autres Libanaises de l'équipe, le jeu offre la chance d'oublier un peu le confessionnalisme et les barrières politiques qui atomisent ce petit pays. « Nous venons de tout le Liban et appartenons à toutes les confessions, mais cela n'a aucune importance. Nous formons une équipe », assure Rania Chehayeb, originaire de la montagne druze d'Aley et qui se sent « encouragée » par son mari.

A l'instar du « onze national » féminin qui jouit d'une reconnaissance officielle, leurs consœurs de futsal vont pouvoir désormais jouer chaque semaine dans un championnat. D'autres pays arabes, comme la Jordanie ou la Palestine, sont déjà dotées de ligues de futsal féminin, assure l'entraîneur de la « Star académie », Wael Gharzeddine, 35 ans. « Il y a une ligue féminine de football au Liban depuis sept ans. Maintenant nous avons une ligue pour le futsal, et tout ceci va aider à faire admettre que le ballon rond est aussi un sport pour les femmes », a-t-il expliqué à l'AFP. « La société avait l'habitude de concevoir le football ou le futsal comme des jeux de garçons car c'étaient des sports de contact, mais maintenant de plus en plus de femmes y jouent », ajoute-t-il, tout en regardant son équipe jouer. « Nous sommes au XXIe siècle. Les choses ont changé. Les femmes exercent des professions longtemps réservées aux hommes et l'inverse est vrai aussi ».

Gardienne de but, Nathalie Jilinguirian, 27 ans, d'origine arménienne, espère que d'autres filles rejoindront ce sport. « Nous allons avancer en âge et avoir des enfants. Nous ne pourrons peut-être plus nous y consacrer autant qu'avant », dit-elle en s'entraînant à bloquer des tirs. « Nous voulons que des jeunes filles et garçons nous rejoignent et je voudrais bien pouvoir les entraîner », assure cette kinésithérapeute de 27 ans. « Nous voulons voir évoluer sur le terrain une nouvelle génération », lance-t-elle avant de plonger sur une balle.

(Avec AFP) 

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