Japon: Hausse des prix inédite depuis des années, bon augure pour les « Abenomics »

Les prix au détail au Japon ont progressé en octobre dans des proportions inédites depuis des années, un signe encourageant pour la politique économique du Premier ministre Shinzo Abe qui veut mettre un terme à une déflation d'une quinzaine d'années.  

Japon: Hausse des prix inédite depuis des années, bon augure pour les « Abenomics »

Le 29 novembre 2013 à 10h12

Modifié 29 novembre 2013 à 10h12

Les prix au détail au Japon ont progressé en octobre dans des proportions inédites depuis des années, un signe encourageant pour la politique économique du Premier ministre Shinzo Abe qui veut mettre un terme à une déflation d'une quinzaine d'années.  

En octobre, l'indice de référence des prix à la consommation, qui exclut les produits périssables, a augmenté de 0,9% sur un an, son cinquième mois consécutif de hausse et son rythme de progression le plus rapide depuis cinq ans, a annoncé le ministère des Affaires intérieures. Hormis les produits alimentaires et l'énergie, ces tarifs ont progressé de 0,3%, un gain inédit depuis 15 ans, a ajouté le même ministère. Il s'agit d'une bonne nouvelle pour la politique économique du Premier ministre conservateur Shinzo Abe, qui a fait de la lutte contre la déflation ancrée depuis une quinzaine d'années l'une de ses priorités. Sous sa pression, la Banque du Japon (BoJ) a considérablement assoupli sa politique monétaire depuis le mois d'avril pour tenter d'en finir avec ce phénomène pernicieux de recul tendanciel des prix qui décourage l'investissement des entreprises et incite les consommateurs à reporter leurs achats.

L'institut d'émission gouverné par Haruhiko Kuroda vise une augmentation des prix de l'ordre de 2% d'ici à deux ans, mais Yoshiro Sato, du Crédit Agricole, a souligné qu'il y avait « encore un long chemin à parcourir avant d'arriver à cet objectif ». Un certain nombre d'économistes pensent que la BoJ n'aura pas d'autre choix que d'assouplir encore davantage sa politique monétaire pour tenter d'y parvenir et soulignent que la troisième puissance économique mondiale est encore officiellement en déflation.

La situation est d'autant moins idéale que l'essentiel de la progression des prix n'a pas été provoqué par un rééquilibrage entre l'offre et la demande mais plutôt par des facteurs externes, notamment une flambée des tarifs de l'énergie importée. Les prix de l'essence ont ainsi fortement augmenté (de 7,1% sur un an), comme ceux de l'électricité (+8,2%) et du gaz (+3,9%). Le coût des importations d'hydrocarbures de l'archipel s'est en effet fortement accru à cause d'une dépréciation de 25% du yen face au dollar sur un an, entraînée par la politique ultra-accommodante de la BoJ. Cette facture énergétique plus salée a élevé les frais des raffineries de l'archipel mais aussi ceux des compagnies d'électricité, qui recourent nettement plus à leurs centrales thermiques depuis l'arrêt du parc nucléaire à la suite de l'accident de Fukushima.

M. Sato a souligné que ce facteur principal de la hausse des prix au détail ces derniers mois allait « bientôt s'atténuer »: la chute du yen s'est enclenchée il y a environ un an, aussi le renchérissement des hydrocarbures d'une année sur l'autre devrait-il peu à peu s'estomper. Le gouvernement n'en reste pas moins confiant et le ministre des Finances Taro Aso a souligné que l'effet positif de l'affaiblissement du yen sur l'économie nippone allait s'intensifier. Cette forte dépréciation a en effet dopé le moral des industriels et les revenus des groupes exportateurs. En octobre, la production industrielle a encore progressé de 0,5% d'un mois sur l'autre, une hausse certes moins élevée que prévue mais qui confirme une tendance de fond observée depuis le début de l'année. Sur un an, elle a grimpé de 4,7% et le ministère de l'Industrie a prédit vendredi une poursuite de ce mouvement.

D'après des statistiques gouvernementales distinctes publiées en cette fin de semaine, le chômage est resté stable au faible niveau de 4,0% et la consommation des ménages a grimpé de 0,9% sur un an grâce à une augmentation des achats de voitures. Pris isolément, les ménages salariés ont toutefois dépensé moins, à cause d'un effritement de leurs revenus. Des économistes soulignent depuis des mois qu'une partie des ménages doit limiter ses dépenses à cause de la stagnation des salaires, combinée à un certain retour de la vie chère dopée par les tarifs de l'énergie. Ils soulignent qu'une progression des rémunérations constitue l'une des clés de la réussite ou non de la politique de M. Abe, les « Abenomics ».

(Avec AFP) 

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