L’Afrique doit investir dans ses infrastructures pour être plus compétitive

L’intégration régionale fait également partie des points qu’il faut développer si l’Afrique veut gagner en compétitivité par rapport aux autres grandes régions du monde. Pour l'instant, le continent présente les indicateurs économiques les plus faibles.  

L’Afrique doit investir dans ses infrastructures pour être plus compétitive

Le 26 novembre 2013 à 17h23

Modifié 26 novembre 2013 à 17h23

L’intégration régionale fait également partie des points qu’il faut développer si l’Afrique veut gagner en compétitivité par rapport aux autres grandes régions du monde. Pour l'instant, le continent présente les indicateurs économiques les plus faibles.  

La Banque mondiale publie le rapport sur la Compétitivité en Afrique 2013, réalisé en partenariat avec la Banque Africaine de Développement et le World Economic Forum.

Ce rapport examine les possibilités associées à l’intégration régionale dans la perspective du renforcement des économies d’échelle, de l’augmentation de la concurrence et de la promotion de la diversification économique.

Evaluer la compétitivité de l’Afrique

Le rapport définit la compétitivité comme «l’ensemble des facteurs, institutions et politiques qui déterminent le niveau de productivité d’un pays» sachant que la productivité représente «le niveau durable de prospérité pouvant être atteint par un pays». Un pays plus compétitif pourra donc atteindre un niveau de revenu plus élevé. Il aura également un taux de rentabilité de ses investissements plus élevés, ce qui lui permettra de croitre plus vite sur le moyen-long terme.

La majorité des pays Africains sont parmi les moins compétitifs du monde. L’Afrique doit faire des progrès dans de nombreux domaines pour atteindre une croissance durable mais c’est dans les domaines de la gouvernance et les institutions, les infrastructures et l’éducation que le retard est particulièrement important vis-à-vis des autres régions comparables.

Le niveau de compétitivité du continent est très hétérogène, entre l’Afrique du Sud qui se classe au 52ème rang de l’indice de compétitivité mondial et le Burundi qui se classe au 144ème – et dernier- rang. Le Maroc est au 70ème rang, à une position comparable avec le Rwanda (63ème), les Seychelles (76ème) et le Botswana (79ème) qui sont plus compétitifs que la moyenne des pays d’Amérique Latine.

L’Afrique est partagée en 4 catégories de pays : les pays exportateurs de pétrole/gaz, les pays à revenu intermédiaire, les pays à bas revenu non fragiles et les pays fragiles, qui généralement sortent de conflits. Si la manne pétrolière permet aux pays exportateurs de pétrole/gaz d’avoir de bonnes performances en matière de stabilité macroéconomique, en revanche, leurs performances en termes de compétitivité sont aussi modestes que celles des états fragiles, illustrant ainsi la difficulté pour ces pays à transformer l’argent du pétrole en une croissance durable. Quant au pays à revenu intermédiaire, s’ils sont généralement parvenus à améliorer leur compétitivité, ils ont encore fort à faire pour diversifier leurs sources de croissance.

Commerce et intégration régionale

La croissance des pays africains est contrainte par la faiblesse de l’ouverture commerciale du continent. L’Afrique subsaharienne ne représente ainsi que 2% des échanges commerciaux mondiaux. Les exportations africaines souffrent d’un manque de diversification, qui rend les pays particulièrement vulnérables à la fluctuation des prix, et de la faiblesse de l’intégration régionale.

Le développement d’un commerce et d’investissements intra-africains pourrait favoriser la mise en place d’un cercle vertueux d’augmentation de la compétitivité sur les marchés intérieurs qui, associé aux économies d’échelles, permettrait à la fois de diminuer les coûts des biens et services et d’en augmenter la diversification.

Le Rapport 2012 sur la facilitation du commerce, établi pour un ensemble de 132 pays dont 31 africains, montre lui aussi l’image d’une Afrique à deux vitesses : si Maurice (36ème), le Rwanda (51ème), le Botswana (54ème) l’Afrique du Sud (63ème) et le Maroc (64ème) enregistrent des performances dans la moyenne mondiale, plus de la moitié des pays africains se trouvent dans le dernier quartile du classement.

L’accès aux marchés africains a été considérablement libéralisé dans la plupart des pays mais le manque d’efficacité des administrations douanières réduit la compétitivité-prix des exportations africaines sur les marchés mondiaux et augmente le prix des importations. Le manque d’infrastructures de transport augmente également le coût des échanges, en particulier pour les pays enclavés. Enfin, l’accès aux financements et l’identification des marchés et acheteurs potentiels sont les principaux obstacles à l’exportation.

La faiblesse des infrastructures

La faiblesse des infrastructures sur le continent contraint à la fois les échanges et la compétitivité des pays. Le développement de réseaux d’infrastructures adéquat – transport, énergie et télécommunication – est un pré-requis pour une plus forte compétitivité en Afrique. Il permettra également d’améliorer le climat d’investissement et sera donc un facteur de créations d’emplois. Sur le plan social, il permettra de rendre plus accessibles les services d’éducation et de santé et sera donc un facteur de réduction des inégalités sociales. Mais c’est un budget annuel de 93 milliards dollars jusqu’en 2020 qui est nécessaire pour parvenir à de tels résultats.

De plus, pour parvenir à réaliser des économies d’échelles les infrastructures doivent être pensées au niveau régional. «L’Afrique a besoin de réseaux bien structurés reliant les centres de production et de distribution du continent pour renforcer le commerce et l’intégration à l’échelon régional.»

Mais 3 facteurs sont cruciaux pour réussir le développement des infrastructures en Afrique :

-La planification de services de maintenance appropriés ;

-La suppression des contraintes règlementaires et obstacles institutionnels ;

-L’interconnexion des infrastructures pour tirer partie de l’intégration régionale.

Les pôles de croissance

Les pôles de croissance sont des « investissements pluriannuels, faisant généralement intervenir les secteurs public et privé, dont le but est d’accélérer la croissance des industries exportatrices et d’appuyer les infrastructures autour d’opportunités économiques préexistantes, telles que des ressources naturelles ».

Selon le rapport, les pôles de croissance représentent un moyen novateur de favoriser l’intégration régionale et de développer la capacité de production en Afrique. Mais pour en tirer partie les responsables politiques africains devront relever 3 défis :

-La coordination des politiques et sélection des pôles de croissance ;

-La mise en place d’un cadre de suivi et d’évaluation des investissements réalisés dans le cadre des pôles de croissance

-La gestion efficace des risques liés au pôle de croissance.

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.

A lire aussi


Communication financière

Upline Capital Management: FCP “CHAAABI SOLIDARITE” Rapport du commissaire aux comptes exercice du 1er Janvier 2023 au 31 Décembre 2023

Médias24 est un journal économique marocain en ligne qui fournit des informations orientées business, marchés, data et analyses économiques. Retrouvez en direct et en temps réel, en photos et en vidéos, toute l’actualité économique, politique, sociale, et culturelle au Maroc avec Médias24

Notre journal s’engage à vous livrer une information précise, originale et sans parti-pris vis à vis des opérateurs.