Le 15 novembre 2013, Standard and Poor’s (S&P) dégradait la notation de la dette à court et long terme libellée en monnaie nationale de BBB-/A-2 à BBB/A-3. Elle rejoignait ainsi la notation de la dette en devise.

L’agence justifiait cette dégradation par le fait que la transition vers un régime de change plus flexible devrait prendre plus de temps que prévu, compte tenu des inquiétudes des autorités monétaires concernant une dépréciation du change et un risque d’un accroissement de l’inflation importée.

Compte tenu du stade embryonnaire du développement des marchés des capitaux au Maroc, l’agence considère également que les autorités monétaires n’ont pas plus de flexibilité pour servir la dette en dirham que celle en devise.

Suivant cette dégradation, le 20 novembre, S&P a également dégradé la notation de la Banque Centrale Populaire (BCP) de BBB-/A-3 à BB+/B. Cette dégradation reflète, selon l’agence, la plus faible capacité du gouvernement à soutenir la BCP en cas de besoin extraordinaire.

La notation de la BCP reflète plus largement l’appréciation de l’agence concernant la solvabilité du Groupe Banque Centrale Populaire (GBCP), qui se compose de la BCP et des 10 banques régionales. Compte tenu de son rôle et de ses liens avec le gouvernement marocain, S&P considère le GBCP comme une entité contrôlé par le gouvernement.

Les perspectives restent stables

Les perspectives restent toutefois stables, dans la mesure où S&P estime que l’activité et le profil financier du GBCP ne devraient pas changer sur les 12 prochains mois. De plus, même si le profil de crédit du groupe venait à se détériorer, il n’entrainerait pas automatiquement une dégradation de la notation de la BCP, tant qu’il reste au dessus de B+. De même, une dégradation de la notation souveraine en devise n’entrainerait pas non plus une dégradation de la BCP.

En revanche, une amélioration du profil crédit du groupe, quoique peu probable selon S&P, conduirait à une revalorisation de la notation de la BCP, pourvu que les notations souveraines ne soient pas revues à la baisse.