Philippines: A Hernani, le vent et la mer ont déterré les morts

Des crânes décharnés, une main affleurant dans un fatras de pierres tombales brisées: le vent et la mer ont déterré les morts dans le cimetière de Hernani, un village du centre des Philippines meurtri par le typhon Haiyan.  

Philippines: A Hernani, le vent et la mer ont déterré les morts

Le 19 novembre 2013 à 11h14

Modifié 19 novembre 2013 à 11h14

Des crânes décharnés, une main affleurant dans un fatras de pierres tombales brisées: le vent et la mer ont déterré les morts dans le cimetière de Hernani, un village du centre des Philippines meurtri par le typhon Haiyan.  

Les survivants de ce bourg rural, dont le typhon du 8 novembre a emporté dans la mort 75 habitants tandis que 45 autres sont portés disparus, ont découvert la dévastation des sépultures au reflux des eaux. « C'est une vision effrayante. Certains morts étaient à demi sortis des tombes. D'autres étaient éparpillés dans la rue », raconte Claire Gregorio, une bénévole du diocèse catholique voisin de Borongan. « L'eau est entrée et a tout ravagé », ajoute-t-elle en désignant l'océan, distant de 700 mètres, derrière une mangrove lessivée par le typhon d'une violence rarissime.

Sous un grand ciel bleu, dans un paysage piqué de cocotiers, le cimetière offre le spectacle saisissant d'un enchevêtrement de plaques de marbre, de grilles de caveaux, de médaillons et d'os calcifiés...Romeo Vazquez, 45 ans, se souvient de la soudaine montée des eaux dans la nuit du jeudi au vendredi, par vagues, et les cinq heures d'angoisse et de terreur jusqu'à la décrue. « Ces terres n'étaient qu'une mer sur laquelle flottaient maisons et bateaux, et les gens, morts et vivants », dit-il. Les siens ont réchappé au désastre en se réfugiant sur une petite colline derrière la maison familiale. Mais des parents inhumés dans le cimetière ont été profanés par Haiyan. « Mon frère manque, sa tombe retournée est vide. Les restes de ma grand-mère ont aussi disparu ».

A Hernani, de nombreux habitants s'étaient réfugiés dans l'école, un des rares bâtiments en dur du village, pensant ainsi se protéger des vents soufflant à plus de 300 km/h. « Mais au bout d'un moment, l'eau s'est infiltrée. Elle était salée. Quand ils ont ouvert les portes, la mer leur a explosé à la figure », relate Claire Gregorio en reprenant le témoignage de rescapés. Près de dix jours après le typhon, le bilan est de 3.976 morts et 1.600 disparus. Quatre millions de déplacés sont par ailleurs sans domicile. Les rescapés manquent de nourriture et d'eau potable dans les régions affectées, ils n'ont souvent pas d'électricité et les services funéraires sont débordés. Les corps gonflés pourrissent au soleil en attendant d'être inhumés, la plupart du temps dans des fosses communes.

C'est ce qu'ils ont fait, à Hernani, avec les dépouilles du cimetière, après les bénédictions du prêtre de la paroisse, personnage important dans ce pays de grande ferveur catholique. Seul un homme, décédé deux jours avant le typhon, a retrouvé une sépulture individuelle, souligne Claire Gregorio.

(Par AFP) 

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