Royaume-Uni: début du très attendu procès des écoutes téléphoniques

Le procès-fleuve consacré à un retentissant scandale politico-médiatique d’écoutes téléphoniques s’est ouvert lundi à Londres, avec pour accusés huit dirigeants et journalistes du groupe Murdoch, et par delà les méthodes illicites de reporters de la puissante presse tabloïd dans leur chasse aux scoops.  

Royaume-Uni: début du très attendu procès des écoutes téléphoniques

Le 28 octobre 2013 à 15h45

Modifié 28 octobre 2013 à 15h45

Le procès-fleuve consacré à un retentissant scandale politico-médiatique d’écoutes téléphoniques s’est ouvert lundi à Londres, avec pour accusés huit dirigeants et journalistes du groupe Murdoch, et par delà les méthodes illicites de reporters de la puissante presse tabloïd dans leur chasse aux scoops.  

Au nombre des huit prévenus qui plaident non-coupable figurent l’ancienne reine de la presse people Rebekah Brooks, 45 ans; son mari Charlie, 50 ans; l’ex-directeur de la communication du 10, Downing street, Andy Coulson, 45 ans.

Tous trois ont en commun des relations de travail ou d’amitié aussi proches qu’embarrassantes avec le Premier ministre conservateur David Cameron.

Lundi, les accusés étaient attendus par une armée de photographes et équipes de télévision à leur arrivée peu après 09h00 au tribunal de l’Old Bailey. Cependant, la première journée promettait d’être exclusivement consacrée à la sélection du jury.

Trois chefs d’accusation ont été retenus --interception illégale de communications, corruption de fonctionnaires en vue d’obtenir des informations, et dissimulation de preuves-- passibles de lourdes peines de prison. Et le verdict est attendu au sortir de l’hiver, dans 4 à 6 mois.

Rebekah Brooks doit répondre de l’ensemble des trois chefs d’accusation, et Andy Coulson des deux premiers. L’une et l’autre ont dirigé le défunt hebdomadaire News of the World (NotW) du magnat américain d’origine australienne Rupert Murdoch, contraint en juillet 2011 de mettre la clef sous la porte. Au terme de 168 ans d’existence souvent sulfureuse, il était devenu indéfendable.

Le NotW est soupçonné d’avoir piraté entre 2000 et 2006 les téléphones de quelque 600 personnes, dont des célébrités comme Paul McCartney et Hugh Grant. C’est l’interception de la messagerie de Milly Dowler, une adolescente disparue et finalement retrouvée assassinée, qui a cependant porté l’indignation à son paroxysme.

La régulation de la presse en question

Embauchée comme secrétaire, la rousse flamboyante Rebekah Brooks, a gravi à une vitesse record les échelons des titres de News International, la division britannique des médias de M. Murdoch, qu’elle a fini par diriger. Son carnet d’adresses était sans égal. L’enquête a mis à jour un mail au Premier ministre signé «Lots of Love». Son mari, éleveur de chevaux de course, est pour sa part un ami du même David Cameron, rencontré à Eton, l’école de l’élite britannique.

Le chef du gouvernement s’en trouve d’autant plus éclaboussé que son discernement est mis en cause dans le recrutement de Coulson en 2007, après sa démission du NotW.

Les cinq autres personnes accusées de l’un ou l’autre des trois chefs d’inculpation sont deux anciens hauts responsables du NotW, Stuart Kuttner et Ian Edmondson, l’ancien correspondant royal du journal Clive Goodman, l’assistante de Rebekah Brooks, Cheryl Carter, et un ancien responsable de la sécurité du groupe, Mark Hanna.

Au total, le scandale des écoutes a conduit à l’ouverture de trois enquêtes de police distinctes, qui se sont jusqu’ici soldées par une centaine d’arrestations.

Un autre procès élargi au Sun, fleuron de M. Murdoch et plus gros tirage de la presse britannique, avec 2,5 millions d’exemplaires quotidiens, s’ensuivra en 2014.

Le nombre des inculpés aurait été plus important encore si News International --réformé et rebaptisé cette année-- n’avait pas versé plusieurs millions de dommages et intérêts à des plaignants en vue de s’épargner des recours en justice.

Parallèlement aux investigations policières, une enquête publique sous la houlette du juge Brian Leveson s’est soldée par un grand déballage en 2011 et 2012 sur les pratiques de certains titres de la presse la plus puissante d’Europe.

Elle a mis à jour les dérives déontologiques de certains journalistes, leurs relations parfois incestueuses avec les hommes politiques de tous bords. Et même le versement de pots de vin à des policiers ripoux.

Toutefois les préconisations du juge soucieux de réformer le système d’auto-régulation des médias défaillant sont restées lettres mortes à ce jour.

Les trois principaux partis politiques du pays ont bien proposé la mise sur pied d’un nouveau régulateur doté de pouvoirs plus contraignants. Cependant les patrons de presse redoutant des ingérences liberticides entendent imposer leurs propres remèdes.

(Par AFP)

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