L’étrange cahier des charges pour l’exploitation du ghassoul

Le cahier des charges pour l’extraction, la valorisation et la commercialisation de cette argile fait des déçus, notamment parmi les petits opérateurs. Rédigé pour privilégier les grands groupes, il n’atteint pas ses objectifs du départ.   

L’étrange cahier des charges pour l’exploitation du ghassoul

Le 25 octobre 2013 à 10h00

Modifié 25 octobre 2013 à 10h00

Le cahier des charges pour l’extraction, la valorisation et la commercialisation de cette argile fait des déçus, notamment parmi les petits opérateurs. Rédigé pour privilégier les grands groupes, il n’atteint pas ses objectifs du départ.   

C’est l’histoire d’une montagne qui accouche d’une souris, voilà le sentiment de nombreux opérateurs qui espéraient que le nouveau cahier des charges portant sur le ghassoul allait casser définitivement un monopole confortement installé depuis des décennies et ouvrir la voie au plus grand nombre de candidats, notamment des PME.

Vivement saluée, l’initiative de lever le monopole sur cette matière argileuse suscite aujourd’hui une grande déception.

Ce qu’on lui reproche? Elle ne va pas jusqu’au bout et n’apporte pas la transparence promise ni les espérances suscitées depuis que le ministère avait communiqué pour la première fois sur ce dossier.

«Le cahier des charges est rédigé de façon à ce que seuls les grands groupes soient éligibles. Pour preuve : D’un côté, la concession est lancée en un seul lot, alors qu’il serait plus judicieux de la diviser pour permettre une exploitation optimale. D’ailleurs, Sefrioui n’a jamais pu exploiter tout le gisement étalé sur plus de 21.000 ha. Il arrivait à peine à couvrir 1.000 ha. D’un autre côté, le règlement d’appel à manifestation exige une expérience en tant qu’exploitant de mine ou de carrière», lance d’emblée un fin connaisseur du secteur.

Ce critère relatif à l’expérience est classé premier sur le tableau d’évaluation. Il intervient pour 50% dans la note globale.

Le deuxième critère porte sur le programme de revalorisation sur place du produit extrait (40%), alors que le troisième critère concerne les capacités financières (10% de la note).

«Peut être que Sefrioui perdra ce marché. Mais il sera remplacé par un Sefrioui bis. L’objectif en soi n’est pas d’évincer Sefrioui, mais de changer tout le système. Dans les conditions actuelles, ce but ne sera pas atteint», s’indigne la même source.

Le critère relatif aux capacités financières est lui aussi pointé du doigt. «Sefrioui payait à peine 10.000DH par an comme redevance due à l’Etat. A cela s’ajoutaient 30 DH payés par tonne extraite. C’est dérisoire. Côté matériel de travail, il ne disposait que d’une seule broyeuse d’une valeur de 50.000 DH. Et pour creuser les galeries, les ouvriers comptaient sur leurs bras, sur les pelles et sur les pioches, rien de plus. Qu’on ne vienne pas alors nous parler de moyens financiers», ajoute notre expert. Selon d'autres sources, la société Sefrioui payait une redevance de 150.000 DH par mois.

Et de poursuivre: «les rédacteurs du cahier des charges ne semblent pas maîtriser leur sujet. Ils ont écrit un document qui pourrait bien s’appliquer au sable par exemple, mais surtout pas au ghassoul. La matière n’est pas la même, les conditions de son extraction ne le sont pas non plus».

 

Expliquez-vous M. Rabbah!

 

«Le cahier des charges se veut restrictif et dissuasif pour de potentiels nouveaux prétendants».

Contactés à maintes reprises, les responsables du ministère de l’Equipement n’ont pas accepté de répondre à nos questions. Il se murmure que l’équipe de Aziz Rabah a subi des pressions sur ce dossier, ce qui peut expliquer son mutisme.

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