Les Fab Labs, un nouvel horizon pour l'innovation

Du bricoleur inventif à la PME aventureuse, les créateurs de tout poil ont un nouvel atout pour transformer leurs bonnes idées en objets réels: les Fab Labs, ateliers de fabrication numériques et collaboratifs, commencent à fleurir en France.  

Les Fab Labs, un nouvel horizon pour l'innovation

Le 18 octobre 2013 à 9h31

Modifié 18 octobre 2013 à 9h31

Du bricoleur inventif à la PME aventureuse, les créateurs de tout poil ont un nouvel atout pour transformer leurs bonnes idées en objets réels: les Fab Labs, ateliers de fabrication numériques et collaboratifs, commencent à fleurir en France.  

Une cinquantaine de lieux revendiquent le label, contraction de Fabrication Laboratory, né il y a plus de dix ans au MIT (Massachussets Institute of Technology). La prestigieuse institution américaine a élaboré la charte qui régit ces ateliers ouverts, censés essaimer dans le monde.

«En France, il y a eu des précurseurs, comme le Fab Lab de Toulouse en 2010, mais on a une explosion depuis un an», observe Fabien Eychenne, chargé de scruter le phénomène au sein de la Fondation internet nouvelle génération (Fing), un think tank dédié aux nouvelles technologies.

Dans le centre-ville de Strasbourg, une bande de dix amis, jeunes architectes et designers, a réuni près de 30.000 euros pour acheter des machines et louer un atelier sur trois niveaux, qui compte déjà une cinquantaine d’adhérents après un an d’existence.

Comme souvent avec les Fab Labs, l’endroit, ouvert à tous, est exigu, mais équipé d’appareils dernier cri, comme une découpeuse laser, une fraiseuse et d’autres machines-outils commandées par ordinateurs. Chacun est libre d’en faire ce qu’il veut, moyennant une cotisation et un faible tarif horaire.

Cléo Huet, l’une des fondatrices, raconte en souriant s’y être servie d’une imprimante 3D pour refabriquer une pièce abîmée de sa vieille essoreuse à salade. «On peut créer de petits objets à partir de fichiers qu’on se partage, c’est une façon de lutter contre l’obsolescence programmée et la consommation standardisée».

Plus en rapport avec son métier, la jeune graphiste y a aussi créé le prototype d’une lampe, qui a tapé dans l’oeil d’un hôtelier. «Avec le Fab Lab, j’ai une idée le soir, je fais un croquis, et le lendemain, je fabrique un prototype que je peux présenter à un client: c’est un accélérateur énorme», s’enthousiasme-t-elle.

Une ribambelle de projets a déjà vu le jour dans le laboratoire, «encore en version bêta»: un créateur y a réalisé des bijoux, une entreprise a développé des skis en bois, un médecin a conçu un adaptateur pour smartphone permettant réaliser des photos intra-auriculaires, cite pêle-mêle Cléo Huet.

Gain de temps

«Trop de temps s’écoule souvent entre une idée créative et la réalisation d’un prototype», analyse Denis Cavallucci, professeur à l’Insa-Strasbourg, une école publique d’ingénieurs et d’architectes qui a monté son Fab Lab interne cette année.

Sur une grande table tactile, ses étudiants réalisent des esquisses, les exportent vers des logiciels, avant de les envoyer à une imprimante 3D qui peut façonner en quelques heures un prototype en plastique. L’atelier, équipé de machines dont certaines coûtent plusieurs dizaines de milliers d’euros, «décuple la créativité des élèves», se félicite l’enseignant.

Dans une vitrine, la création étonnante de l’un d’eux: une cruche permettant de verser en même temps du sirop et de l’eau dans un verre, via deux orifices. Mais le lieu est clairement orienté vers des projets plus sérieux, en partenariat avec des entreprises.

«Beaucoup de PME ont des idées innovantes, en rupture, mais elles n’ont pas les moyens d’accéder à des ateliers de prototypage», souligne M. Cavallucci. Le Fab Lab se propose d’être ce chaînon manquant, à condition que les étudiants soient associés à la conception.

L’atelier de l’école est déjà passé à la pratique: il a participé à la réalisation du prototype d’une prothèse de hanche en ABS (le plastique des Lego), ou encore de rails de câblage pour des hélicoptères.

Les Fab Labs vont-ils révolutionner l’industrie? «C’est le discours de certains gourous américains, mais c’est sans doute exagéré», estime Fabien Eychenne. «Ce qui est sûr, c’est qu’ils abaissent les barrières de l’innovation en amont de la production».

En France, les pouvoirs publics semblent convaincus de l’intérêt de ces lieux: le gouvernement a lancé fin juin un appel à projets pour subventionner la création ou le développement de Fab Labs, qu’il veut voir «polliniser le territoire».

(Par AFP)

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