Export: la diversification de l’offre permettra de réduire le déficit actuel

La stratégie marocaine en matière d'exportation, déclinée dans le Plan Maroc export plus, ambitionne de multiplier par trois les exportations pour atteindre le chiffre de 327 milliards de DH (29,32 milliards d'euros) d'ici 2018, indique l'Oxford Business Group, un cabinet d'intelligence économique basé à Londres.  

Export: la diversification de l’offre permettra de réduire le déficit actuel

Le 25 septembre 2013 à 14h52

Modifié 25 septembre 2013 à 14h52

La stratégie marocaine en matière d'exportation, déclinée dans le Plan Maroc export plus, ambitionne de multiplier par trois les exportations pour atteindre le chiffre de 327 milliards de DH (29,32 milliards d'euros) d'ici 2018, indique l'Oxford Business Group, un cabinet d'intelligence économique basé à Londres.  

La hausse et la diversification des exportations marocaines devraient permettre au royaume de réduire sa dépendance sur les capitaux étrangers, soulignent les experts de l'OBG dans une analyse qui vient de paraître.

Selon l'avis du cabinet d'études Morgan Stanley, cité par l'OBG, une diversification de l'offre exportable, combinée à une croissance soutenue des secteurs d'exportation, surtout en dehors des segments des phosphates et de l'agriculture, devrait permettre de réduire le déficit courant actuel et de renforcer la performance de l'économie marocaine.

Parmi les initiatives phares lancées par le royaume pour encourager les exportations figurent notamment le plan Maroc export plus et le programme Contrats de croissance à l'export (CCE), souligne l'OBG, rappelant que le programme CCE apporte un appui financier direct aux entreprises qui commercialisent des produits à l'étranger jusqu'à 5 millions de DH (450.000 euros) pour les entreprises exportatrices confirmées et 2 millions de DH (180.000 euros) pour les sociétés émergentes.

Les entreprises souhaitant participer à ce programme doivent soumettre un business plan qui présente un nouveau produit d'exportation ou un nouveau marché cible. Le gouvernement compte investir 1 milliard de DH (90 millions d'euros) sur trois ans et faire profiter du programme 375 entreprises exportatrices. Début août, 25 candidats s'étaient déjà inscrits.

Selon l'OBG, le Maroc s'emploie également à renforcer ses liens bilatéraux à l'extérieur du cercle traditionnel de ses partenaires européens. Ainsi, la Commission mixte de coopération bilatérale maroco-saoudienne a créé un fonds d'investissement doté de 800 millions de DH (71,73 millions d'euros) en vue de stimuler les échanges commerciaux.

Selon les derniers chiffres de l'Office des changes, cités par l'OBG, les exportations de biens ont accusé une baisse de 1% au cours des sept premiers mois de l'année, en comparaison avec la même période en 2012, et atteignent 108,1 milliards de DH (9,69 milliards d'euros). Ce léger recul s'explique toutefois en grande partie par une baisse en valeur de 18,6% des ventes de phosphates, le premier produit d'exportation en valeur, du fait de la contraction de la demande mondiale. Les exportations totales de biens, hors phosphates, affichent, quant à elles, une hausse de 5,2%.

Toutefois, une analyse détaillée des récents chiffres montre plusieurs segments florissants, souligne l'étude de l'OBG, citant à cet égard la bonne performance enregistrée par le secteur aéronautique.

L'industrie marocaine de l'aéronautique affiche une hausse de 28,7% de ses exportations à fin juillet 2013 par rapport aux sept premiers mois de l'année 2012, passant de 3,6 milliards de DH (320 millions d'euros) à 4,6 milliards de DH (410 millions d'euros).

D'après les experts de l'OBG, l'aéronautique est un secteur à fort potentiel qui pourrait contribuer à la diversification des exportations du Maroc qui ambitionne de doubler la taille du secteur d'ici 2020, un objectif qui semble atteignable au vu des prévisions de forte demande mondiale de nouveaux avions sur les vingt prochaines années.

L'OBG met aussi en exergue les résultats positifs enregistrés par les exportations marocaines automobiles lors des sept premiers mois de 2013. Ces exportations sont passées de 14,7 milliards de DH (1,2 milliard d'euros) à 17,1 milliards de DH(1,53 milliard d'euros), soit une croissance globale de 16,6% par rapport à la même période l'année dernière.

L'industrie pharmaceutique et le secteur de l'électronique ont aussi enregistré de bonnes performances, soulignent les analystes de l'OBG.

Les exportations des produits pharmaceutiques ont progressé de 8,6% durant les sept premiers mois de 2013 (passant de 486 millions de DH soit 43,57 millions d'euros à 528 millions de DH (47,34 millions d'euros), tandis que les exportations du secteur électronique ont grimpé de 9,4% de 4,2 millions de DH (380.000 euros) à 4,6 millions de DH (410.000 euros).

Quant aux exportations des produits agricoles et alimentaires, elles ont augmenté de 7,7% de 1,9 milliard de DH (170 millions d'euros) à 2,07 milliards de DH (190 millions d'euros), souligne l'analyse de l'OBG.

Au moment où la part des phosphates dans le total des exportations a évolué à la baisse, s'établissant à 21,4% à fin juillet, contre 26,1% l'année précédente, les exportations automobiles ont grimpé de 2,4 points pour s'établir actuellement à 15,9% de l'ensemble des exportations, alors que les exportations aéronautiques sont passées de 3,3% à 4,3%.

En dépit du fait que le Maroc demeure dépendant des exportations de matières premières, notamment des phosphates et des produits agricoles, qui représentent plus de 40% des ventes à l'étranger, les experts de l'OBG s'attendent à ce que les secteurs prometteurs de l'automobile et l'aéronautique continuent à progresser et soutenir la croissance économique du pays.

(Avec MAP)

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