Le PJD en mauvaise posture, l’Istiqlal s’installe dans l’opposition
Alors que ses ministres expédient encore les affaires courantes, l’Istiqlal prend la tête de la fronde contre la hausse des prix du carburant. Le PJD fait face en même temps à la grève des transporteurs qui risque de provoquer de fortes perturbations dans le pays dès lundi et n’arrive toujours pas à reconstituer un gouvernement.

Le PJD en mauvaise posture, l’Istiqlal s’installe dans l’opposition
Alors que ses ministres expédient encore les affaires courantes, l’Istiqlal prend la tête de la fronde contre la hausse des prix du carburant. Le PJD fait face en même temps à la grève des transporteurs qui risque de provoquer de fortes perturbations dans le pays dès lundi et n’arrive toujours pas à reconstituer un gouvernement.
Le PJD n’a jamais été aussi fragilisé.
Ce lundi 23 septembre, une dizaines de syndicats de transporteurs démarrent une grève nationale de trois jours qui va certainement provoquer des perturbations. Ce qui est certain, c’est que le gouvernement dirigé par le PJD n’a jamais semblé capable de communiquer et de convaincre autour de l’instauration de l’indexation des prix du carburant.
De plus, il a fourni à ses alliés d’hier, l’Istiqlal essentiellement, les meilleurs arguments pour se renforcer dans l’opposition et aspirer à un certain leadership dans ce domaine.
A aucun moment le PJD n’a semblé maîtriser la situation née de sa décision d’appliquer l’indexation. A aucun moment sa communication n’a paru précise et convaincante. Ce ne fut que cafouillage, imprécisions, improvisations et déclarations de dernière minute.
Par contre, le PJD a fait l’effort de communiquer, sur ses propres pages web, en direction de son propre électorat. Comme si le champ électoral PJD était le seul concerné, mais pas la totalité du champ politique.
Pour ne rien arranger, la crise politique s’éternise et Benkirane apparaît comme incapable de rassembler les morceaux et de reconstituer une équipe de gouvernement.
Faible mobilisation au défilé de l'opposition
A Rabat, une bonne partie de l’opposition a défilé dimanche après-midi à l’appel de l’Istiqlal qui se replace dans l’opposition et ne cache pas son désir d’en prendre la tête.
L’UGTM, le syndicat de l’Istiqlal avait mobilisé ses troupes, rejoint par une partie de la gauche traditionnelle, nous avons reconnu Habib El Malki, Abdelmajid Bouzoubaâ, Abdelkrim Benatik, Toufiq Hjira et bien sûr Hamid Chabat.
Au micro de Médias 24, Habib El Malki critique le PJD : «il n’est pas normal qu’un gouvernement minoritaire prenne ce genre de décisions, il fallait attendre la Loi de Finances 2014. Si, nous avons bien nos propres propositions alternatives que nous réservons pour le débat sur le prochain budget. L’Istiqlal est allié stratégique, notre alliance est historique et il était normal que nous soyons là».
Dans la foule assez clairsemée, les quelques milliers de manifestants qui se sont rendus de Bab Lhad au siège du parlement, criaient des slogans hostiles au gouvernement, Benkirane en tête, invité à «dégager», au cours de cette "journée de la colère", concept clairement inspiré d'Orient. Mais la mobilisation n’était pas à la hauteur du 1er mai dernier, ni des enjeux populaires, ni des ambitions des organisateurs.
Hajar Chafai
Le 23 septembre 2013 à 8h16
Modifié 27 avril 2021 à 22h22