Exportations : veille et intelligence économique, nouvelles ambitions du CNCE

Le Conseil National du Commerce Extérieur se propose de devenir un centre d'intelligence et de veille économiques au service de l'export. On verra bien.

Exportations : veille et intelligence économique, nouvelles ambitions du CNCE

Le 8 juin 2013 à 8h23

Modifié 8 juin 2013 à 8h23

Le Conseil National du Commerce Extérieur se propose de devenir un centre d'intelligence et de veille économiques au service de l'export. On verra bien.

Nezha Lahrichi, présidente du Conseil National du Commerce Extérieur (CNCE), a présenté, lors de l’Assemblée Générale du Conseil vendredi 7 juin 2013, le projet de transformation interne du CNCE en présence de Abdelkader Amara, Ministre de l’Industrie, du commerce et des nouvelles technologies et Nizar Baraka, Ministre de l’Economie et des Finances. L’objectif annoncé est de faire du CNCE un dispositif de veille et d’intelligence économique, afin de booster les exportations du pays.

Pourquoi cette transformation ?

Selon A.bdelkader Amara, la décision de transformer le CNCE en observatoire du commerce extérieur est « logique » car il est appelé « à produire des travaux à forte valeur ajoutée permettant aux acteurs économiques marocains, notamment les PME, de rectifier leur trajectoire pour accroître leur présence sur les marchés internationaux ».

En effet, le contexte international est en forte mutation.

D’une part, le processus de production s’est fragmenté au niveau international de sorte que la chaîne des valeurs s’est mondialisée. Une part croissante des exportations a donc pour contrepartie des importations préalables. Si bien que le commerce extérieur devrait être comptabilisé selon la valeur ajoutée produite localement.

D’autre part, on assiste à l’émergence d’un nouveau protectionnisme par la substitution d’autres barrières aux barrières tarifaires.

Enfin, parmi les grandes tendances de l’évolution du commerce mondial, la principale est le glissement de la puissance vers l’Asie. Les catalyseurs du changement sont les nouvelles technologies de l’information. L’enjeu est de maîtriser les données non structurées pour pouvoir «donner la bonne information au bon moment».

Le CNCE, en se réorganisant, peut jouer ce rôle. Pour cela, il doit passer d’une posture défensive à une structure offensive par le biais de l’intelligence économique. Par un meilleur système d’information, le CNCE entend accroître le potentiel économique des entreprises marocaines – notamment des PME, destinataires privilégiées de ces informations – en identifiant où sont les menaces et les opportunités sur le marché mondial. Le dispositif d’information actuel a de grands atouts mais il est peu diversifié par secteur, peu orienté vers les PME et peu interactif.

Les nouveaux services multidimensionnels que proposera le nouveau CNCE

La proposition de Nezha Lahrichi pour réorganiser le CNCE s’articule autour de 3 axes d’intervention:

-          la veille pour anticiper : par la production d’une lettre de veille, le CNCE fera le décryptage de l’actualité internationale susceptible d’affecter le commerce marocain. La priorité sera donnée à la lettre de veille de l’ANCO (Afrique du Nord, du Centre et de l’Ouest) car cette région qui rassemble 28 pays et plus de 500 millions d’habitants présente un fort potentiel d’expansion pour le commerce extérieur marocain.

Le CNCE produira également une note de conjoncture visant à retracer l’évolution du commerce extérieur marocain et une base de données sur les opportunités d’affaires par pays et par secteur en collaboration avec Maroc Export. Pour ce faire, un répertoire des exportateurs et des importateurs marocains est en cours de réalisation.

-          le centre d’analyse pour partager : l’objectif est d’établir des guides pays pour faciliter les exportations. Priorité sera donnée à la Chine et au Canada (avec qui un accord de libre-échange est en cours de négociation). Des études sectorielles seront menées pour identifier les caractéristiques économiques de chaque secteur. Des études de marchés seront également réalisées pour donner une information pertinente sur un marché, c’est-à-dire sur un produit donné dans un pays donné. Enfin, des études thématiques viendront compléter cette panoplie. L’étude thématique pilote qui a pour thème « stratégies sectorielles et soutenabilité du déficit commercial », dont les principaux résultats ont été présentés, est en cours de finalisation.

-          le conseil pour agir : le CNCE sera doté d’un conseil scientifique qui assurera le suivi et l’évaluation des travaux.

A quels défis le nouveau CNCE va-t-il devoir faire face ?

Le Ministre de l’Industrie, ministre de tutelle du CNCE, a félicité Nezha Lahrichi pour la présentation de ce plan ambitieux. Selon Abdelkader Amara, «le CNCE est un espace de partage entre le public et le privé qu’il faut conserver». Toutefois, il l’a appelé prendre en considération les moyens mis à la disposition du CNCE et à capitaliser sur l’expérience et les acquis passés du CNCE.

Quant au ministre des Finances, il a insisté sur la nécessité de faire un travail de ciblage pour avoir des «quick wins» en développant certaines branches pour réduire le déficit commercial. Il a également appelé à intégrer une analyse de la compétitivité car l’une des raisons du déficit commercial – hormis le doublement de la facture énergétique – est l’érosion de la compétitivité-coût du pays sur les marchés internationaux.

Plus d’information pour plus d’exportation, oui mais…

Il est ressorti clairement de cette présentation que les PME sont la principale cible des nouveaux services du CNCE., l’objectif des dispositifs d’information étant de mettre à leur disposition les informations qui leur permettront de conquérir de nouveaux marchés d’exportation.

Les explications complémentaires fournies par les Ministres des finances et de l’Industrie ont également montré qu’accroître la valeur ajoutée produite localement est une préoccupation du gouvernement, et que les PME sont au cœur de cette préoccupation. La nouvelle réglementation des marchés publics prend d’ailleurs en compte cette dimension du renforcement de la production locale.

Cependant, il reste la question délicate de l’accès au financement de ces entreprises. Or, dans le contexte de morosité actuel, le secteur bancaire et financier est plus que frileux pour financer les PME. La réflexion doit donc s’orienter sur les alternatives à développer pour financer l’expansion de nos PME, y compris par recours à la finance islamique.

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