"La vallée de l'Ourika, un écrin naturel en plein cœur du Haut Atlas, débute par le croisement harmonieux de deux voies : la route vers Laagrab, à 35 km de Marrakech, et celle reliant la ville ocre à Tahannaout.

En serpentant le long de l'oued, cette route révèle progressivement ses charmes jusqu'à atteindre le village pittoresque de Setti Fatma, où le goudron cède la place à une piste escarpée s'élevant vers des sommets plus imposants. Le trajet de Laagrab à Setti Fatma s'étend sur 30 km, offrant un voyage ponctué de paysages saisissants et de percée sur les sommets enneigés en hiver.

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Dès que l'on pénètre dans cet écrin de verdure, l'âme amazighe de la région se dévoile. Ourika, en amazighe, évoque un lieu de quiétude et de ressourcement. Jadis, cette vallée joua un rôle crucial dans la défense de la plaine du Haouz et de Marrakech contre diverses invasions.

Un chapelet de hameaux et de villages

À l'origine, ses habitants autochtones vivaient de l'élevage et de l'agriculture, une part de leur production étant destinée à la plaine du Haouz. Les maisons s'alignaient le long de l'oued, formant un chapelet de hameaux et de villages, construits avec les matériaux locaux, essentiellement la pierre locale (schiste) et la terre, la pierre étant prédominante dans cet environnement vallonné.

La vallée de l'Ourika sert également de passage vers le site de l'Oukaimeden qui est devenu une station de ski. Ce site voué au ski et aux randonnées est aussi doté d’un observatoire astronomique construit en 1988 à une altitude de 2.750 m.

Sous le protectorat, conscient de sa singularité, la vallée fut préservée afin de conserver son caractère authentique, respectant les traditions sociales et architecturales. Après l'indépendance, cette région demeura préservée jusqu'aux années 1980, seules les infrastructures de la station de ski de l'Oukaimeden s'étant développées. Depuis lors, un flot incessant de constructions de résidences secondaires, de maisons d'hôtes et de restaurants a jalonné majoritairement la rive gauche de l'oued Ourika, transformant progressivement le paysage.

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Une nature au caractère immuable

Aujourd'hui, la vallée de l'Ourika s'est fait un nom dans la production agricole des pommes et de certains légumes, avec son marché traditionnel du lundi, Tnine l'Ourika, situé dans le village à l'entrée de la vallée, près de Laagrab.

L'artisanat a également prospéré avec l'afflux touristique, offrant une gamme variée de produits locaux le long de la vallée. Malgré cet essor, la vallée a su préserver son caractère, tant par sa nature que par son mode de vie montagnard traditionnel.

De nombreuses excursions empruntent la vallée en direction des montagnes environnantes, tel le plateau du Yagour, ou pour la traversée vers Larbaa Tighdiouine, ou encore les cascades, si tant est qu'elles ruissellent encore aujourd'hui, et les vallées à partir de Setti Fatma d’où proviennent les noix. Quelquefois des ambiances d’un autre âge s'offrent aux visiteurs, qui se voient souvent accueillis à bras ouverts par ses habitants.

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Un site exceptionnel

Aujourd'hui, comment préserver cette vallée exceptionnelle qui constitue l'arrière-pays et le poumon de la ville de Marrakech ? Le haut-commissariat aux Eaux et forêts et à la lutte contre la désertification, à travers sa Direction régionale du Haut Atlas à Marrakech, a publié un document très important sur le Plan d’aménagement et de gestion du parc national de Toubkal.

Ce document, datant de 2017, traite dans sa mission 1 du diagnostic par l’analyse du périmètre d’intervention du territoire environnant, incluant la vallée de l’Ourika. Il analyse tour à tour l’ensemble des données physiques, patrimoniales et socioéconomiques de la zone concernée. Il analyse aussi tous les aspects règlementaires, juridiques et de planification afin d'aboutir à une charte qui permette à cette vallée d’évoluer pour satisfaire dans tous les domaines ses propres habitants, qui vivent selon un mode traditionnel à faire évoluer et non disparaître, encourager l’agriculture et l’élevage, donner des règles strictes de construction en respect des lieux, tout en protégeant des sites spécifiques, et satisfaire le visiteur national et étranger de ce vaste lieu de villégiature et de randonnées.

Cette étude doit se poursuivre et donner lieu tout d’abord à un débat avec l’ensemble des acteurs privés et administratifs, pour savoir comment préserver ce site et comment le faire évoluer en privilégiant sa valorisation dans un cadre approprié à la préservation de ses sites multiples, de sa faune et de sa flore et aussi au développement social et économique".

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