Visite guidée. Le Marrakech intimiste de Noureddine Amir
Noureddine Amir est l’un des stylistes les plus talentueux de sa génération. Le créateur livre à Médias24 sa vision de la ville ocre, où il s'est établi en 2001. Il nous guide à travers cinq lieux chargés d’histoire et d’art, dans un Marrakech à la fois intimiste et poétique.
Visite guidée. Le Marrakech intimiste de Noureddine Amir
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Propos recueillis par Btissam Zejly
Le 5 avril 2022 à 12h17
Modifié 29 avril 2022 à 13h50Noureddine Amir est l’un des stylistes les plus talentueux de sa génération. Le créateur livre à Médias24 sa vision de la ville ocre, où il s'est établi en 2001. Il nous guide à travers cinq lieux chargés d’histoire et d’art, dans un Marrakech à la fois intimiste et poétique.
Premier Marocain à intégrer le cercle très fermé de la haute couture parisienne, après sa participation remarquée à la Semaine de la haute couture automne-hiver 2018-2019, Noureddine Amir est aujourd'hui un créateur reconnu à l’échelle internationale. Au Maroc, l’artiste brille sur les podiums depuis 2001, notamment lors du défilé de Casablanca dédié au caftan. Sa collection de haïks reste à ce jour une des plus célèbres.
Établi dans le quartier Guéliz à Marrakech, Noureddine Amir revient sur les raisons qui l’ont conduit à s’y installer.
« Je suis né à Rabat (en 1967, ndlr), j’ai fait mes études à Casablanca. Je suis parti vivre à New York et je suis rentré finalement à Marrakech. Après avoir vécu à New York, une ville immense où il y a tout et de tout, c’était difficile de vivre à Casablanca. J’ai donc choisi Marrakech parce que c’est un lieu où l'on rencontre beaucoup de gens différents, de langue et d’origine différentes. D’ailleurs, c’est toujours le cas aujourd’hui. On n’est pas qu’entre Marocains. C’est une ville où la rencontre est facile, plus facile qu’ailleurs. J’y ai rencontré des personnes très intéressantes et très importantes dans le monde, qui viennent me voir et qui sont difficiles à contacter dans leur pays ou à Casablanca. Ces personnes, quand elles viennent à Marrakech, sont disponibles. C’est cela aussi le charme de la ville», relate-t-il.
Noureddine Amir partage avec Médias24 les cinq lieux qu’il préfère dans la ville ocre. Si certains de ses choix relèvent de l'évidence, ils sont loin d’être convenus. L’artiste nous offre une vision atypique, poétique, et parfois organique, d’une ville qui n’a jamais semblé aussi mystérieuse.
Christophe Martin, scénographe de l’exposition « Les robes sculptures de Noureddine Amir » au musée Yves Saint Laurent à Marrakech (2018), avait confié à cette occasion que « les créations de Noureddine Amir sont puissantes. Elles s’inscrivent dans une mode au-delà de la mode. Elles invitent à un voyage dans l’irréel. Elles suspendent le temps ». Et c’est avec ce même sentiment de voyage dans l’irréel, et au-delà du temps, que nous avons suivi Noureddine dans sa ville d'adoption.
Jardin Majorelle : des cactus et des formes
"Ce qui m’inspire dans ce lieu, c’est que c’est un jardin qui a une histoire... Yves Saint Laurent, bien sûr ! C’est un endroit qui attire beaucoup de monde. J’y vais de temps en temps. J’y suis allé surtout pendant la période du Covid-19. Parce que quand il y a trop de monde, ce n’est pas agréable.
"Ma relation avec le jardin Majorelle est simple : j’aime les plantes. Je suis fou amoureux des cactus. C’est un lieu où il y a une variété incroyable de cactus. C’est mon amour pour ces plantes qui m’attire toujours vers des lieux comme celui-là. C’est ce qui m’inspire dans mon travail. Certaines de mes robes sculpturales sont inspirées des cactus, même si les couleurs diffèrent. Les couleurs, c’est moi. Ce jardin, pour moi, c’est surtout les formes. Les cactus, c’est une forme. Après, c’est ma manière d’interpréter les choses dans mes créations. C’est vrai que je travaille souvent le noir, le gris. Cela me vient de l’intérieur. Les formes, elles, viennent des cactus et des plantes. Ces formes m’inspirent beaucoup. »
Désert d’Agafay : la richesse du vide
« Il y a le vide, les dunes. C’est le désert le plus proche de Marrakech. C’est même à Marrakech finalement. Il y a une autre manière de voir ce paysage : c’est le désert qui est proche de chez soi. Est-ce un besoin de faire le vide ? Il y a de cela, oui, c’est clair. Mais, il y a aussi beaucoup de choses. En fait, j’aime les espaces quand ils sont vides. C’est pour cela que j’ai beaucoup apprécié le jardin Majorelle pendant la crise sanitaire, où il n’y avait presque personne. Dès qu’il y a du monde, c’est moins attractif pour moi. Marrakech est une ville touristique, certes. La médina par exemple, j’y vais rarement. Il y a trop de monde. Je n’aime pas en plus le côté commercial des choses. On a besoin de cela, mais ce n’est pas ce qui m’intéresse. D’ailleurs, ma maison, c’est mon lieu de travail aussi. J’ai mon atelier à l'endroit où je vis. Donc, je ne suis pas obligé de sortir pour travailler. Et quand je sors, c’est pour chercher le vide, encore. »
Maison de la photographie : l’art, bouclier contre le banal
« J’inclus la Maison de la photographie dans mon Marrakech, en raison de mon intérêt pour la photo. Il faut aller voir les photos. C’est le genre d’endroit où j’aime aller. C’est un lieu culturel. J’aime ce genre de choses, et surtout la photo. Comme les musées d’ailleurs, le Musée de Marrakech ou encore le Musée Yves Saint Laurent.
"On a besoin d’emmagasiner pas mal de choses. Aller voir des expositions, des paysages… Et ce ne sont pas forcément des choses qui interviennent dans mon travail. C’est juste des choses intéressantes à voir. Ça nous emmène vers de nouvelles choses. C’est important de voir cela. On ne va pas dans un musée pour s’inspirer. On y va parce qu’on a envie de voir autre chose. Voir une belle exposition, un jardin, des montagnes, le théâtre, tout cela est important pour un artiste. Pour tout le monde d’ailleurs. Ça nourrit l’esprit. Il y a tellement de choses banales tous les jours qu’on a besoin de temps à autre de voir des choses intéressantes, de voyager avec une exposition, un tableau, une photo ou un paysage simplement. Il s’agit de créer un dialogue entre soi et l’œuvre en emmagasinant le maximum de choses. Et quand on commence à travailler, tout cela revient. Une image par-ci, une forme par-là… On ne se dit pas : ‘Ah j’ai vu cela, je ne sais où…’, non, ça vient tout seul. »
Medersa Ben Youssef : l’empreinte architecturale du passé
« C’est l’architecture de la Medersa Ben Youssef qui me séduit. En visitant cet endroit, on revient à l’architecture, au passé. Et c’est un lieu magnifique, beau. Le travail est minutieux, et il y a un grand soin du détail. Ce qui m’intéresse aussi, ce sont ces empreintes de gens qui ont fait des choses intéressantes à une certaine époque, lointaine parfois. Et cela permet aussi de voyager, mais autrement. »
Café Dar El Bacha : voyager dans le temps
« J’aime ce café. C’est un lieu qui est bien pensé. Il y a aussi l’architecture des années 1920 que j’apprécie particulièrement. On est en plein dedans. Et on réfléchit. J’y vais généralement juste pour lire, réaliser un petit travail sur ordinateur… Et prendre mon café dans ce lieu magnifique. Dar El Bacha est fait d’une telle manière qu’on a vraiment l’impression d’être toujours dans les années 1920. C’est un voyage dans le temps, en tout cas pour moi ! »
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Propos recueillis par Btissam Zejly
Le 5 avril 2022 à 12h17
Modifié 29 avril 2022 à 13h50