Crise libyenne: première réunion de dialogue sous l'égide de l'ONU

(AFP)

Le 29 septembre 2014

Des députés rivaux du Parlement libyen se retrouvaient lundi pour la première fois autour d'une table de négociations sous l'égide de l'ONU, qui tente d'amorcer un dialogue politique en vue de mettre fin à l'anarchie institutionnelle.

La réunion, initialement prévue à 10H00 (08H00 GMT), a débuté peu après 15H00 (13H00 GMT).

Des élus, dont certains soutiennent les milices de Fajr Libya, boycottent les travaux du nouveau Parlement qui se voit contraint de siéger à Tobrouk, à 1.600 km à l'est de Tripoli, pour échapper à la pression des milices.

Outre les violences qui ponctuent leur quotidien depuis la chute il y a trois ans de Mouammar Kadhafi, les Libyens font face aujourd'hui à une situation inédite: deux Parlements et deux gouvernements, compliquant encore un peu plus la difficile transition politique.

Le nouveau Parlement, issu des élections du 25 juin et dominé par les anti-islamistes, est reconnu par la communauté internationale mais est contesté par Fajr Libya qui contrôle Tripoli depuis août.

Le chef de la mission de l'ONU, Bernardino Leon, est parvenu, à l'issue de discussions marathoniennes qui s'étaient poursuivies jusqu'à dimanche soir, à convaincre des élus des deux camps de s'asseoir à la table du dialogue.

A l'ouverture de la réunion lundi, M. Leon s'est félicité d'une "journée historique pour la Libye et le monde", affirmant que la rencontre, appuyée selon lui par la communauté internationale, envoie "un message fort d'unité aux Libyens".

"Les membres des camps ont donné une bonne impression et sont venus avec de bonnes intentions. C'est déjà très positif. J'espère que cette première rencontre sera de bonne augure pour la suite du dialogue", a indiqué à l'AFP un membre de l'UNSMIL sous couvert de l'anonymat.

Des représentants des gouvernements de Grande-Bretagne et de Malte assistent à la réunion qui se tenait à huis-clos, selon la même source.

Lundi dernier, l'UNSMIL avait précisé que le dialogue serait fondé essentiellement sur la "légitimité des institutions élues", en l'occurrence la Chambre des représentants et sur le rejet du terrorisme.

Selon l'UNSMIL, le dialogue doit aboutir à un accord sur le règlement intérieur du Parlement et sur un lieu et une date pour la passation du pouvoir entre le Congrès général national (CGN, le Parlement sortant) et le nouveau Parlement, un des points de discorde entre les deux camps.

- Dialogue de sourds ? -

Fajr Libya avait pris le contrôle de Tripoli après avoir conquis fin août l'aéroport aux dépens des milices pro-gouvernementales de la ville de Zenten (au sud-ouest de la capitale).

Forte de son succès militaire, cette coalition a formé un gouvernement parallèle à Tripoli, tandis que le CGN dont le mandat a expiré théoriquement avec l'élection du nouveau Parlement, a repris ses travaux, compliquant d'avantage la situation.

Depuis la chute du régime Kadhafi, les différentes milices l'ayant combattu font la loi dans un pays plongé dans le chaos et où aucune autorité n'a réussi à rétablir l'ordre.

Après Tripoli, Fajr Libya a élargi ses opérations militaires à l'ouest de la capitale, dans la région de Ouercheffana alliée des Zentanis, et accusée d'abriter des fidèles de l'ancien régime.

Un accord sur un cessez-le-feu doit être également discuté lundi, selon un membre de l'UNSMIL.

Outre Tripoli contrôlée par Fajr Libya, la deuxième ville du pays Benghazi (est) est entre les mains depuis juillet de milices islamistes, dont Ansar Asharia, un groupe jihadiste classé organisation terroriste par Washington.

Or, pour certains observateurs, un accord sur une fin des violences a peu de chance d'aboutir, sans notamment la participation au débat de ces autres milices.

Le nouveau Parlement et le gouvernement d'Abdallah al-Theni sont accusés par la coalition Fajr Libya de "traîtrise" et d'avoir été complices, lors des combats pour le contrôle de l'aéroport de Tripoli, des raids aériens menés, selon eux, par les Emirats arabes unis, avec le soutien de l'Egypte, contre leurs combattants.

Le nouveau Parlement, quant à lui, n'a cessé de dénoncer les "exactions" des miliciens de Fajr Libya, n'hésitant pas à les qualifier de "groupe terroriste", comme Ansar Asharia.

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Le 29 septembre 2014

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