Pillages, incendies, destructions: nuit d'émeutes et de violences en France

Près de 1.000 interpellations, des pillages et autres violences ont marqué la quatrième nuit d’émeutes en France suite à la mort de Nahel tué par un policier à Nanterre.

Pillages, incendies, destructions: nuit d'émeutes et de violences en France

Le 1 juillet 2023 à 7h55

Modifié le 3 juillet 2023 à 7h30

Près de 1.000 interpellations, des pillages et autres violences ont marqué la quatrième nuit d’émeutes en France suite à la mort de Nahel tué par un policier à Nanterre.

Le bilan de la nuit de vendredi à samedi en France, est le plus lourd depuis le début des émeutes consécutives à la mort du jeune Nahel, tué par un policier: 994 interpellations, 2.560 incendies sur la voie publique, 1.350 incendies de véhicules, 234 incendies ou dégradations de bâtiments.

Des nouvelles scènes de pillages et de violences sporadiques ont secoué plusieurs villes de France vendredi mais la nuit a été marquée par des violences d’une "intensité bien moindre" que les précédentes selon les autorités, quatre jours après la mort de Nahel, tué par un tir policier lors d’un contrôle routier à Nanterre.

Saisi par une vidéo amateur venue contredire le récit initial livré par les policiers, le tir à bout portant d’un motard de la police et la mort de l’adolescent de 17 ans continue à embraser de nombreux quartiers populaires du pays.

En déplacement à Mantes-la-Jolie (Yvelines), le ministre de l’Intérieur a annoncé vers 02H30 des violences d’une "intensité moindre" avec 994 interpellations au niveau national, et des poches de tensions notamment à Marseille et Lyon.

Afin de tenter d’enrayer la spirale des émeutes, Gérald Darmanin avait annoncé dans l’après-midi, à l’issue d’un deuxième comité interministériel de crise en deux jours, la mobilisation "exceptionnelle" de 45.000 policiers et gendarmes et unités d’élite comme le GIGN pour éviter une quatrième nuit consécutive d’émeutes et ce quelques heures avant l’inhumation de Nahel samedi dans le chef-lieu des Hauts-de-Seine.

Des dizaines de fourgons de policiers étaient ainsi positionnés non loin de l’entrée du quartier du Vieux pont à Nanterre, épicentre des violences urbaines et rythmé vendredi encore par des tirs de mortiers d’artifice.

L’équipe de France réagit

De leur côté, les joueurs de l’équipe de France de football ont envoyé dans la soirée un "appel à l’apaisement, à la prise de conscience et à la responsabilisation". "Le temps de la violence doit cesser pour laisser place à celui du deuil, du dialogue et de la reconstruction", ont exhorté les Bleus.

Dans la soirée, Marseille a été à nouveau le théâtre de heurts et de scènes de pillages, du centre-ville puis plus au nord dans ces quartiers populaires longtemps laissés pour compte que le président Emmanuel Macron a visités en début de semaine.

Vers 02H00, la police a annoncé 88 interpellations depuis le début de soirée, des groupes de jeunes, souvent masqués et "très mobiles" pillant ou tentant de le faire plusieurs enseignes. Un important incendie, "lié aux émeutes", selon une source policière, a éclaté dans un supermarché.

Des scènes de pillage de commerces et d’affrontements entre manifestants cagoulés et forces de l’ordre ont également enfiévré la soirée dans certains coins de Grenoble, Saint-Etienne et Lyon alors que dans la région ouest, des points de tension comme à Angers ou Tours et sa région il ne restait en milieu de nuit que quelques groupes très mobiles face aux forces de l’ordre.

La région parisienne n’a pas été épargnée par les flammes notamment Colombes (Hauts-de-Seine) enveloppée d’une forte odeur de brûlé et où les pompiers éteignaient une voiture en feu, a constaté un journaliste de l’AFP sur place.

A Nanterre, neuf personnes ont été interpellées, porteuses de jerricans et cocktails Molotov.

A Saint-Denis, un centre administratif a été touché par un incendie, et dans le Val-d’Oise, la mairie de Persan-Beaumont et le poste de police municipale se sont embrasés et ont été en partie détruits.

Pour éviter des débordements, Gérald Darmanin avait demandé aux préfets l’arrêt des bus et tramways dans toute la France après 21H00.

Le tribunal administratif a de son côté validé vendredi le couvre-feu mis en place à Clamart (Hauts-de-Seine), et de fait ceux instaurés également dans d’autres communes.

Des manifestations "contre le racisme, les crimes et les violences policières" ont également été interdites vendredi soir à Paris, dans le centre de Marseille, Lyon, Bordeaux, ou encore Toulouse. Mais plusieurs centaines de personnes ont malgré tout défilé, notamment à Montpellier munies de pancartes "Dissolvons la police, combien de Nahel n’ont pas été filmés ?", ont constaté deux journalistes de l’AFP.
Le gouvernement a aussi décidé l’annulation d’événements "de grande ampleur", notamment les concerts de Mylène Farmer au stade de France vendredi et samedi.

Le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, a réclamé une réponse pénale "rapide, ferme et systématique" à l’encontre des auteurs de violences urbaines mais aussi de leurs parents.

Pointant du doigt la jeunesse de nombreux émeutiers, Emmanuel Macron a appelé "tous les parents à la responsabilité", en critiquant l’"instrumentalisation" de la mort de Nahel et demandant aux réseaux sociaux le "retrait" de contenus et l’identification de leurs utilisateurs.

La question de l’état d’urgence est posée et scrutée à l’étranger, d’autant plus que la France accueille à l’automne la Coupe du monde de rugby, puis les Jeux olympiques à Paris à l’été 2024.

La Grande-Bretagne et d’autres pays européens ont mis en garde leurs ressortissants en les pressant d’éviter les zones d’émeutes.

Depuis la mort mardi de Nahel mardi, un adolescent déscolarisé devenu livreur, écoles et édifices publics ont été la cible de la colère de jeunes habitants de quartiers populaires et incendiés dans de multiples villes de France, rappelant les émeutes qui avaient secoué la France en 2005 après la mort de deux adolescents poursuivis par la police.

L’étincelle a été cette fois le drame survenu mardi à proximité de la station de RER Nanterre-Préfecture, non loin du centre des affaires de La Défense, lors d’un contrôle de police sur la voiture conduite par Nahel, un mineur connu pour des refus d’obtempérer.

Le policier de 38 ans, auteur du coup de feu, a été mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire jeudi après-midi.

(AVEC AFP)

 

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