Mardi 6 décembre 2022. Ils ont couru dans tous les sens, se sont jetés dans les bras les uns des autres pour célébrer leur entrée dans un nouveau monde, celui des huit meilleures nations de la planète foot. Mais si le bonheur masque parfois la douleur, plusieurs joueurs de l’équipe nationale ont fini le match sur les rotules, tandis que d’autres l’ont terminé sur le banc.

"Nous avons besoin de fraîcheur", avait pertinemment annoncé Walid Regragui, en conférence d’après-match. Au lendemain de la première qualification du Maroc en quarts de finale d’une Coupe du monde, les héros de toute une nation ont eu droit à une journée de relâche bien méritée, qui leur a permis de passer du temps en famille et de recharger les batteries.

Premier sélectionneur africain à atteindre les quarts de finale d’un mondial, Walid Regragui s’appuie sur le même onze de départ depuis le début de la compétition, excepté le remplacement de Yassine Bounou par Munir El Kajoui face à la Belgique, et celui de Selim Amallah par Abdelhamid Sabiri contre le Canada.

En l'absence de turnover, les corps commencent à grincer, et les petites blessures comme les grandes s’accumulent. Ainsi, quelques minutes avant la fin du temps réglementaire du match face à l’Espagne, Nayef Aguerd, auteur d’une prestation de classe mondiale, a dû céder sa place.

Une défense à remettre d’aplomb

Touché à la cuisse, le défenseur central a quitté le stade de la Cité de l’éducation en boitillant. D’après les indiscrétions du journal L’Équipe, “la blessure d'Aguerd ne semble pas trop grave. Mais il ne sera pas à 100% contre le Portugal”. Idem pour Achraf Hakimi qui souffre de douleurs aux muscles ischio-jambiers depuis la phase de groupes.

Le capitaine de l’équipe nationale, Romain Saïss, s’est quant à lui montré rassurant alors qu’il avait terminé le match face à la Roja la cuisse bandée. “Si j’ai fini la rencontre, c’est que ça devrait aller. On va serrer les dents de toute façon, on n’a pas le choix”, a-t-il expliqué.

Si l’on ajoute la gêne à la hanche de Noussair Mazraoui qui l'empêche de tenir 90’, c’est toute la défense marocaine qui est concernée par des blessures à des degrés divers. Or, de l’état de forme du quatuor Hakimi-Aguerd-Saïss-Mazraoui dépendent les chances marocaines de battre le Portugal. La défense étant le point fort de l'équipe nationale.

Ounahi et Amrabat également touchés

Dans l'entrejeu, l’inusable Sofyan Amrabat a souffert de douleur au dos durant les heures et la nuit qui ont précédé le huitième de finale. Avec une émotion non feinte, le milieu défensif a exprimé son inquiétude lors d’une interview d'après-match, ne sachant pas s’il allait pouvoir assurer son rôle sur le terrain.

“Je ne savais pas si je pouvais jouer ce match. La nuit précédant la rencontre face à l’Espagne, je suis resté debout jusqu’à trois heures du matin avec le kiné”, a-t-il confié. “J’ai reçu une infiltration avant le match pour calmer la douleur car je ne pouvais pas abandonner les gars et mon pays.”

Bien lui en a pris, car sans lui les chances de qualification marocaine auraient été beaucoup plus minces, tant il a été omniprésent sur le terrain, parcourant 14,66 km. Le staff médical lui prodigue des soins pour qu’il puisse être en condition de réitérer sa monstrueuse prestation contre le Portugal.

L’état du dos de Sofyan Amrabat est plus préoccupant que celui de la cheville de la révélation des huitièmes de finale. Azzedine Ounahi a lui aussi été au four et au moulin face à la Roja, au point de susciter l’admiration du désormais ancien sélectionneur espagnol, Luis Enrique. Le natif de Casablanca a tout de même parcouru 14,71 km, record du match, en dépit d’une cheville fragilisée.

Dès lors, un gros doute subsiste sur sa titularisation, ce samedi 10 décembre, comme celle de l’ensemble des joueurs blessés de l’équipe nationale. D’après Walid Regragui, une décision sera prise à la dernière minute concernant leur participation.

Enfin, l’état de forme de Hakim Ziyech nourrit aussi des interrogations. Le milieu offensif a disputé plus de minutes en deux semaines à la Coupe du monde 2022 (376') qu’en trois mois avec Chelsea (271') en championnat. Sera-t-il à même de soutenir ce rythme infernal ? Pour en avoir le cœur net, rendez-vous samedi prochain face au Portugal.