La Samir : L'étrange sortie médiatique d'un ex-acheteur potentiel

Il affirme s'être retiré des négociations sur le rachat de La Samir car ayant découvert une "faille". Les acteurs de la procédure affirment l'avoir disqualifié, son offre ayant été jugée "faillible". 

La Samir : L'étrange sortie médiatique d'un ex-acheteur potentiel

Le 14 septembre 2020 à 18h30

Modifié 11 avril 2021 à 2h48

Il affirme s'être retiré des négociations sur le rachat de La Samir car ayant découvert une "faille". Les acteurs de la procédure affirment l'avoir disqualifié, son offre ayant été jugée "faillible". 

« Ce n’est pas le premier, et ce ne sera pas le dernier candidat à se prêter au chantage médiatique ». Les sources proches du dossier La Samir ne trouvent pas de mots assez durs pour commenter l’étonnante sortie médiatique d’Elite Capital & Co. Cette entité vient d’annoncer son « retrait des négociations en vue du rachat de la raffinerie marocaine », en liquidation depuis 2016.

La même société dit avoir mis fin à des tractations « marathoniennes qui durent depuis 2018 », expliquant sa décision par la découverte « d’une faille substantielle dans la transaction ». Le communiqué ne donne aucune précision quant à la nature de cette faille. Et dit réserver ce détail au tribunal de commerce de Casablanca, qui a été saisi d’une « note » en ce sens.

Diffusé le 10 septembre sur le site de la société, le communiqué a été précédé par une publication similaire mais plus brève, postée sur le compte twitter de son PDG, l’homme d’affaires koweïtien Faisal Khazaal. Lui-même ne s’attarde pas sur les détails car étant, dit-il, tenu "d'une clause de confidentialité signée avec la partie marocaine".

En elle-même, la démarche n’est pas inédite. Depuis le lancement de l’appel à manifestation d’intérêt en 2017, plusieurs candidats à l’acquisition de La Samir ont organisé des sorties médiatiques sur le dossier. Ce qui est nouveau, c’est le ton et le contenu de la sortie. « Les candidats publient généralement des communiqués où ils annoncent leur intention d’amorcer les négociations, tandis que celui-ci annonce sa décision de les interrompre », observe cette source concernée par la procédure de cession.

« Cela ressemble à une démarche d’autopromotion qui vise à démontrer que la société se positionne sur des dossiers aussi importants que celui de la Samir », explique un fin connaisseur du dossier et ancien représentant d’un acheteur potentiel.

Du coté du tribunal de commerce, l’initiative passe mal et est perçue comme une tentative de saboter le processus en cours, déjà largement dans l’impasse. Trois ans après la mise en vente de la Samir, aucun candidat n’a réussi à convaincre le juge-commissaire, déterminé à ne céder le raffineur qu’en contrepartie de garanties solides.  

Quid d’Elite Capital ?

Domiciliée à Londres, Elite Capital & Co. Limited se présente comme une société qui fournit « des services liés à des projets, notamment la gestion, le conseil et le financement, en particulier pour les grands projets d'infrastructure et commerciaux. »

« Je ne connais pas ce candidat. Je n’ai jamais entendu parler de lui ni de son offre », affirme un acteur du dossier. Son confrère donne un témoignage plus nuancé : « En lisant le communiqué repris par la presse, j’ai moi-même été surpris par le nom. J’ai d’abord consulté mes archives sans lui trouver trace. En fouillant un peu plus, j’ai en effet découvert qu’il avait soumis une offre mais qui a été écartée à des stades préliminaires du processus ».

En principe, les offres sont traitées par le juge-commissaire, le syndic et les trois contrôleurs à la liquidation (Salariés, Douane et Banque centrale populaire). Les sources autorisées proches du dossier affirment que le dossier en question n’a jamais atterri auprès de cette commission, sachant que les offres sont « préalablement triées et filtrées » par le syndic.

« Quand l’offre n’arrive pas entre les mains de ladite commission, cela signifie qu’elle été considérée, dès le départ, comme irrecevable, trop faible ou entachée d’un vice », précise cette même source. En l’espèce, « la société en question a soumis une offre tout en voulant imposer des conditions jugées inacceptables, car dépassant les attributions du tribunal, notamment celles ayant trait au devenir du secteur du raffinage au Maroc », précise la même source. De plus, « il a présenté une offre sans fournir de preuves qu’il dispose réellement des montants nécessaires pour la financer ».

« Quand ils présentent leur offre, les candidats demandent généralement un certificat attestant qu’ils ont effectivement soumissionné. Dans le cas de cette entité, même ce certificat n’a pas été délivré. Elle l’a demandé, mais ne l’a pas eu », renchérit notre interlocuteur. 

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