Startups: une cartographie inédite réalisée par MSEC et Briter Bridges

Moroccan Start-up Ecosystem Catalysts vient de doter l'écosystème Start-up marocain de sa première cartographie en collaboration avec le think tank Briter Bridges. Près de 150 startups et plus de 25 structures d'accompagnement ont été identifiées. Détails.

Startups: une cartographie inédite réalisée par MSEC et Briter Bridges

Le 15 octobre 2019 à 13h35

Modifié 11 avril 2021 à 2h43

Moroccan Start-up Ecosystem Catalysts vient de doter l'écosystème Start-up marocain de sa première cartographie en collaboration avec le think tank Briter Bridges. Près de 150 startups et plus de 25 structures d'accompagnement ont été identifiées. Détails.

C'est une première. Moroccan Start-up Ecosystem Catalysts (MSEC), l'association professionnelle représentant les structures d'accompagnement des startups au Maroc, a lancé en collaboration avec le think tank Briter Bridges la première cartographie de l'écosystème marocain des startups.  

Des cartographies des acteurs d’accompagnement et de financement des startups ont été réalisées, notamment par la Banque mondiale en 2017, et plus récemment par l’AMIC dans le cadre de son diagnostic de l’entrepreneuriat innovant au Maroc. "Mais c’est la première fois qu’une cartographie des startups marocaines se fait", nous assure Salma Kabbaj, membre du conseil d'administration de MSEC et cofondatrice d’Impact Lab.

Cet exercice permet à la fois d'analyser l'écosystème existant pour identifier les points d'amélioration et de rendre ce dernier attractif aux yeux des investisseurs, en fournissant une information fiable, accessible et compréhensible. 

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Un peu moins de 150 startups ont été identifiées. Les structures d'accompagnement ont été également recensées. Leur nombre dépasse les 25. "Cependant, il ne s’agit pas d’un travail exhaustif à ce stade. Avec la publication de cette cartographie, nous mettons en ligne un formulaire qui va permettre à d’autres startups de s’identifier et de venir nourrir des prochaines versions qui seront publiées dans les prochains mois", avance Salma Kabbaj. 

Pour cette dernière, regrouper et structurer les informations relatives aux startups n’est pas un travail aisé. "Au-delà de la poignée de startups qui bénéficient de visibilité parce qu’elles sont sur des créneaux grand public ou qu’elles ont gagné des compétitions, il y a des dizaines d’autres entreprises innovantes dans des créneaux très spécifiques qui sont difficilement identifiables. Par ailleurs, il faut garder en tête que les startups connaissent des évolutions extrêmement rapides. Un des enjeux de toute cartographie de startups est donc de maintenir une information fiable et mise à jour, ce qui nécessite des efforts significatifs". 

Un écosystème encore émergent

Quelle lecture donc faire de cette cartographie ? "Malgré la dynamique de ces dernières années, on remarque que notre écosystème reste encore émergent, avec moins de 150 startups opérationnelles identifiées. Ce chiffre reste faible lorsqu’on le compare à d’autres écosystèmes africains. Sans aller très loin, la cartographie tunisienne publiée il y a quelques semaines par Briter Bridges montre plus de 200 startups", avance pour sa part Zineb Rharrasse, co-fondatrice et directrice générale de Startup Maroc, et membre du conseil d'administration de MSEC .

Selon cette dernière, "les startups marocaines ont encore du mal à passer du stade de l’idée à la mise sur le marché de leurs solutions, et ce pour plusieurs raisons : difficulté d’accès aux marchés, manque d’un contexte réglementaire et fiscal adapté, coût élevé des ressources humaines, difficulté de lever du financement, etc.".

Par ailleurs, "la cartographie montre une forte accélération dans l’émergence des acteurs d’accompagnement ces dernières années au Maroc. Cependant, ces acteurs eux-mêmes souffrent souvent des mêmes difficultés que les startups qu’elles accompagnent, et beaucoup sont encore à la recherche de modèles opérationnels qui leur permettent d’assurer la qualité et la pérennité de leurs programmes", ajoute notre interlocutrice.

S’agissant des secteurs d’activité, le mapping réalisé permet de constater que les startups opèrent sur des secteurs différents et variés. "On a vu notamment l’émergence de nombreuses entreprises innovantes qui ne sont pas des acteurs purement technologiques. En termes de diversité géographique, l’écosystème reste encore beaucoup concentré autour de l’axe Casablanca – Rabat, même s’il existe du talent entrepreneurial partout au Maroc qui a besoin d’être mieux identifié et accompagné", affirme la directrice générale de Startup Maroc.

Un nouveau cadre réglementaire et fiscal en discussion

Le constat établi, il reste à savoir comment rendre cet écosystème plus performant. Et à ce sujet, l’association MSEC assure que plusieurs dynamiques positives ont été lancées pour renforcer l’écosystème des startups au Maroc et ce à plusieurs niveaux.

Au niveau du financement par exemple, Salma Kabbaj cite le programme Innov Invest, porté par la CCG. "Il a permis d’apporter plusieurs solutions de financement efficaces à différentes étapes clés de développement des startups. Ce programme, initialement sur 3 ans, devra être reconduit et renforcé, notamment avec un vrai support aux acteurs d’accompagnement labellisés, qui sont responsables du déploiement du programme", avance Salma Kabbaj.  

Notre interlocutrice évoque également un meilleur accès aux marchés. "Les entreprises marocaines ont commencé à s’ouvrir à la collaboration avec les startups, permettant ainsi de générer des opportunités de création de valeur conjointes". 

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Pour tout ce qui a trait au volet réglementaire et fiscal, "plusieurs réformes sont en cours de discussion au bénéfice des startups et des structures d’accompagnement à travers la Charte de l’Investissement et le Small Business Act", ajoute notre source. "L’objectif de ces réformes est notamment d’alléger le poids fiscal sur ces acteurs et de les doter d’un cadre juridique adapté à leur réalité. La mise en place effective de ces réformes sera essentielle pour construire un écosystème de startups à l’image de l’ambition du Maroc", ajoute-t-elle.

Par ailleurs, il faut également de la visibilité, car "un écosystème ne peut être attractif que s’il existe des données fiables, facilement accessibles et facilement compréhensibles qui démontrent son attractivité", explique Salma Kabbaj, ce n’est pas le cas pour l’écosystème des startups au Maroc.

"Il existe par exemple plusieurs fonds de venture capital, dont le mandat couvre la région MENA ou l’Afrique, mais qui n’investissent pas au Maroc par manque d’informations sur les opportunités. De la même manière, de plus en plus d’entreprises cherchent aujourd’hui à collaborer avec des startups dans le cadre de leur dynamique d’innovation, et ne savent pas comment identifier les startups qui peuvent répondre à leurs besoins", ajoute-t-elle.

Et c’est sur ce volet que l’association MSEC focalise ses efforts. Ce mapping est donc "une première étape pour donner plus de visibilité à l’écosystème des startups au Maroc auprès des parties prenantes intéressées. D'autres collaborations sont en cours pour constituer une base de données exhaustive et détaillée des startups marocaines", nous confie Zineb Rharrasse.  

Cette dernière fait référence à la Banque mondiale qui a récemment annoncé la création du Maghreb Start-up Network, un réseau dédié à l’entrepreneuriat innovant dans la région du Maghreb. « Dans ce cadre, une plateforme donnant accès à une base de données détaillée des startups maghrébines est en cours de développement, et MSEC sera un partenaire clé dans la collecte et la fiabilisation des informations au Maroc", avance-t-elle.

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