Fusillade à la mosquée de Québec: un marocain arrêté et relâché

Six personnes ont été tuées à la mosquée de Québec et huit autres ont été blessées dans une fusillade provoquée par deux hommes qui ont tiré sur des fidèles à la fin de la prière du soir, selon un nouveau bilan de la police lundi 30 janvier.

Fusillade à la mosquée de Québec: un marocain arrêté et relâché

Le 30 janvier 2017 à 10h00

Modifié le 11 avril 2021 à 2h39

Six personnes ont été tuées à la mosquée de Québec et huit autres ont été blessées dans une fusillade provoquée par deux hommes qui ont tiré sur des fidèles à la fin de la prière du soir, selon un nouveau bilan de la police lundi 30 janvier.

Christine Coulombe, porte-parole de la Sûreté du Québec, a annoncé en point de presse le décès de "six personnes âgées de 35 à 70 ans". "Huit personnes ont été blessées" lors de cette attaque traitée par la police comme un "acte terroriste", d'après ses mots.

Selon le journal canadien Lapresse, un des agresseurs est d'origine marocaine. Il a été intercepté sur place. L'autre a pu s'enfuir en voiture, mais a été arrêté près du Pont de l'Île d'Orléans, à une vingtaine de kilomètres.

Selon le jounal Le Soleil, le jeune homme de 27 ans a avoué son crime. Il a expliqué qu'il se sentait mal après l'attentat et a menacé de mettre fin à ses jours.

"Son véhicule, une Mitsubishi noire, était arrêté, feux clignotants en marche. Il a été amené au quartier général de la police de Québec au Parc Victoria. Des armes de poing et une AK-47 ont été trouvées dans le véhicule. Le secteur a été bouclé par la police pendant près de cinq heures, causant un embouteillage monstre", ajoute la même source.

Des témoignages diffusés à la télé, révèlent que l'un des deux assaillants a un accent québécois. Les deux meurtriers ont commencé à tirer, quelques minutes avant 20h. "L'un d'eux a crié "Allah akbar" (Dieu est grand), l'incantation souvent lancée par les terroristes islamiques", explique le journal.

Colère et unité après la fusillade 

L'incompréhension après la fusillade a vite laissé place à la colère pour certains, la peur dans un pays jugé sûr pour d'autres et aux messages d'unité et d'amour envers les musulmans.

Les morts et les blessés étaient tous des musulmans venus assister à la dernière prière.

"Ils sont arrivés en panique. Ils étaient en train de prier quand ils ont entendu les coups de feu. Ils sont arrivés pieds nus", explique Louis-Gabriel Cloutier, gérant du café-boulangerie "La Boîte à Pain" qui a décidé de rester ouvert.

Au beau milieu de la nuit, il avoue être "sur le point de craquer". Il était en train de fermer l'établissement lorsqu'il a vu des fidèles courir depuis la mosquée à une bonne centaine de mètres.

Un homme, fidèle d'une autre des dix mosquées de la ville, arrive la mine sombre près du périmètre de sécurité. "Je connais des gens qui se trouvaient à l'intérieur et jamais je n'aurais pensé qu'une telle chose aurait pu se passer", dit ce trentenaire qui refuse de donner son identité.

Alerté par un de ses amis, Hamid Nadji est immédiatement venu au centre culturel islamique de Québec où s'est déroulé le drame.

Mais difficile pour lui - comme pour les nombreux badauds venus malgré le froid glacial -, d'approcher de la mosquée, sise au croisement du chemin Sainte-Foy et de la route de l’Eglise dans ce quartier situé à une dizaine de kilomètres à l'ouest du coeur historique de Québec.

La police a bouclé un large périmètre de sécurité et Hamid Nadji s'est réfugié à l'intérieur de "La Boite à Pain".

Il ne fréquente pas "de façon habituelle" la mosquée mais seulement "pour les grands événements", et il est "venu sur place pour tenter de comprendre".

"Pour nous musulmans, le Québec et le Canada étaient auparavant une zone sûre", estime Hamid Nadji interrogé par l'AFP en faisant référence au vif débat de société sur la laïcité en 2014 avec un projet de "charte des valeurs" - finalement avorté -, qui devait interdire le port de signes religieux dans la fonction publique.

Depuis, plusieurs actes à caractère raciste ont été déplorés au Canada comme du sang de porc jeté sur les murs des mosquées ou des autocollants haineux apposés dans des quartiers d'immigrants.

"La diversité est notre force et, en tant que Canadiens, la tolérance religieuse est une valeur qui nous est chère", a rappelé lundi Justin Trudeau, le Premier ministre canadien après la fusillade.

Mise à jour: Le suspect d'origine marocaine a été relâché. Mohamed Belkhadir était un habitué du Centre culturel islamique de Québec. "Il se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment" selon son colocataire.

(Avec AFP)

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