Samir: des créanciers se plaignent de ne pas être informés de l'avancement de la liquidation

Au centre du processus de liquidation de la Samir, un seul homme, le syndic Mohamed El Krimi. Des créanciers se plaignent de ne pas être correctement informés et l'on apprend que ce syndic a été par le passé, et dans 16 affaires, déchargé par le tribunal qui lui a substitué un autre expert.

Samir: des créanciers se plaignent de ne pas être informés de l'avancement de la liquidation

Le 28 juillet 2016 à 16h28

Modifié 28 juillet 2016 à 16h28

Au centre du processus de liquidation de la Samir, un seul homme, le syndic Mohamed El Krimi. Des créanciers se plaignent de ne pas être correctement informés et l'on apprend que ce syndic a été par le passé, et dans 16 affaires, déchargé par le tribunal qui lui a substitué un autre expert.

L’affaire Samir, qui tient une partie du monde politique et économique en haleine et qui a un retentissement international, est en grande partie entre les mains d’un seul homme, l’expert Mohamed El Krimi, désigné le 21 mars 2016 comme syndic de la liquidation.

M. El Krimi n’a de comptes à rendre qu’à la loi et notamment au Livre V du code de commerce. Et également au juge-commissaire.  En vertu du code de commerce, il doit informer à la demande et prendre l’avis des contrôleurs qui représentent les créanciers.

Selon nos informations, des créanciers se plaignent que les contrôleurs ne leur donnent aucune information, car eux-mêmes n’en ont pas.

La Samir est une affaire d’une ampleur inédite au Maroc, avec des enjeux qui touchent le Trésor public (créances de la douane, voire d’autres organismes), l’économie nationale (créanciers, secteur de l’énergie, sous-traitants), le social (emplois directs et indirects…)….

Cela fait plus de 4 mois que le jugement de liquidation a été prononcé et la plupart des acteurs concernés restent dans le flou.

Prenons des exemples: l’inventaire des actifs, l’audit du groupe, son évaluation, le cahier des charges pour les repreneurs, rien de cela n’a été fait ou en tout cas pas rendu public.

Différents acteurs du dossier, tels que les syndicats de salariés, évoquent une démission de l’Etat et exigent le retour de celui-ci dans le tour de table ou au moins dans la gestion de l’affaire.

Le syndic lui-même a pris des initiatives inattendues. Par exemple: le luxueux bâtiment de la marina qu’il refuse de restituer à Wafabail. Ce bâtiment génère 1,2 MDH de dettes nouvelles chaque mois (le loyer). Le restituer aurait (légèrement) amélioré la situation du passif de la Samir, d’autant plus qu’il n’est pas indispensable au fonctionnement de ce groupe. Le garder génère de nouvelles dettes chaque mois.

Autre exemple, cette initiative du syndic consistant à envisager des schémas de tour de table avec la présence d’opérateurs puissants comme OCP dont ce n’est pas le cœur de métier; ou encore avec des créanciers en effectuant des swaps créances contre actions.

 La personne de M. El Krimi n’est pas en cause. Ce sont les faits qui parlent. Jusqu’à présent, le dossier suscite davantage d’inquiétudes et d’interrogations que d’espoirs. Peut-être cela changera-t-il et qu’il y aura des avancées concrètes dans les prochains jours ou mois?

M. El Krimi a été un expert actif dans des dossiers de liquidation ou de redressement jusqu’au mois de juillet 2007. Entre janvier 2008 et novembre 2009, le tribunal de commerce est intervenu 16 fois dans des affaires où il était syndic pour lui substituer un autre syndic. On peut se demander pourquoi.

Le 21 mars 2016, c’est pourtant lui qui a été désigné dans cette affaire de la Samir, sa première désignation depuis 2007.

Nous n’avons pu obtenir ni les explications ni les réactions de M. El Krimi, car il ne répond plus à nos appels. Il y a quelques semaines, il nous avait affirmé qu’il allait réaliser des avancées concrètes dans le dossier. Depuis, aucune nouvelle. Le redémarrage de la raffinerie, prévu à la mi-juin, n’a pas eu lieu.

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