Une consultante d'origine marocaine soupçonnée être à l'origine du 2e “Vatileaks”

La consultante externe du Vatican a enfreint la règle du silence dans l'Etat le plus petit du monde, ce qui lui a valu d'être arrêtée dans une affaire aux allures de nouveau "Vatileaks".  

Une consultante d'origine marocaine soupçonnée être à l'origine du 2e “Vatileaks”

Le 3 novembre 2015 à 14h12

Modifié le 3 novembre 2015 à 14h12

La consultante externe du Vatican a enfreint la règle du silence dans l'Etat le plus petit du monde, ce qui lui a valu d'être arrêtée dans une affaire aux allures de nouveau "Vatileaks".  

Libérée parce qu'elle avait accepté de collaborer avec la justice vaticane, cette belle femme de 33 ans, Italienne d'origine marocaine, a derrière elle un passé de consultante, ayant travaillé dans des cabinets d'audit et dans la communication. Elle est aussi proche d'un prêtre espagnol, Lucio Angel Vallejo Balda, membre d'une association de prêtres, la "Société de la Sainte-Croix", unie à l'Opus Dei.

Francesca Chaouqu reconnait qu'elle se sent proche de cette puissante prélature conservatrice, qui accorde une grande importance aux laïcs, à la sanctification par le travail, à une communication moderne et efficace.

C'est Mgr Vallejo Balda, aujourd'hui détenu au Vatican, qui, en 2013, a proposé le nom de Mme Chaouqui, quand la pape François a formé la commission de huit experts chargé de voir quels remèdes apporter au mauvais fonctionnement économique du Saint-Siège, la COSEA.

Le mandat de la Cosea lui permettait d'enquêter partout, d'ouvrir placards et tiroirs dans toutes les administrations du petit Etat.

Francesca Chaouqui en était la plus jeune membre, et la seule femme. Très vite sa présence active passée sur divers réseaux sociaux n'était pas bien ressentie dans ce monde discret. Le vaticaniste très critique du pape François Sandro Magister (L'Espresso) révélait le premier ce malaise à l'été 2014.

Tweets controversés

Des photos un peu osées de la belle femme brune dans les bras de son mari avaient paru sur des réseaux sociaux. Mais ce sont surtout des tweets lui seront reprochés. Elle dément les avoir écrits pour la plupart et se dit diffamée.

L'un de ces tweets controversés accusait le cardinal Tarcisio Bertone, alors secrétaire d'Etat de Benoît XVI, de corruption. Un autre affirmait que Benoît XVI aurait une leucémie. Tout cela en plein "Vatileaks", alors que le majordome de Joseph Ratzinger, Paolo Gabriele, avait reconnu avoir livré à la presse italienne des documents secrets.

Le fait qu'elle ait connu le journaliste du groupe Mediaset, Gianluigi Nuzzi, qui avait rassemblé ces documents dans son bestseller "Sua Santita", n'a pas contribué à diminuer la méfiance à son égard.

On parlait dès 2013/2014 d'un "corbeau femme" au Vatican, en estimant que Paolo Gabriele n'avait pu être responsable de toutes les fuites. Sans aucune preuve qu'il s'agisse de Mme Chaouqui.

Elle est aussi accusée d'avoir organisé avec Mgr Vellejo Balda une réception luxueuse sur une terrasse proche du Vatican, en avril 2014, jour de la canonisation de Jean Paul II.

Dans les colonnes de La Stampa, Francesca Chaouqui a clamé mardi son innocence en rejetant l’entière responsabilité des faits sur le religieux espagnol.

Ce sont, semble-t-il, leurs deux témoignages conjugués sur des documents réservés de nature financière qui ont alimenté deux livres à paraître jeudi : "Avarice" d’Emiliano Fittipaldi de l’hebdomadaire L’Espresso, et "Via crucis" de Gianluigi Nuzzi.

Selon ces deux journalistes, qui se sont exprimés ce mardi dans les médias, des scandales d'argent détourné, de privilèges, d'opacité, de trous budgétaires, de croissance sans contrôle des emplois et des dépenses sont dénoncés.

M. Nuzzi a affirmé que "ses sources" ont souhaité "aider le pape". Cela "n'est absolument pas une façon d’aider la mission du pape", a rétorqué lundi le Vatican.

"Ces publications ne concourent en aucune façon à établir la clarté et la vérité, mais plutôt à générer la confusion et des interprêtations partielles et tendancieuses", ajoutait-il.

Le vaticaniste Marco Politi juge de son côté qu'il y "a une grande différence entre Vatileaks 1 et Vatileaks 2". Vatileaks 1 révélait une lutte de pouvoirs alors que Vatileaks 2 parait un ensemble d'initiatives de personnes isolées, estime-t-il.

"Ce sont des actions de mauvaise foi. Dans le passé, remarque le vaticaniste à l'AFP, un tel pouvait dire : je vais dénoncer à l'extérieur parce que personne ne m'écoute à l'intérieur. Aujourd'hui chacun sait que si quelqu'un va voir le pape pour dénoncer une illégallité, celui-ci l'écoute et intervient".

(Avec AFP)

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