La déroute des Bourses asiatiques gagne Wall Street, après l'Europe

La déroute des Bourses asiatiques, avec un lundi noir à Shanghai, continuait de faire des ravages, se propageant à Wall Street après avoir entraîné la chute des marchés européens, les investisseurs se montrant de plus en plus inquiets pour l'économie mondiale.  

La déroute des Bourses asiatiques gagne Wall Street, après l'Europe

Le 24 août 2015 à 14h50

Modifié le 24 août 2015 à 14h50

La déroute des Bourses asiatiques, avec un lundi noir à Shanghai, continuait de faire des ravages, se propageant à Wall Street après avoir entraîné la chute des marchés européens, les investisseurs se montrant de plus en plus inquiets pour l'économie mondiale.  

La Chine dominait toujours les préoccupations, alors que s'enchaînent les indicateurs décevants attestant de l'essoufflement de la deuxième économie mondiale, dont les investisseurs craignent la contagion à la planète entière.

"Je pense que le problème est la croissance de l'économie chinoise", a déclaré le ministre des Finances britannique George Osborne, interrogé lors d'une conférence de presse à Stockholm sur la chute des marchés financiers chinois.

"Bien sûr, il y a de la volatilité au jour le jour sur les marchés actions. Mais, le premier sujet est le principal problème", a-t-il souligné.

Mais rien ne semblait apaiser le regain d'inquiétude des investisseurs sur la conjoncture mondiale dans son ensemble, à l'orée d'une semaine riche en publications de statistiques aux États-Unis et en Europe.

"L'aversion au risque a largement pris le dessus", relèvent les analystes de Saxo Banque.

Wall Street s'est effondrée dès l'ouverture lundi, se laissant gagner par la déroute des Bourses asiatiques puis européennes provoquée par l'inquiétude des investisseurs devant les perspectives de l'économie mondiale: le Dow Jones chutait de 5,75% en début d'échanges et le Nasdaq de près de 8%.

Alors que les Bourses mondiales avaient dévissé la semaine dernière dans un climat d'angoisse générale, les Bourses européennes poursuivaient leur chute après avoir piqué du nez lundi dès l'ouverture, emboîtant le pas aux places asiatiques.

Après l'ouverture de Wall Street, Paris, Francfort et Madrid s'enfonçaient de plus de 7%, Londres de plus de 6%.

En Asie, les lourdes pertes enregistrées la semaine dernière n'ont fait que se creuser.

A Shanghai, l'indice composite a clôturé en baisse de 8,49%, sa plus forte baisse journalière depuis février 2007, effaçant tous les gains enregistrés depuis le début de l'année.

A Tokyo, l'indice Nikkei a terminé la journée en baisse de 4,61%, à un plus bas de six mois.

Hong Kong a reculé de 5,17%, et Sydney de 4,09%, un plus bas en deux ans.

"L'effondrement des indices chinois du jour est cependant à mettre sur le compte des fortes attentes des investisseurs qui anticipaient une (nouvelle forte) intervention de la banque centrale chinoise (PBOC)", fait remarquer John Plassard, de Mirabaud Securities, qui évoquait plus tôt en cours de séance un "vent de panique".

"Il existe une multitude de raisons pour lesquelles la panique en Chine s'étend au reste du monde, mais il se pourrait surtout que les investisseurs se rendent compte que les banques centrales ne sont pas infaillibles", souligne de son côté Jasper Lawler, un analyste de CMC Markets.

Les matières premières n'étaient pas épargnées: les cours du brut se repliaient, évoluant sous 40 dollars le baril à des niveaux inédits depuis six ans.

Sur le marché des changes, l'euro grimpait momentanément à plus de 1,17 dollar peu, face au flou entourant le resserrement de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Pékin impuissant à rassurer

"Les réactions des marchés asiatiques reflètent la conviction des investisseurs qu'un atterrissage brutal (de l'économie chinoise) est inévitable", selon Evan Lucas, du courtier IG Markets.

Un indicateur manufacturier de référence publié vendredi en Chine avait alimenté la fébrilité des marchés mondiaux: il s'est établi à son plus bas niveau depuis plus de six ans, signalant une violente contraction de l'activité manufacturière chinoise en août.

La dévaluation surprise du yuan le 11 août --perçue comme un effort désespéré des autorités chinoises pour relancer ses exportations et l'activité économique-- n'ont fait qu'aviver l'inquiétude générale, provoquant une onde de choc sur les marchés financiers.

Soucieux de rassurer, Pékin a certes annoncé dimanche que le gigantesque fonds de pension chinois allait être autorisé à investir une partie de ses colossaux actifs dans les Bourses locales.

Mais, l'annonce n'a pas rassuré les investisseurs chinois (pour la plupart des particuliers et petits porteurs), d'autant que persistent les craintes de "bulle" --de survalorisation des marchés locaux déconnectés de l'économie réelle.

Pour enrayer la spectaculaire débâcle des Bourses chinoises, Pékin est fortement intervenu depuis fin juin, des organismes publics réalisant des achats massifs d'actions.

Mais, en dépit des assurances du gouvernement, les investisseurs chinois redoutent désormais un retrait prématuré de ces mesures de soutien.

Le marché obligataire, où les taux reculent à mesure que la demande augmente, profitaient en revanche de ce regain de tension, notamment les dettes allemandes et américaines, considérées comme des valeurs refuges.

(AFP)

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