Tsipras reproche au FMI sa “responsabilité criminelle” dans la crise grecque

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a accusé mercredi le FMI de bloquer les négociations pour éviter à son pays un défaut de paiement, avant une série de réunions cruciales à Bruxelles.  

Tsipras reproche au FMI sa “responsabilité criminelle” dans la crise grecque

Le 24 juin 2015 à 13h20

Modifié le 24 juin 2015 à 13h20

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a accusé mercredi le FMI de bloquer les négociations pour éviter à son pays un défaut de paiement, avant une série de réunions cruciales à Bruxelles.  

En route pour la capitale européenne, M. Tsipras a déploré "l'insistance de certaines institutions (créancières, NDLR) qui n'acceptent pas des mesures compensatoires" présentées par Athènes, a indiqué une source gouvernementale grecque. Dans son viseur: le FMI, institution à qui la Grèce reproche son intransigeance et sa "responsabilité criminelle" dans la crise qu'elle traverse.

À Athènes, le gouvernement grec a précisé avoir rejeté une contre-proposition soumise par les créanciers et comprenant surtout des souhaits du FMI, notamment une hausse des recettes de la TVA et des coupes plus importantes dans les dépenses publiques.

"La non-acceptation de mesures compensatoires n'a jamais eu lieu. Ni en Irlande ni au Portugal, nulle part!", s'est insurgé M. Tsipras, citant deux pays qui ont bénéficié d'un plan d'assistance financière UE-FMI.

Le dirigeant de la gauche radicale, les traits tirés, est arrivé vers 11h00 GMT à Bruxelles, où il a été accueilli par Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne. Il devait également rencontrer les dirigeants de la BCE et du FMI, Mario Draghi et Christine Lagarde, ainsi que Klaus Regling, à la tête du fonds de soutien de la zone euro (MES), et Jeroen Dijsselbloem, le patron de la zone euro.

Cette rencontre, organisée par la Commission européenne, s'apparente à un nouveau "grand oral" pour M. Tsipras, six jours avant la date-butoir d'un remboursement de quelque 1,5 milliard d'euros au FMI, qui alimente les craintes de défaut de paiement.

Le déblocage d'une tranche de prêt en suspens depuis presque un an (7,2 milliards d'euros), ou à défaut un geste financier de la BCE, sera nécessaire pour qu'Athènes honore cette échéance.

Le porte-parole du ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a estimé qu'il restait "encore un long chemin" avant que la Grèce ne parvienne à un accord. "Il ne peut y avoir une solution que si elle est approuvée par les trois institutions", a-t-il souligné, et "cela vaut en particulier aussi pour le FMI".

Quelle tactique ?

Plus optimiste, une source au fait des discussions évoque "un climat positif, réaliste et déterminé à parvenir à une conclusion" rapidement, mercredi dans la nuit lors d'une réunion des ministres des Finances de la zone euro ou lors du sommet européen, prévu jeudi et vendredi à Bruxelles.

La réunion au sommet, au siège de la Commission européenne, vise à permettre d'avoir quelque chose sur la table de l'Eurogroupe. "Il y a du pain sur la planche", a résumé le patron de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem.

"La question est de savoir quelle sera la tactique de négociations des Grecs", indique un observateur, pour qui la réunion peut durer jusqu'au bout de la nuit ou au contraire, être très brève.

Pour obtenir l'aide promise, Athènes a présenté lundi de nouvelles propositions, basées surtout sur une hausse des taxes, qui prévoient 8 milliards d'euros d'efforts budgétaires supplémentaires à effectuer en 2015 et 2016. Elles ont été jugées relativement positives par les créanciers, UE et FMI.

Les discussions s'étaient poursuivies entre experts mardi à Bruxelles, où certains négociateurs grecs sont restés après les réunions de lundi.

Mardi encore, des différends subsistaient au sein des créanciers, mais une position commune a depuis été trouvée, affirme une autre source au fait des discussions.

Si la partie grecque accepte le principe d'un budget en excédent primaire (excédent du budget hors charge de la dette) de 1% du PIB cette année et 2% l'an prochain, qui a longtemps été l'un des points d'achoppement des discussions, elle bloque sur la répartition des différents taux de TVA et sur la réforme des retraites.

Au cas où un accord serait trouvé dans les 48 heures, cela marquera la conclusion de négociations "au forceps" de plus de cinq mois et d'une série de réunions en urgence, présentées à chaque fois comme celles de la dernière chance.

Mais il faudra encore que M. Tsipras le fasse approuver par son Parlement, ce qui pourrait s'avérer très délicat. Et d'autres Parlements, dont le Bundestag allemand, devront se prononcer dans les jours qui suivent. Là encore, la partie n'est pas gagnée d'avance.

(AFP)

 

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