Reconnaissance de la Palestine: le Sénat français vote pour

Après les députés, les sénateurs demandent la reconnaissance de l’État de Palestine.

Reconnaissance de la Palestine: le Sénat français vote pour

Le 11 décembre 2014 à 16h45

Modifié le 11 décembre 2014 à 16h45

Après les députés, les sénateurs demandent la reconnaissance de l’État de Palestine.

Ils demandent aussi "une reprise sans délai" des négociations israélo-palestiniennes alors que la tension est montée sur le terrain avec la mort d'un haut responsable palestinien.

 

La résolution défendue par les socialistes, les écologistes et les communistes, et qui n'a qu'une valeur symbolique, a été votée de justesse jeudi, par 153 voix, essentiellement de gauche, contre 146, UMP et centristes. Des sénateurs UMP et centristes ont toutefois soutenu la résolution.

Pour son auteur, Gilbert Roger (PS), la reconnaissance de l'Etat palestinien est "le premier pas d'une relation d'égal à égal entre Israël et les Palestiniens" et "la condition sine qua non de l'ouverture de véritables négociations". "Notre pays doit rappeler que le conflit israélo-palestinien n’est pas une guerre de religion, mais un conflit territorial", a-t-il souligné. L'origine véritable du conflit est "une inégale répartition des territoires entre les deux peuples", a déclaré dans la même veine Eliane Assassi (Communiste, républicain et citoyen, CRC).

L'opposition a fait valoir que l'initiative en ce domaine revient au gouvernement. "C'est au gouvernement d'avoir la main en matière d'Affaires étrangères, et seul la main", et "nous Parlement n'avons pas les éléments, ce qui veut dire en clair que l'interférence n'a pas de sens", a affirmé Roger Karoutchi (UMP).

"Le Parlement ne maîtrise ni le calendrier, ni le cours des négociations", a renchéri son collègue UMP Christian Cambon, ajoutant: "les Palestiniens méritent mieux qu'une reconnaissance de papier."

La France prendra "ses responsabilités"

Les centristes se sont montrés plus partagés: si Amaury de Montesquiou a défendu le texte avec ferveur, son collègue Hervé Marseille a dénoncé "un texte de circonstance, déséquilibré, qui n'a pas sa place" et "qui cherche à s'attirer les bonnes grâces de communautés qui se sont écartées du vote de gauche".

"J’ai vécu de longues années en Israël. J’ai consacré nombre de mes travaux de recherche, comme universitaire, à l’histoire du peuple juif et à celle du sionisme. Je suis profondément attachée à ce pays", a rappelé Esther Benbassa (écologiste) qui a voté le texte. "Je n’en suis pas moins consciente de la tragique injustice faite au peuple palestinien, j’ai vu, de près, les terribles souffrances, les humiliations quotidiennes, et la désespérance."

Le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes Harlem Désir a pour sa part rappelé la démarche engagée par le gouvernement avec notamment l'idée d'organiser une conférence internationale. "La France est prête à prendre l'initiative de cette conférence", a-t-il dit. "Qu'en serait-il si cela ne marchait pas ? Il faudrait que la France prenne ses responsabilités en reconnaissant un État de Palestine", a-t-il ajouté.

Mouvement européen

L'initiative de la gauche, si elle ne lie pas le gouvernement, s'inscrit cependant dans un mouvement global en Europe considérant la reconnaissance comme un moyen de faire pression pour relancer un processus de paix moribond et sauver la solution des deux États.

Les députés irlandais ont ainsi adopté mercredi une motion symbolique demandant à leur gouvernement de reconnaître un État palestinien, après les parlements britannique et espagnol.

L'Assemblée nationale avait voté le 2 décembre à une large majorité une résolution similaire présentée par les députés socialistes.

Mercredi, Ziad Abou Eïn, haut responsable palestinien de 55 ans, est mort à la suite d'incidents survenus lors d'une manifestation qui se voulait pacifique contre la colonisation israélienne près d'un village de Cisjordanie occupée. Sa mort a provoqué l'indignation des Palestiniens. Dans un climat de tensions déjà vives depuis l'été en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, elle fait redouter un nouvel accès de violences.

(Avec AFP) 

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