Les députés français demandent la reconnaissance de la Palestine

Les élus demandent officiellement à l’exécutif de reconnaître l’Etat de Palestine. Gauche et verts ont voté pour, la droite s’est opposée. Au total, la résolution a remporté 339 voix. Les sénateurs voteront le 11 décembre.

Les députés français demandent la reconnaissance de la Palestine

Le 2 décembre 2014 à 16h51

Modifié le 2 décembre 2014 à 16h51

Les élus demandent officiellement à l’exécutif de reconnaître l’Etat de Palestine. Gauche et verts ont voté pour, la droite s’est opposée. Au total, la résolution a remporté 339 voix. Les sénateurs voteront le 11 décembre.

Les députés français ont voté clairement en faveur de la reconnaissance de l’Etat de Palestine par 339 voix contre 151. 68 députés n'ont pas pris part au vote et 16 se sont abstenus.

Les socialistes, les écologistes et les députés du Front de gauche ont voté pour, tandis que l’opposition de droite et centriste, à l'exception de quelques-uns de ses membres, a voté contre cette reconnaissance. Le groupe des radicaux de gauche s'est divisé sur la question.

Le texte adopté a une portée symbolique au moment où les Palestiniens tentent de faire avancer leur cause à l'ONU.

Dans le sillage de leurs homologues britanniques et espagnols, les députés français invitent à leur tour leur gouvernement à reconnaître officiellement l'Etat palestinien "en vue d'obtenir un règlement définitif du conflit".

Le texte a été critiqué par Israël pour qui l'Assemblée commet "une grave erreur". Le Sénat se prononcera sur un texte similaire le 11 décembre.

L'initiative socialiste, si elle ne lie pas le gouvernement, s'inscrit cependant dans un mouvement global en Europe considérant la reconnaissance comme un moyen de faire pression pour relancer un processus de paix moribond et sauver la solution des deux Etats.

Lors du débat vendredi sur le texte, le chef du groupe socialiste Bruno Le Roux a insisté sur la nécessité d'agir face à "l'impasse" de la situation: poursuite de la colonisation, échec des négociations sous égide américaine et multiplication des violences meurtrières.

"Dans la période actuelle qui est une période d'échec dans les négociations et une période d'enlisement dans l'affrontement, on doit faire des gestes symboliques comme celui-là", a renchéri lundi la coprésidente du groupe écologiste Barbara Pompili. Le communiste François Asensi, pour qui cette reconnaissance est "un combat historique", a dit espérer une "large majorité au-delà de la gauche".

Les débats ont montré l'extrême sensibilité du sujet en France où vit la première communauté juive d'Europe, dont le vote a fortement basculé à droite ces dernières années.

La droite, qui pense qu'une reconnaissance ne peut intervenir qu'à la conclusion de négociations, s'est montrée très hostile à une démarche qu'elle estime réservée à l'exécutif.

Après avoir hésité à ne pas prendre part au vote, le groupe UMP votera contre dans sa grande majorité comme le préconisait Nicolas Sarkozy. "Je n'aime pas ces résolutions qui n'ont aucun impact, qui ne changent rien", a ainsi jugé Laurent Wauquiez.

Plusieurs députés UMP chauds partisans d'Israël comme Christian Estrosi ou Claude Goasguen accusent le PS de chercher à séduire un "électorat musulman" qui aurait été déçu par une politique de François Hollande jugée trop favorable à Israël.

A l'UDI, si un député votera pour, "la majorité du groupe votera contre", selon son président Philippe Vigier, regrettant que le PS n'ait pas proposé aux autres groupes une résolution commune.

"Le Hamas est l'équivalent de Daesh et d'Al-Qaïda", n'a pas hésité à lancer vendredi l'UDI (centre) Meyer Habib, député franco-israélien de la circonscription des Français de l'étranger incluant Israël et les territoires palestiniens, s'applaudissant mutuellement avec le FN Gilbert Collard pour qui les socialistes "embrassent le Hamas, le terrorisme".

Seuls une poignée d'UMP soutiennent la résolution, comme l'ancien président de la commission des Affaires étrangères Axel Poniatowski, favorable à la reconnaissance "pour que les deux parties soient dans un rapport mieux équilibré dans les négociations".

Devant les députés, Laurent Fabius a de nouveau répété que "la France reconnaîtra(it) l'Etat palestinien", sans cependant s'engager sur un délai. Paris se veut à la manoeuvre diplomatique sur ce dossier et le ministre des Affaires étrangères a relancé l'idée d'organiser une conférence internationale sur le Proche-Orient.

Mais les enjeux diplomatiques se situent actuellement à l'Onu, où les Palestiniens veulent soumettre au Conseil de sécurité un texte réclamant la fin de l'occupation israélienne en novembre 2016.

Ce projet, soutenu par la Ligue arabe, risque de se heurter au véto américain. Paris travaille donc avec ses partenaires européens à un projet alternatif demandant la reprise du processus de paix et qui prévoirait un délai de deux ans pour que la négociation aboutisse.

Selon le représentant palestinien à l'ONU Riyad Mansour, le texte initié par la France pourrait être présenté au Conseil de sécurité à la mi-décembre.

(avec AFP)

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