Mort du PDG de Total: interpellations et démissions en série en Russie

Le conducteur du chasse-neige à l'origine de la collision qui a provoqué le crash meurtrier de l'avion du PDG de Total, Christophe de Margerie, avait 0,6 grammes d'alcool par litre de sang au moment de l'accident, a annoncé jeudi le Comité d'enquête russe.  

Mort du PDG de Total: interpellations et démissions en série en Russie

Le 23 octobre 2014 à 8h09

Modifié le 23 octobre 2014 à 8h09

Le conducteur du chasse-neige à l'origine de la collision qui a provoqué le crash meurtrier de l'avion du PDG de Total, Christophe de Margerie, avait 0,6 grammes d'alcool par litre de sang au moment de l'accident, a annoncé jeudi le Comité d'enquête russe.  

L'employé de 60 ans, Vladimir Martynenko, a été placé jeudi en détention pour deux mois par un tribunal de Moscou. Son avocat avait auparavant démenti son ébriété, invoquant des problèmes cardiaques, mais avait reconnu que son client avait pu consommer "quelques gouttes" d'alcool.

Les enquêteurs russes ont placé en garde à vue quatre employés de l'aéroport Vnoukovo, près de Moscou, où l'avion de Christophe de Margerie était entré en collision avec un chasse-neige dans la nuit de lundi à mardi, avant de s'écraser en provoquant la mort du PDG du pétrolier français, de deux pilotes et d'une hôtesse de l'air.

Outre le chef des nettoyeurs de pistes et le responsable du contrôle des vols, les autorités ont procédé à l'interpellation de l'aiguilleur du ciel qui contrôlait le décollage de l'avion et de son supérieur qui la supervisait.

Cette contrôleuse aérienne, qui avait encore le statut de "stagiaire" selon les enquêteurs, avait été embauchée en août, selon une source au sein de l'aéroport de Vnoukovo parlant mercredi à l'AFP sous couvert de l'anonymat. Elle opérait toutefois sous la supervision d'un contrôleur du ciel réputé, Alexandre Krouglov, connu surtout pour avoir empêché le crash d'un avion en 2007 à Vnoukovo.

Selon le Comité d'enquête, structure chargée des investigations criminelles en Russie, ces quatre employés "sont détenus en tant que suspects", faute d'avoir respecté les normes de sécurité.

Parallèlement, les premières démissions dans la direction de l'aéroport ont été annoncées jeudi avec le départ du directeur général Andreï Diakov, en poste depuis 2005, et de son adjoint Sergueï Solntsev. Les enquêteurs avaient dénoncé mardi la "négligence criminelle" de la direction de Vnoukovo.

Un premier suspect devant le juge

Le conducteur du chasse-neige impliqué dans la collision avec l'avion de M. de Margerie, Vladimir Martynenko, a pour sa part été conduit au tribunal jeudi, où il doit comparaître devant le juge. M. Martynenko, 60 ans, est accusé par les enquêteurs d'avoir été en état ébriété au moment de l'accident, ce que dément son avocat en invoquant ses problèmes cardiaques.

Dans les premières images de son interrogatoire montrées mercredi par les télévisions publiques russes, M. Martynenko dit avoir "perdu (ses) repères". "Je ne me suis pas rendu compte que j'entrais sur la piste de décollage", déclare-t-il. Son avocat a indiqué mercredi qu'il n'était pas seul à travailler et qu'il faisait partie d'une "colonne de déneigeuses".

Vladimir Martynenko a dû, selon lui, sortir de son véhicule pour vérifier s'il avait heurté un obstacle, prenant un retard de "30 à 40 secondes", suffisant pour "perdre de vue la colonne". "Le convoi a quitté la piste, mais l'aiguilleur du ciel n'a pas remarqué qu'un véhicule restait encore" sur la piste, a affirmé l'avocat. L'avion a alors percuté le chasse-neige avant de s'écraser sur le dos en bord de piste.

"Menaces répétées de collision"

Du côté de l'enquête, les experts russes secondés par leurs homologues français du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), continuent l'analyse des données contenues dans les "boîtes noires" de l'avion de Total, qui doivent aider à éclaircir les circonstances de l'accident.

Selon le vice-président du Bureau d'enquête pour la sécurité de l'aviation civile russe (MAK), Sergueï Zaïko, l'analyse des données de vol commencée mercredi doit prendre "deux à trois jours".

Concernant les conditions de travail dans les aéroports de Russie, le quotidien Vedomosti rapporte jeudi que la compagnie aérienne russe Iamal a publié sur son site internet avant de le retirer un communiqué où elle dénonce des "menaces répétées de collision" de ses appareils dans les aéroports de Russie depuis plusieurs années.

Selon ce communiqué cité par Vedomosti, Iamal a averti les autorités russes à plusieurs reprises de ces risques, mais ses plaintes ont été ignorées.

Les proches de Christophe de Margerie ont pour leur part quitté la France mercredi pour Moscou, où ils doivent procéder au rapatriement du corps, une démarche qui pourrait prendre plusieurs jours. Le patron de Total doit être inhumé dans la petite commune de Saint-Pair-sur-Mer, en Normandie.

(Avec AFP) 

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