Le roi Juan Carlos d'Espagne abdique, Madrid en fleurs attend Felipe VI

Après 39 ans de règne, le roi d'Espagne Juan Carlos signe mercredi sa dernière loi, celle permettant son abdication. Il laisse la place à son fils Felipe, qui prêtera serment jeudi dans une capitale fleurie pour l'occasion, héritant du lourd mandat de redorer l'image d'une monarchie discréditée.  

Le roi Juan Carlos d'Espagne abdique, Madrid en fleurs attend Felipe VI

Le 18 juin 2014 à 15h30

Modifié le 18 juin 2014 à 15h30

Après 39 ans de règne, le roi d'Espagne Juan Carlos signe mercredi sa dernière loi, celle permettant son abdication. Il laisse la place à son fils Felipe, qui prêtera serment jeudi dans une capitale fleurie pour l'occasion, héritant du lourd mandat de redorer l'image d'une monarchie discréditée.  

Affaibli par les ennuis de santé et usé par les scandales, Juan Carlos, âgé de 76 ans, laisse place à son fils, qui deviendra à 46 ans, dès la publication de la loi au Journal Officiel, à minuit, Felipe VI, nouveau roi d'Espagne.

Devant quelque 160 invités, l'ambiance sera à la solennité dans l'imposante Salle des Colonnes du Palais royal de Madrid pour la dernière cérémonie officielle de Juan Carlos, prévue à 18h00 (16h00 GMT).

Durant cet acte "très court, lors duquel aucune parole ne sera prononcée", selon la Maison royale, Juan Carlos, qui marche avec difficulté, appuyé sur une béquille, signera la loi d'abdication devant son épouse Sofia, son fils Felipe et sa belle-fille Letizia, qui devient, à 41 ans, la première reine d'Espagne a ne pas avoir de sang royal.

Si aucun discours n'est prévu, Juan Carlos pourrait avoir un geste envers son fils, selon la Maison royale, qui symboliserait ce passage de témoin inédit depuis le début de la démocratie espagnole, en 1978. Choisi pour dauphin dès 1969 par le dictateur Francisco Franco, le roi était monté sur le trône deux jours après sa mort, le 22 novembre 1975.

Sous les lustres majestueux de la Salle des Colonnes, le chef du gouvernement conservateur, Mariano Rajoy, qui se félicitait mardi de la bonne marche de la succession, ratifiera la loi d'abdication. Elle a auparavant été approuvée à une écrasante majorité par les députés, le 11 juin, puis par les sénateurs, mercredi.

Affirmant vouloir laisser place à une "nouvelle génération", Juan Carlos lègue à son fils la délicate mission de rénover une monarchie discréditée et de préserver une unité nationale malmenée par la poussée séparatiste en Catalogne.

Un lourd défi

En uniforme militaire, portant la ceinture de soie rouge de capitaine général des Armées, qu'il aura reçue des mains de son père, Felipe VI jurera fidélité jeudi à la Constitution de 1978, socle fondateur de la démocratie espagnole.

Une cérémonie devant les députés et sénateurs réunis, mais en l'absence annoncée des parlementaires républicains et d'invités étrangers, qui veut concilier la sobriété requise en temps de crise et la proximité avec les Madrilènes. Rompant avec la tradition catholique, la journée sera exclusivement laïque.

Après avoir prononcé son premier discours de roi et présidé un défilé militaire aux portes du Congrès des députés, Felipe et la reine Letizia parcourront ensuite en voiture le centre-ville, qui se fardait mercredi en leur honneur.

Géraniums, chrysanthèmes, lys et pétunias: près de 16.000 fleurs et des centaines de drapeaux rouge et or de l'Espagne orneront les avenues de Madrid, dix mille autres fanions ayant étés distribués aux taxis et bus de la ville.

Un écran géant placé sur une place longeant leur parcours retransmettra la cérémonie en direct pour les dizaines de milliers de spectateurs attendus. Accompagnés de Juan Carlos et Sofia, et de leurs filles, la nouvelle Princesse des Asturies, Leonor, huit ans, et Sofia, sept ans, le couple royal sortira sur le balcon central du Palais royal pour saluer la foule.

Tout au long de cette journée, la haute silhouette du jeune roi éclipsera celle de Juan Carlos, le grand absent de la cérémonie au Congrès des députés, et de la réception qui suivra au Palais royal, en présence de 2.000 invités et des ambassadeurs étrangers. Une "décision personnelle", assure la Maison royale, prise par le roi lui-même afin de "donner un plus grand rôle" à Felipe.

Espoir d'une monarchie désormais contestée par environ un Espagnol sur deux, selon les sondages, Felipe reste populaire, mais dispose d'une étroite marge de manœuvre, dans un pays où la crise économique et un taux de chômage de 26% ont engendré une perte de confiance dans les institutions.

Les manifestations en faveur d'une république qui avaient accompagné l'annonce de l'abdication se sont pourtant tues, seuls de petits rassemblements, interdits, étant annoncés pour jeudi à Madrid.

(Avec AFP) 

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