Ukraine: Pourparlers tendus entre pouvoir et opposition
Le pouvoir et l'opposition en Ukraine se sont retrouvés vendredi autour d'une table pour des négociations qui ne semblaient cependant pas devoir apaiser la tension, à la quatrième semaine de contestation et à la veille de nouvelles manifestations massives.
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admin
Le 13 décembre 2013 à 16h37
Modifié 13 décembre 2013 à 16h37Le pouvoir et l'opposition en Ukraine se sont retrouvés vendredi autour d'une table pour des négociations qui ne semblaient cependant pas devoir apaiser la tension, à la quatrième semaine de contestation et à la veille de nouvelles manifestations massives.
« Je m'adresse à vous, Viktor Ianoukovitch. Vous portez la responsabilité personnelle de ce qui se passe dans le pays », a lancé lors de ces négociations le champion du monde de boxe et leader du parti Udar (la frappe) Vitali Klitschko, assis en face du président. « Nous savons qu'il existe des plans pour régler la situation par la force. Cela aurait des conséquences catastrophiques pour le pays, et pour vous personnellement », a poursuivi le boxeur, alors que M. Ianoukovitch prenait des notes en baissant les yeux. Pouvoir et opposition étaient réunis autour d'une longue table, en présence notamment du Premier ministre Mykola Azarov.
Ianoukovitch promet une amnistie
Ouvrant la réunion, M. Ianoukovitch a émis le vœu de « trouver une voie qui donnerait l'espoir aux Ukrainiens que nous sommes capables de surmonter de telles crises ». Il avait fait savoir avant la rencontre qu'il allait proposer une amnistie pour les manifestants arrêtés, dans un apparent geste de conciliation. « Je vais proposer qu'il y ait une amnistie. Que l'on libère les gens qui ont été arrêtés (...) et que l'on termine ce conflit », a-t-il déclaré, selon la présidence.
L'opposition s'est montrée intransigeante, réclamant la démission du Premier ministre Mykola Azarov. « Ce gouvernement est responsable de la crise politique et économique », a déclaré à la table ronde Arseni Iatseniouk, un responsable du parti Batkivtschina (la patrie) de l'opposante emprisonnée Ioulia Timochenko. L'appel à la démission de M. Ianoukovitch, leitmotiv des manifestants lors des grands rassemblements de ces dernières semaines, n'a pas été évoqué vendredi hormis la mise en garde lancée par Vitali Klitschko.La table ronde a été organisée par l'ex-président Leonid Kravtchouk, à l'origine d'une tentative de médiation la semaine dernière avec deux autres anciens chefs de l'Etat, Viktor Iouchtchenko et Leonid Koutchma. Cette initiative a reçu un soutien de poids vendredi avec l'appel lancé par l'oligarque le plus riche d'Ukraine, Rinat Akhmetov, qui est sorti de sa réserve pour dénoncer le recours à la force, mercredi, contre les manifestants et inviter à la négociation. Il faut arriver à « une décision qui bénéficie à l'Ukraine à court, moyen et long terme », a déclaré M. Akhmetov.
Cet homme d'affaires très influent, originaire comme le président Ianoukovitch de la ville de Donetsk, dans l'est russophone du pays, a aussi jugé « inacceptable » le recours mercredi à la force contre les manifestants. Les experts avaient déjà relevé que sa chaîne de télévision, Ukraïna, avait donné la parole à l'opposition, un indice significatif dans un pays ou les différents « clans » financiers ont un potentiel d'influence considérable.
(Avec AFP)
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