La Chine lance son premier véhicule d’exploration de la lune

L'Empire du Milieu a marqué cette nuit une nouvelle étape de son histoire spatiale, en lançant une fusée embarquant vers la lune un véhicule d’exploration téléguidé, sobrement baptisé le «Lapin de jade».  

La Chine lance son premier véhicule d’exploration de la lune

Le 2 décembre 2013 à 10h33

Modifié le 2 décembre 2013 à 10h33

L'Empire du Milieu a marqué cette nuit une nouvelle étape de son histoire spatiale, en lançant une fusée embarquant vers la lune un véhicule d’exploration téléguidé, sobrement baptisé le «Lapin de jade».  

Dimanche, le lanceur Longue Marche a décollé dans un nuage de poussière à 01H30 de la base de lancement des satellites de Xichang (sud-ouest), selon des images diffusées en direct par la télévision publique CCTV.

Et ils étaient nombreux, les Chinois restés éveillés pour suivre cet événement, qui constitue sans doute une source de fierté nationale, après avoir été des millions à avoir voté en ligne pour décider comment baptiser le «rover» lunaire, dont le nom fait référence à la mythologie chinoise.

La montée de la fusée et sa sortie de l’atmosphère terrestre ont été ponctuées des commentaires «tout va normalement» des ingénieurs de Xichang. Puis le responsable de la base, Zhang Zhenzhong, a qualifié le lancement de «succès», moins d’une heure après la mise à feu.

Lors de cette mission Chang’e-3, la Chine doit réaliser son premier alunissage «en douceur». Elle deviendrait la troisième nation à réussir ce défi, après les USA et l’URSS.

Le «Lapin de jade» est un engin tout-terrain à six roues, bourré d’électronique et pesant environ 120 kilos. Si tout se déroule bien, il sera débarqué mi-décembre sur le satellite de la Terre.

Selon la légende, le lapin lunaire -- ou «lièvre de la Lune» -- vit sur la Lune, où il pile l’élixir d’immortalité dans son mortier. L’animal apothicaire a pour compagne Chang’e, la déesse chinoise de la Lune.

Le véhicule sera déposé dans la Baie des arcs-en-ciel, un territoire lunaire encore inexploré selon l’administration spatiale chinoise. Cette zone offre des conditions favorables à la fois d’ensoleillement et pour la communication avec la Terre.

Le «Lapin de jade» sera chargé d’effectuer des analyses scientifiques, notamment géologiques. Doté de panneaux solaires pour se fournir en énergie, il enverra aussi vers la Terre des images en trois dimensions de son satellite.

L’engin sera opérationnel trois mois, durant lesquels il se déplacera à une vitesse maximale de 200 mètres par heure.

«Mis à part l’envoi d’astronautes dans l’espace, il s’agit probablement de la mission spatiale la plus compliquée que la Chine ait jamais entreprise», a souligné Morris Jones, un expert australien des questions spatiales.

«La volonté de maîtriser les technologies complexes de l’exploration lunaire répond au souci prioritaire de la Chine: montrer qu’elle rattrape progressivement les premières puissances spatiales et s’assurer ainsi une place de partenaire de premier plan dans les coopérations internationales futures», a de son côté expliqué à l’AFP Isabelle Sourbès-Verger, spécialiste du programme spatial chinois au Centre national de la recherche scientifique (CNRS).

Comme pour son premier vol spatial habité, la Chine se trouve toujours dans une phase de rattrapage technologique en reproduisant des expériences réalisées il y a des décennies par les Américains et les Russes.

Au sujet du «Lapin de jade», Mme Sourbès-Verger note ainsi «un processus d’innovation à la chinoise qui consiste à intégrer de façon originale des éléments qui ne le sont pas forcément (ressemblances avec la structure du rover américain Opportunity et les roues du Lunakhod soviétique de 1976)».

La Chine consacre des milliards de dollars à la conquête de l’espace, supervisée par l’Armée populaire de libération et perçue comme un symbole de la nouvelle puissance du pays sous l’égide du Parti communiste (PCC) au pouvoir. Un thème s’inscrivant dans le «rêve chinois», le slogan fondateur de la politique du président Xi Jinping.

La Chine espère en particulier devenir, dans le cadre de son programme Chang’e, le premier pays asiatique à envoyer un homme sur la Lune, probablement après 2025.

Les sondes Chang’e-1 (lancée en octobre 2007) et Chang’e-2 (octobre 2010), ont permis, après leur mise en orbite, d’effectuer des observations détaillées de la Lune.

Pékin avance aussi à grandes enjambées dans un programme pour se doter d’une station orbitale permanente, et a dans cet objectif amélioré ces deux dernières années sa maîtrise des rendez-vous spatiaux entre modules.

(Avec AFP)

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