Egypte: la justice ordonne l'arrestation du chef des Frères musulmans

Situation extrêmement tendue en Egypte où le nouveau pouvoir entend manifester une fermeté absolue à l'égard de tout débordement, tout en diabolisant les Frères musulmans. La Justice vient d'ordonner l'arrestation du guide des Frères musulmans pour incitation à la violence.

Egypte: la justice ordonne l'arrestation du chef des Frères musulmans

Le 10 juillet 2013 à 17h29

Modifié le 10 juillet 2013 à 17h29

Situation extrêmement tendue en Egypte où le nouveau pouvoir entend manifester une fermeté absolue à l'égard de tout débordement, tout en diabolisant les Frères musulmans. La Justice vient d'ordonner l'arrestation du guide des Frères musulmans pour incitation à la violence.

La justice égyptienne a ordonné mercredi l'arrestation du Guide suprême et d'autres responsables des Frères musulmans, après les violences meurtrières de lundi au Caire, ajoutant à la tension prévalant depuis l'éviction du président islamiste Mohamed Morsi il y a une semaine.

Parallèlement, le nouveau Premier ministre, Hazem Beblawi, devait entamer des consultations pour former un gouvernement de transition, dans un climat très tendu entre le camp des laïcs anti-Morsi et les partisans de l'ex-président.

Une centaine de personnes ont été tuées depuis que l'ex-chef de l’État a été déposé le 3 juillet par l'armée après des manifestations massives.

Ce mercredi, le procureur général a ordonné l'arrestation du Guide suprême des Frères musulmans, Mohamed Badie (photo), et d'autres hauts responsables de la confrérie, qui sont accusés d'incitation à la violence, après les heurts sanglants survenus deux jours plus tôt devant le siège de la Garde républicaine au Caire, a-t-on indiqué de source judiciaire.

M. Badie, qui était apparu publiquement vendredi dernier au Caire pour exhorter les partisans de M. Morsi à rester mobilisés "par millions", était déjà sous le coup d'un mandat d'arrêt.

D'après des sources judiciaires, 200 personnes --parmi les 650 interrogées pour avoir voulu forcer l'entrée du site militaire-- ont été inculpées mercredi. Survenu durant une manifestation de partisans de Mohamed Morsi, ces heurts, les plus graves depuis le début de la crise, ont fait 51 morts et 435 blessés, selon les urgences.

La confrérie, qui a appelé au "soulèvement" après ce "massacre", a accusé des soldats et des policiers d'avoir ouvert le feu sans aucune raison sur les manifestants. L'armée a assuré avoir répliqué à une attaque de "terroristes armés".

Mais Amnesty International (AI) et un collectif de 15 ONG locales ont pour leur part critiqué un usage "disproportionné" de la force de la part des nouvelles autorités, et réclamé une enquête indépendante.

Morsi "en lieu sûr"

"Même si certains manifestants ont pu se montrer violents, la réponse (de l'armée) a été disproportionnée et est à l'origine de décès et de blessures", a estimé AI.

Mohamed Morsi, arrêté après sa destitution, ne fait "pour l'heure l'objet d'aucune poursuite" judiciaire, a par ailleurs assuré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Badr Abdelatty. Il se trouve "en lieu sûr, pour son propre bien, et il est traité dignement", a-t-il avancé.

Le nouveau Premier ministre --dont la nomination mardi soir a été accompagnée de celle du prix Nobel Mohamed ElBaradei à un poste de vice-président-- tentait de former dans les meilleurs délais un gouvernement. Hazem Beblawi, 76 ans, vice-Premier ministre et ministre des Finances en 2011 durant la première période de transition post-Moubarak, aura la lourde tâche de favoriser la réconciliation et de redresser l'économie, au bord de la faillite.

Dans la foulée de sa nomination, un porte-parole de la présidence a indiqué que M. Beblawi allait proposer "quelques postes" aux Frères musulmans au sein du gouvernement de transition. Mais cette tentative de main tendue a été sèchement rejetée par la confrérie. "Nous ne pactisons pas avec des putschistes. Nous rejetons tout ce qui émane de ce coup" militaire, a déclaré à l'AFP Tareq al-Morsi.

La confrérie a également dénoncé le plan de transition présenté par le président par intérim Adly Mansour. "Un décret constitutionnel par un homme nommé par des putschistes (...) ramène le pays à la case départ", a commenté un haut responsable, Essam al-Erian.

Le cadre institutionnel provisoire annoncé par M. Mansour prévoit, entre autres, l'adoption d'une nouvelle Constitution et la tenue de législatives d'ici début 2014. Dans l'attente, le pouvoir législatif reste entre les mains du président par intérim.

Le Front de salut national (FSN), une coalition laïque, et le mouvement Tamarrod, à l'origine des manifestations de masse ayant abouti à l'éviction du président Morsi, ont eux-mêmes émis des critiques.

La coalition est "en désaccord" avec "des articles" du décret publié et "proposera" ses "propres amendements au président", a indiqué le FSN.

Les Etats-Unis ont dit être "prudemment encouragés" par le calendrier des élections et le Koweït a annoncé avoir accordé une aide de quatre milliards de dollars à l'Egypte, ce qui porte à 12 milliards de dollars l'assistance de trois pays arabes du Golfe au Caire depuis l'éviction de Mohamed Morsi. Dans la rue, les deux camps, pro et anti-Morsi, restaient fortement mobilisés. Une manifestation "d'envergure" au Caire était annoncée par les Frères musulmans pour mercredi soir, premier jour du ramadan. Dans la nuit de mardi à mercredi, des attaques de militants armés contre une base de la police et deux points de contrôle ont en outre fait deux morts dans la péninsule du Sinaï (nord-est). (Avec AFP)

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