Société marocaine des tabacs : 200 départs en vue

Plan social ou départs volontaires ? Une chose est sûre, ces départs touchent aussi bien le site de production que les 18 centres de distribution. Ils sont motivés par une conjoncture de plus en plus difficile.  

Société marocaine des tabacs : 200 départs en vue

Le 18 juin 2013 à 23h31

Modifié 18 juin 2013 à 23h31

Plan social ou départs volontaires ? Une chose est sûre, ces départs touchent aussi bien le site de production que les 18 centres de distribution. Ils sont motivés par une conjoncture de plus en plus difficile.  

La nouvelle est tombée la semaine dernière. Une réunion au sommet a été tenue avec des hauts cadres de la Société marocaine des tabacs (SMT), ex-Imperial Tobacco Maroc. Au menu : la communication officielle portant sur la décision de lancer un plan de restructuration sociale qui touche quelques 200 salariés. Il n’a pas fallu longtemps pour que l’information se propage, telle une trainée de poudre. Mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, la sentence n’a pas eu l’effet d’une bombe auprès des effectifs de cette société de production et de distribution de tabac qui emploie quelque 1.500 personnes, filiale d’Imperial Tobacco. «Ça ne casse pas trois pates à un canard quand on sait que l’entreprise n’en est pas à son premier plan du genre, du moins dans une vie antérieure, quand elle portait encore les couleurs d’Altadis», commente tout de go un employé de l’entreprise, faisant référence, entre autres, au dernier plan en date, celui de 2008. Seulement, cet employé, comme beaucoup d’autres, évoque le cas d’un plan social. La direction, elle, atténue les propos et parle de départs volontaires.

Plan social ou départs volontaires ?

«Il ne s’agit aucunement de plan social, mais bel et bien de départs volontaires. Nous avons invité les salariés qui le souhaitaient à soumettre des demandes à ce sujet. Cela fait partie d’une stratégie RH globale», tempère une source autorisée au sein de l’entreprise.  Cette dernière botte en touche quand la question du budget alloué à l’opération est posée. Elle en fait de même au sujet du chiffre d’affaires de l’entreprise.

Il faut dire que cet opérateur file un mauvais coton depuis 2010, année à laquelle le marché, jusque-là organisé en monopole, a été ouvert à la concurrence. Mais les choses se sont davantage dégradées à partir de janvier 2013. C’est là que tous les équilibres économiques de la société ont été complètement chamboulés. Et pour cause, avec la refonte de la loi sur les prix, un deuxième verrou a sauté. Il obligeait les importateurs à respecter un prix minimum à la vente, permettant ainsi à l’opérateur historique de bien défendre son pré carré face à la concurrence.

La nouvelle fiscalité grève les ventes

Mais un tout autre élément a contribué à mettre la Société marocaine des tabacs dans de mauvais draps. Il s’agit du nouveau régime fiscal entré en vigueur depuis le début de l’année. Ce dernier soumet le tabac à une imposition mixte comprenant une taxe interne sur la consommation dite ad valorem, basée sur le prix, et une TIC spécifique, commune à toutes les marques. Ce nouveau système a fortement augmenté la pression fiscale minimale de la TIC sur certains produits. «Ce sont les marques locales, moins chères que celles importées qui en ont le plus pâti. Par le passé, le tabac était régi par un système ad valorem qui évoluait en fonction du prix du produit. Le fait de combiner les deux a changé la donne», explique une source autorisée à la SMT. Les augmentations de prix atteignent 3 DH dans certains cas. Or, le cas le plus emblématique est celui de Marquise qui a vu son prix grimper de 2,50 DH passant de 17,5 DH à 19 DH. «C’est une marque phare du groupe dont les ventes ont connu de fortes baisses depuis l’adoption du nouveau régime fiscal. Cela a mis à mal l’entreprise», nous confie une source interne sous couvert de l’anonymat.

Une information difficile à confirmer dans la mesure où l’entreprise refuse de communiquer sur ses ventes par produit. «Ce sont des informations hautement confidentielles», répond laconiquement le porte-parole de la société.

 


 

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