Boycott: Quel impact sur le climat des affaires ?

Face au boycott de trois marques de grandes consommation, la question qui se pose est de savoir si ce mouvement impacte le climat global des affaires au Maroc? Eléments de réponse à chaud.
Trois entreprises sont dans le viseur des boycotteurs. Cela impacte-t-il l’écosystème des affaires au Maroc?
Dans échanges que nous avons eus avec plusieurs chefs d'entreprises, on peut déceler un questionnement, voire un début d'inquiétude. L'inquiétude porte sur plusieurs points: "et si nous étions un jour impactés?"; "et s'il s'agit d'une stigmatisation du gain et de la richesse?"; "et si gagner de l'argent devenait définitivement mal vu?". Pendant les prochaines semaines, plusieurs marques ont choisi de faire le dos rond et de ne pas être visibles.
Sur le marché des capitaux par contre, nous ne décelons pas d'inquiétude particulière.
Contacté par LeBoursier, un directeur chez un investisseur institutionnel de la place nous a déclaré que ce ‘’mouvement de boycott n’est pas structuré et il n’est pas économiquement justifié: autant d’éléments qui montrent que ce mouvement ne va pas décourager d’autres investisseurs à entamer de nouvelles affaires au Maroc’’.
Il souligne qu’ ‘’il s’agit d’un boycott populiste: ce n’est pas un éveil économique et civique du peuple’’. ‘’On s’attaque à des personnes précises, et non pas à des affaires ou à des produits’’, ajoute-t-il.
Ainsi, ‘’une multinationale ou un investisseur lambda, qui est loin de la politique et qui se lance dans une affaire ne sera pas impacté’’, précise notre interlocuteur.
‘’Dans un environnement qui est caractérisé par une stabilité politique, le climat des affaires au Maroc est robuste, il est bien établi, ce mouvement de boycott, qui n’est pas bien fondé, ne va pas le déstabiliser’’, conclut-il.
De l’autre côté, un directeur de recherche et d’analyse d’une société de bourse de la place nous déclare qu’ ‘’nous n’avons toujours pas de données chiffrées concernant l’impact de ce mouvement ni sur les entreprises concernées ni sur le marché des capitaux dans sa globalité’’.
Notre interlocuteur insiste sur le fait que ‘’nous n’avons pas remarqué de changement au niveau de notre société de bourse par rapport au comportement des investisseurs’’. A vrai dire, il était un peu surpris par notre question.
Il nous explique que ‘’généralement, on analyse comment les investisseurs regardent les émetteurs. Pour l’instant, dans ce regard-là, l’effet boycott n’est pas un paramètre qui est intégré’’.
Et d’ajouter: ‘’même les sociétés qui sont directement touchées pour l’instant, l’impact sur leur performance boursière s’avère limité et il n’est toujours pas chiffré’’.
‘’Pour Oulmès, le boycott touche spécialement un seul produit [Sidi Ali, ndlr]. La consommation s’est orientée donc vers d’autres marques du groupe’’, précise-t-il.
S’agissant d'Afriquia Gaz, ‘’elle n’est pas touchée par la compagne du boycott’’.
Par contre, selon notre analyste, les stations de services de Afriquia sont visiblement boudées. ‘’Mais nous n’avons toujours pas de chiffres fiables qui mesurent l’impact de ce mouvement. Nous n’avons à présent que des spéculations qui sont diffusées sur les réseaux sociaux’’, précise-t-il.
En face, ‘’centrale Danone est une grosse valeur mais qui n’a presque pas de flottant en bourse. 99,7% de son capital sont détenus par Gervais-Danone. Donc l’impact du boycott sur son cours sera marginal’’.
Une chose est sûre: Le marché boursier est atone depuis quelque temps et ‘’ce mouvement de boycott n’a pour l’instant aucun effet direct sur ce marché’’.
Dans un autre registre, ‘’quelques entreprises pourraient retarder un petit peu des actions de leur plan marketing, par exemple en reportant l’augmentation de leurs prix, même si l’augmentation peut s’avérer justifiée’’.
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