Washington promet de réagir en cas d'agression de l'Ukraine, pas d'intervenir militairement

(AFP)

Le 6 décembre 2021

A la veille d'un entretien entre Joe Biden et Vladimir Poutine, la Maison Blanche annonce la couleur: si la Russie attaque l'Ukraine, les Etats-Unis sont prêts à prendre des sanctions financières et à stationner plus de troupes en Europe de l'Est, sans aller jusqu'à une riposte militaire directe.

Un haut responsable de la Maison Blanche a détaillé lundi dans une conférence de presse les leviers que les Etats-Unis sont prêts à actionner.

"Si Poutine bouge, il y aurait une demande accrue de nos alliés" d'Europe de l'Est pour "davantage de troupes, de capacités et d'exercices", et "les Etats-Unis répondraient favorablement", a indiqué cette source.

Le haut responsable a toutefois fait comprendre qu'une riposte militaire américaine directe, en cas d'attaque contre l'Ukraine, n'était pour l'heure pas envisagée.

"Les Etats-Unis ne cherchent pas à se retrouver dans une position où l'usage direct de forces américaines serait au centre de nos réflexions", a dit la source.

Washington entend privilégier, en cas d'invasion de l'Ukraine, "une combinaison" de plusieurs éléments: du "soutien à l'armée ukrainienne", "de fortes sanctions économiques" et "une augmentation substantielle du soutien et des capacités auprès de nos alliés au sein de l'Otan."

Le président américain s'entretiendra avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky "dans les jours suivant" son entretien avec Vladimir Poutine, a encore fait savoir le haut responsable de la Maison Blanche.

Il a précisé que le secrétaire d'Etat Antony Blinken aurait dès ce lundi une conversation avec le chef d'Etat ukrainien.

Par ailleurs, le président américain "s'entretiendra plus tard aujourd'hui avec des alliés européens clé pour coordonner le message" qu'il adressera en visioconférence à son homologue russe, et s'assurer qu'il "aborde cette conversation avec Vladimir Poutine dans l'unité avec les alliés et dans une forte solidarité transnationale".

- Pas de "percée" -

Le Kremlin a lui indiqué lundi ne pas s'attendre à une "percée" lors de l'entretien virtuel.

La conversation entre les deux hommes devrait surtout tourner autour de l'Ukraine.

Kiev et ses alliés accusent la Russie d'avoir massé des troupes et des blindés à sa frontière en prévision d'une attaque.

"Nous ne savons pas si le président Poutine a pris une décision sur une éventuelle escalade militaire en Ukraine. Mais nous savons qu'il met en place les capacités de lancer une telle escalade", a dit la source américaine.

Moscou pour sa part dément toute intention belliqueuse mais avance certaines exigences, notamment un engagement que l'Ukraine ne rejoindra pas l'Otan, comme l'ont fait un grand nombre de pays de l'ancien bloc soviétique.

Or ni Kiev, ni les Etats-Unis n'entendent prendre un tel engagement même si, dans les faits, la procédure d'adhésion de l'Ukraine à l'alliance militaire, bien qu'officiellement ouverte, semble gelée.

Le président américain et son homologue russe doivent avoir mardi leur troisième conversation depuis l'investiture de Joe Biden.

Les deux hommes s'étaient parlé en face à face à Genève en juin, puis au téléphone en juillet sur fond de tentions autour de cyberattaques contre des entreprises américaines, imputées à des acteurs russes.

Le président américain n'a jamais mâché ses mots concernant Vladimir Poutine, doutant que ce dernier ait une "âme" et le qualifiant même de "tueur" en public.

Il se veut aussi le champion de la démocratie dans le monde, une position difficile à tenir si les Etats-Unis ferment les yeux sur une nouvelle attaque de l'Ukraine par la Russie.

Mais le démocrate de 79 ans espère également, ou tout du moins espérait jusqu'ici, établir une relation "stable et prévisible" avec la Russie.

Vladimir Poutine tient lui à affirmer la Russie comme une puissance dans le jeu géopolitique mondial, aujourd'hui dominé par la rivalité entre Chine et Etats-Unis.

L'Ukraine est déchirée depuis 2014 par une guerre qui a fait plus de 13.000 morts entre Kiev et des séparatistes prorusses dans l'est du pays, que la Russie est accusée par les Occidentaux de soutenir. Le conflit a démarré après l'annexion par la Russie de la péninsule de Crimée.

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Le 6 décembre 2021

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