Venezuela: l'opposition et les observateurs internationaux de retour pour les élections régionales

(AFP)

Le 21 novembre 2021

Participation de l'opposition pour la première fois depuis 2017, retour d'une mission d'observation de l'Union européenne: les élections régionales et municipales, dimanche au Venezuela, constituent un point de départ pour le pouvoir et l'opposition.

Quelque 21 des 30 millions de Vénézuéliens élisent - sur 70.000 candidats en lice - 23 gouverneurs ainsi que les maires et conseillers de 335 communes de ce pays touché par une crise économique inédite et par l'hyper-inflation.

Les bureaux de vote, dotés de machines, ont ouvert à 6h00 locales (10h00 GMT) et fermeront en théorie à 18h00 (22h GMT) avec des résultats attendus vers "2 ou 3 h du matin" selon une source au sein du Conseil national électoral (CNE).

Dans certains bureaux des files d'attente ont commencé à se former.

"Je viens exercer mon droit de vote dans un pays démocratique. Chaque élection est un bienfait pour ce pays béni malgré tous ses problèmes", a affirmé José Casanova, 74 ans, militante chaviste (du nom de Hugo Chavez, figure de la gauche radicale latino-américaine et défunt prédécesseur de M. Maduro) après avoir voté dans le grand quartier populaire de Petaré (Est de Caracas).

Le président Nicolas Maduro cherche à faire lever les sanctions économiques qui pèsent sur son pays en donnant des gages de bonne volonté et de démocratie.

De son côté, l'opposition divisée a finalement décidé d'aller au scrutin, en espérant qu'il lui permettra d'impulser une dynamique positive en vue de la présidentielle de 2024.

Le résultat ne fait guère de doute: le chavisme devrait l'emporter haut la main, lors d'un scrutin à un seul tour face à une opposition morcelée, estime le politologue Pablo Quintero.

- Opposition divisée, aubaine pour Maduro -

Henrique Capriles, deux fois deuxième de la présidentielle, a reconnu que sans union, "soyons honnêtes: le PSUV (parti socialiste uni du Venezuela, au pouvoir) va gagner".

Selon les observateurs, l'opposition pourrait l'emporter dans six Etats tout au plus: Tachira, Zulia, Lara (Ouest), Nueva Esparta (île) ou Sucre et Anzoategui (est).

Faisant face à des sanctions économiques, notamment de la part des Etats-Unis qui veulent évincer Maduro du pouvoir, Caracas cherche à desserrer l'étau.

Objectif: donner des gages de démocratie "pour faire lever au moins partiellement les sanctions, notamment celles sur le pétrole", estime Oswaldo Ramirez, consultant.

Caracas, dont une partie des fonds à l'étranger sont gelés, veut pouvoir plus facilement vendre son pétrole, dont les Etats-Unis étaient le principal acheteur, et pouvoir importer sans difficultés.

Le pouvoir a fait des concessions. Il a ouvert des négociations avec l'opposition et invité des missions d'observation de l'UE, de l'ONU ou de la fondation Carter.

C'est la première fois que l'UE va observer un scrutin au Venezuela depuis 15 ans. Habituellement à cheval sur sa "souveraineté", Caracas a même avalé quelques couleuvres comme des déclarations de Josep Borrell, le chef de la diplomatie de l'UE. Cela "montre que le régime a besoin de cette mission" qui crédibilise le scrutin, selon un opposant.

L'opposition qui a boycotté la présidentielle de 2018 et les législatives de 2020 a rompu avec sa stratégie mais malgré de nombreux discours vantant l'union, les différentes tendances n'ont pas réussi à fusionner leurs listes.

"Indépendamment du résultat, il doit y avoir une réorganisation et une relance de toutes les forces démocratiques", a affirmé vendredi M. Capriles, qui a appelé les Vénézuéliens à voter.

Juan Guaido, sans pouvoir mais reconnu président par interim par une cinquantaine de pays, dit aussi qu'il faut "unifier la lutte". Il a indiqué qu'il n'irait pas voter. "Voter ou non (...) il n'y a pas de dilemme, il y a une certitude Maduro est et continuera à être illégitime".

"Préparons nous à une grande élection pour que ce soit une grande victoire de la démocratie, de la constitution, de la liberté républicaine", a lancé le président Maduro, qui se frotte les mains de cette division.

"Il n'y a pas de possibilité de fraude avec les machines", souligne un spécialiste électoral de l'opposition "mais il peut y avoir de la coercition, de la persécution, de la motivation (achat de voix, service etc...), une inégalité de l'accès aux médias".

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Le 21 novembre 2021

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