Une indépendantiste catalane laissée en liberté à son retour en Espagne après 5 ans d'exil
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AFP
Le 28 mars 2023
L'indépendantiste catalane Clara Ponsati, qui vivait en exil depuis cinq ans pour échapper aux poursuites de la justice, a fait son retour surprise mardi en Espagne, où elle a été interpellée puis laissée en liberté après avoir été entendue par un tribunal.
Mme Ponsati, 66 ans, ne risquait plus de peine de prison du fait d'une récente réforme du Code pénal du gouvernement espagnol.
"Je suis venue pour dénoncer la violation systématique de nos droits", a-t-elle lancé devant la presse à Barcelone, quelques heures après avoir passé la frontière avec la France en voiture.
Très peu de temps après cette conférence de presse, l'indépendantiste a été interpellée en vertu d'un mandat d'arrêt émis par la justice espagnole, a indiqué à l'AFP la police régionale.
Mme Ponsati, qui bénéficie de son immunité d'eurodéputée, avait en effet pour obligation de se présenter devant la justice pour l'informer de sa présence sur le territoire espagnol et être entendue. Ce qu'elle avait indiqué refuser de faire.
Elle a été laissée en liberté après avoir été entendue pendant environ cinq heures devant un tribunal. Plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés pendant ce temps devant le palais de justice en brandissant des drapeaux indépendantistes catalans.
Principale figure du mouvement séparatiste, l'ex-président du gouvernement catalan Carles Puigdemont a dénoncé sur Twitter une "interpellation illégale".
L'actuel président de Catalogne, le séparatiste Pere Aragonès, s'est félicité dans un communiqué du retour de Mme Ponsati. Mais le fait qu'elle ait été conduite de force devant la justice "met une nouvelle fois en évidence le fait que la répression contre l'indépendantisme continue", a-t-il affirmé.
- Plus aucun risque de prison -
Mme Ponsati ne risque plus de peine de prison depuis une récente réforme controversée du gouvernement espagnol du socialiste Pedro Sanchez, destinée à donner des gages au mouvement séparatiste catalan dont une partie le soutient.
Cette réforme a entraîné la suppression du délit de sédition dont était accusée, comme d'autres indépendantistes, Mme Ponsati, qui est désormais seulement poursuivie pour désobéissance.
Comme Carles Puigdemont, Mme Ponsati avait fui à l'étranger après l'échec fin octobre 2017 de la tentative de sécession de la Catalogne.
Cette ancienne membre du gouvernement régional de M. Puigdemont, dans lequel elle était en charge de l'Education, s'est d'abord exilée en Belgique avant de partir pour l'Ecosse où elle a été professeure d'économie à l'université de St Andrews.
L'Espagne a réclamé en vain son extradition jusqu'à ce que la justice écossaise abandonne la procédure en août 2021, en raison du retour de l'indépendantiste en Belgique, après son élection au Parlement européen.
Carles Puigdemont a lui aussi bénéficié en janvier de la suppression du délit de sédition. Mais il risque toujours une peine de prison, certes moins lourde, s'il était jugé un jour en Espagne où il est toujours accusé de détournement de fonds publics.
Eurodéputé comme Clara Ponsati, M. Puigdemont vit en Belgique depuis son départ d'Espagne en 2017.
Le gouvernement indépendantiste de M. Puigdemont avait tenté en octobre 2017 de faire sécession de l'Espagne en organisant un référendum d'autodétermination, interdit par la justice, avant que le Parlement local ne déclare unilatéralement l'indépendance de la région.
Madrid avait alors suspendu l'autonomie de la région tandis que les dirigeants séparatistes avaient été incarcérés ou avaient fui à l'étranger.
Arrivé au pouvoir moins d'un an plus tard, Pedro Sanchez a fait de l'apaisement en Catalogne l'une de ses grandes priorités.
Il a ainsi repris un dialogue ouvert avec une partie des indépendantistes catalans, toujours au pouvoir dans la région, et a gracié en 2021 les neuf dirigeants séparatistes condamnés en 2019 à des peines allant de 9 à 13 ans de prison pour leur rôle dans les évènements de 2017.
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