Trump, sous le coup d'une inculpation historique, prêt à “se battre” sur tous les fronts

(AFP)

Le 31 mars 2023

Après son inculpation historique, Donald Trump se prépare à subir une épreuve qu'aucun autre ancien président n'a vécue: une prise d'empreintes et de photo avant sa présentation à un juge, devant lequel il plaidera "non coupable".

L'ancien locataire de la Maison Blanche, qui rêve de la reconquérir en 2024, "a été choqué" quand il a appris sa mise en accusation par la justice de l'Etat New York dans un dossier pénal, lié à un versement effectué avant l'élection de 2016 à une star du X, a déclaré vendredi 31 mars son avocat Joe Tacopina.

"Mais il a retroussé ses manches et décidé de se battre", a ajouté Me Tacopina sur la chaîne NBC, en annonçant son intention de déposer "immédiatement" des recours mettant en cause la légalité des poursuites, dont la nature exacte n'a pas encore été rendue publique.

Dans l'arène politique, le républicain de 76 ans a déjà donné de la voix: reprenant un discours bien rodé, il a tonné contre une mise en accusation "bidon et honteuse" orchestrée selon lui par les démocrates pour faire dérailler sa campagne présidentielle.

Soutenu par un parti dont les ténors ont immédiatement volé à son secours, il a prédit que cette "chasse aux sorcières" "se retournerait" contre le président démocrate Joe Biden.

Pressé par les journalistes, ce dernier a refusé vendredi de commenter les déboires de son prédécesseur.

"Cirque"

Joe Biden, qui a l'intention de briguer un second mandat, ne veut pas alimenter la posture de martyr endossée par Donald Trump pour rallier ses troupes. Il mise à l'inverse sur le décalage entre son image de président au travail contre celle de son rival empêtré dans les affaires pour séduire les électeurs du centre.

La journée de mardi pourrait apporter de l'eau à son moulin.

Donald Trump, qui vit en Floride, devra se présenter devant un tribunal de Manhattan pour se voir signifier formellement les charges pesant contre lui.

La convocation donnera lieu à un rituel inédit pour un ancien chef d'Etat: le milliardaire devra décliner son nom, âge, profession, se soumettre à une prise d'empreintes digitales et être pris en photo, comme tout prévenu.

D'après son avocat, il ne sera pas menotté mais pourrait avoir à traverser des couloirs, en présence de médias. Les procureurs démocrates "vont essayer de se faire plaisir en le paradant (...) mais vont éviter d'en faire tout un cirque", a estimé Me Tacopina.

Quand il sera devant le juge, "le président plaidera non coupable" car "il n'y aucun crime", a-t-il encore assuré. Donald Trump devrait ensuite être laissé en liberté, peut-être sous conditions, en attendant l'organisation de son procès.

Liaison

Les chefs d'inculpation pesant contre lui, et donc les peines qu'il encourt, seront rendus publics mardi.

Ils portent sur 130.000 dollars versés en 2016 par l'avocat personnel de Donald Trump, Michael Cohen, pour acheter le silence de l'actrice de films pornographiques Stormy Daniels qui prétend avoir eu une relation extraconjugale avec le magnat de l'immobilier dix ans plus tôt.

Donald Trump, qui réfute cette liaison, a dû reconnaître avoir remboursé Michael Cohen mais assure que la transaction n'avait rien d'illégale.

Si l'accord passé avec Stormy Daniels était bien autorisé, il pourrait toutefois correspondre à une dépense de campagne. Or la somme n'apparaît pas dans les comptes du candidat et a, au contraire, été inscrite comme un "frais juridique" dans les documents de son entreprise.

Selon CNN, Donald Trump pourrait donc faire face à une trentaine de chefs d'inculpation tournant autour de fraudes comptables pour dissimuler l'usage des 130.000 dollars.

Ce dossier, porté par le procureur démocrate de Manhattan Alvin Bragg, pourrait n'être que le premier, et peut-être le moins sérieux, pour l'ancien président qui fait l'objet de multiples autres enquêtes judiciaires.

La justice fédérale a ouvert des investigations sur son rôle dans l'attaque du Capitole, le 6 janvier 2021, et sur sa gestion des archives présidentielles après son départ de la Maison Blanche. Une procureure de l'Etat de Géorgie s'intéresse à des pressions exercées sur des responsables électoraux pour contester sa défaite à la présidentielle de 2020.

Mais rien dans la loi américaine n'interdit à une personne inculpée, voire condamnée, d'être candidate à une fonction élective et de prendre ses fonctions en cas de victoire.

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Le 31 mars 2023

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