Séisme en Turquie et Syrie: 7 milliards d'euros de promesses d'aide internationale

(AFP)

Le 20 mars 2023

Les donateurs internationaux se sont engagés lundi à Bruxelles à apporter 7 milliards d'euros d'aide aux populations de Turquie et de Syrie affectées par le séisme du 6 février, qui a fait plus de 56.000 morts et des dégâts évalués à plus de 100 milliards d'euros.

"Les engagements s'élèvent au total aujourd'hui à sept milliards d'euros", a déclaré le Premier ministre suédois Ulf Kristersson, dont le pays assure la présidence semestrielle du Conseil de l'UE, à l'issue d'une conférence internationale des donateurs organisée à Bruxelles.

Sur ces 7 milliards, quelque 950 millions d'euros vont à la population syrienne, a détaillé la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. La majorité des promesses d'aide va à la Turquie, où le bilan du séisme a été le plus lourd.

"Un début"

Mme von der Leyen s'est félicitée "d'un bon jour pour la solidarité internationale" mais a souligné que la conférence, à laquelle participaient plus de 60 délégations, "n'était qu'un début".

"Nous avons beaucoup de travail devant nous", a-t-elle reconnu, ajoutant qu'une conférence des donateurs uniquement dédiée à la population syrienne se tiendrait à Bruxelles les 14 et 15 juin.

La Commission s'est engagée à verser un milliard d'euros d'aide pour la reconstruction de la Turquie, et 108 millions d'euros d'assistance humanitaire à la Syrie. La Banque européenne d'investissement a annoncé 500 millions d'euros de prêts pour la Turquie.

Achim Steiner, administrateur du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), a jugé que le résultat de la conférence constituait "un grand pas en avant". "Mais nous avons encore un long chemin à parcourir", a-t-il souligné.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a en effet estimé à "quelque 104 milliards de dollars" (97 milliards d'euros) le coût total des dégâts dans son pays.

"Il est impossible pour un pays de lutter seul contre une catastrophe de cette ampleur", a-t-il plaidé, s'exprimant par vidéoconférence.

Des millions de personnes ont vu leurs logements détruits dans la zone affectée par le séisme dans le sud-est de la Turquie et le nord de la Syrie, où vit une importante population réfugiée ou déplacée par le conflit syrien.

En Syrie, le coût des réparations d'urgence a été estimé par l'ONU à 14,8 milliards de dollars (13,8 milliards d'euros).

L'Allemagne a annoncé qu'elle doublait son aide aux victimes du séisme, à 240 millions d'euros. La France a indiqué qu'elle ajoutait douze millions à la trentaine de millions déjà annoncés pour les deux pays touchés.

La secousse de magnitude 7,8, suivie d'une autre neuf heures plus tard, a fait en Turquie 50.096 morts, selon le dernier bilan des autorités. En outre, 5.954 personnes ont aussi perdu la vie en Syrie, selon une compilation effectuée par l'AFP.

Recep Tayyip Erdogan, candidat à sa propre succession le 14 mai, a promis une reconstruction au pas de charge, "en un an".

Même si les relations sont souvent tendues, la Turquie est un partenaire clef pour l'Union européenne, qui a versé plus de cinq milliards d'euros à ce pays pour l'aider à faire face à l'accueil des réfugiés syriens.

"Nous accueillons quatre millions de réfugiés, dont 3,5 millions de Syriens. Alors que nous pansons nos plaies, nous sommes solidaires du peuple syrien, qui a également été touché par le tremblement de terre", a déclaré M. Erdogan.

Damas exclu

En revanche le gouvernement du président syrien Bachar al-Assad, sanctionné par les Occidentaux depuis la répression en 2011 du soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile, n'est pas associé à la conférence.

Ce qu'a "déploré" le ministère syrien des Affaires étrangères dans un communiqué.

Si l'aide internationale a rapidement été acheminée en Turquie après le séisme, les organisations humanitaires ont été confrontées à d'importantes difficultés pour apporter du soutien à la population syrienne, en particulier dans la zone rebelle d'Idleb (nord-ouest).

Depuis, l'UE et les Etats-Unis ont allégé les sanctions imposées à la Syrie, et Damas a accepté d'autoriser l'ONU à ouvrir deux autres passages frontaliers pour aider à acheminer l'aide.

"Que ce soit clair, l'Union européenne ne travaille pas avec le régime d'Assad. Mais nous soutenons toujours les populations dans le besoin", a souligné Mme von der Leyen, ajoutant que l'aide se faisait par le biais d'organisations humanitaires partenaires.

La Russie, allié principal de Damas, était exclue de la conférence des donateurs de Bruxelles en raison de la guerre menée en Ukraine.

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Le 20 mars 2023

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