Restrictions anti-Covid: deuxième nuit d'émeutes aux Pays-Bas

(AFP)

Le 21 novembre 2021

Des manifestations contre les restrictions sanitaires ont de nouveau tourné à l'émeute samedi soir aux Pays-Bas, notamment à La Haye où plusieurs policiers ont été blessés dans des heurts avec les manifestants, au lendemain d'une "orgie de violence" à Rotterdam (sud-ouest).

A La Haye, ville où siège le gouvernement néerlandais, des policiers en tenue anti-émeute ont chargé des groupes de manifestants qui leur jetaient des pierres et des objets divers dans un quartier populaire, et ont utilisé un canon à eau pour éteindre des vélos en feu à une intersection très fréquentée. Cinq policiers ont été blessés et au moins sept personnes arrêtées.

Des violences ont également éclaté à Urk, petite ville protestante du centre du pays, et dans plusieurs localités de la province du Limbourg (sud). Deux matches de football ont par ailleurs été interrompus plusieurs minutes à Alkmaar (ouest) et Almelo (est) par des supporters frustrés par le huis clos imposé dans le cadre de la lutte anti-Covid, selon les médias locaux.

Vendredi soir, une manifestation avait déjà viré au chaos dans le centre de Rotterdam, avec trois manifestants blessés par des tirs de la police et 51 personnes arrêtées.

Les Pays-Bas ont réintroduit la semaine dernière un confinement partiel pour faire face à une flambée de cas de Covid-19, avec une série de restrictions sanitaires touchant notamment le secteur de la restauration, qui doit fermer à 20H00.

Le gouvernement projette désormais d'interdire certains lieux aux non-vaccinés, notamment les bars et les restaurants pour tenter d'enrayer la vague de contaminations. Plus de 21.000 nouveaux cas de Covid-19 ont été enregistrés vendredi aux Pays-Bas.

- "Ils sont en colère" -

"Les gens protestent contre le confinement et la 2G" qui autorise les seuls vaccinés ("geimpft") et guéris ("genesene") à accéder à certains lieux publics, a déclaré à l'AFP Ferdi Yilmaz, propriétaire d'une pizzeria à La Haye.

"Ils sont en colère", a-t-il ajouté, accusant des policiers d'avoir traîné plusieurs personnes hors de sa boutique, brisé la vitre de la porte d'entrée et de l'avoir frappé sur la main "sans raison".

La police a arrêté plusieurs personnes dans le quartier populaire de Schilderswijk à La Haye, où des journalistes de l'AFP ont vu des agents en civil traîner une femme hors d'une voiture.

Cinq policiers ont été blessés, dont l'un a été transporté à l'hôpital pour une commotion cérébrale et deux souffrent de lésions auditives causées par le bruit des feux d'artifice, a indiqué la police de La Haye dans un communiqué.

Une ambulance transportant un patient a eu sa vitre brisée par un jet de pierre, a ajouté la police.

Samedi en début de journée, les manifestations avaient pourtant commencé dans le calme dans plusieurs villes du pays, comme à Amsterdam ou à Breda (sud) où un millier de personnes ont défilé en portant des pancartes disant "Non au confinement".

La manifestation à Breda avait même des allures de fête, les participants dansant en suivant des chars avec DJs, des "party bus" fermant la marche, a constaté un journaliste de l'AFP.

Des fumigènes ont été utilisés et quelques feux d'artifices ont été tirés alors que les derniers participants se dispersaient.

"Les gens veulent vivre (...) c'est pourquoi nous sommes ici", a déclaré à l'AFP Joost Eras, un des organisateurs. Mais "nous ne sommes pas des émeutiers. Ici, on est en paix", a-t-il assuré, se distanciant du chaos nocturne qui avait éclaté la veille à Rotterdam.

- 'Orgie de violence' -

Le maire de Rotterdam Ahmed Aboutaleb a qualifié les incidents de vendredi d'"orgie de violence".

"Trois émeutiers ont été blessés lorsqu'ils ont été touchés par une balle. Ils sont toujours à l'hôpital", a déclaré la police néerlandaise, ajoutant qu'une enquête serait menée pour déterminer "si les blessures ont été causées par des balles de la police".

Au total, sept personnes, dont des policiers, ont été blessées dans les violences de Rotterdam

Sur la cinquantaine de personnes arrêtées, la moitié étaient mineures et les émeutiers venaient de différentes régions du pays, a indiqué la police, qui était toujours à la recherche d'autres suspects.

Plus tôt dans la journée, la police néerlandaise avait déclaré avoir tiré "des coups de semonce à plusieurs reprises" mais "à un moment donné, la situation est devenue si dangereuse que les agents se sont sentis obligés de tirer sur des cibles", a-t-elle ajouté.

"La police et le ministère public mettent tout en œuvre pour traquer, poursuivre et punir ces émeutiers", a déclaré dans un communiqué Ferd Grapperhaus, le ministre de la Sécurité et de la Justice, déplorant des destructions "considérables".

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Le 21 novembre 2021

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