Prise d’otages dans une synagogue au Texas

Les forces de l’ordre américaines menaient samedi des négociations « tendues » depuis plusieurs heures avec un homme qui a pris plusieurs personnes en otages dans une synagogue d’une petite ville du Texas aux Etats-Unis.
Dans la soirée de samedi, une des personnes prises en otage a été libérée, a annoncé la police locale.
« Peu après 17h00 (23h00 GMT), un otage de sexe masculin a été libéré indemnde », a indiqué la police de Colleyville dans un communiqué. « Cet homme retrouvera sa famille dès que possible et n’a pas besoin de soins médicaux », a-t-elle ajouté.
Le président américain Joe Biden, qui se trouve dans son fief de Wilmington, dans le Delaware, pour le week-end, « va continuer à recevoir des informations actualisées » et des membres de son équipe chargée de la sécurité nationale « sont en contact avec la direction des forces de l’ordre fédérales », a déclaré sur Twitter sa porte-parole Jen Psaki.
La chaîne ABC News, qui cite une source sur place, a rapporté que le suspect était armé, retenait quatre personnes en otage, dont un rabbin, et affirmait avoir placé des bombes à des emplacements inconnus.
La police avait indiqué en fin de matinée qu’une opération des forces d’intervention était en cours à une adresse correspondant à la synagogue de la congrégation Beth Israël à Colleyville, près de Dallas.
La voix d’un homme agité par moments pouvait être entendue sur la retransmission de l’office religieux en direct sur Facebook, consultée par l’AFP avant son interruption.
« Il y a quelque chose qui ne va pas avec l’Amérique », a notamment lancé cet homme.
« Je vais mourir », a-t-il aussi dit, demandant à plusieurs reprises à un interlocuteur non identifié que « sa soeur » lui soit passée au téléphone.
Le suspect, selon ABC News, affirme être le frère d’Aafia Siddiqui, une scientifique pakistanaise condamnée en 2010 par un tribunal fédéral de New York à 86 ans de prison pour avoir tenté de tirer sur des militaires américains alors qu’elle était détenue en Afghanistan. Il réclame sa libération, a rapporté la chaîne, citant un responsable proche du dossier sous couvert d’anonymat.
D’après la même source, elle est incarcérée à la base militaire de Carswell, non loin de Dallas.
Des experts ont toutefois souligné que le mot utilisé par l’homme en arabe était figuratif et signifiait « sœur » dans la foi islamique.
– Patrouilles renforcées –
La retransmission en direct, interrompue à 13H50 (19H50 GMT), ne montrait qu’un pupitre, les personnes à l’intérieur de la synagogue se trouvant hors cadre.
« Les négociateurs ont pris contact avec cette personne et travaillent afin d’obtenir un dénouement sûr », a indiqué à propos du preneur d’otages présumé la sergente Dara Nelson, de la police de Colleyville, au journal The Dallas Morning News.
La police de Colleyville a indiqué procéder à l’évacuation des habitants des alentours, et a demandé au public d’éviter la zone.
Le maire de Dallas, Eric Johnson, a lui fait savoir qu’il avait « déployé des patrouilles additionnelles auprès des synagogues et d’autres sites » dans la région.
Le gouverneur du Texas, Greg Abbott, a décrit une situation « tendue », tandis que Ted Crus, sénateur républicain de cet Etat, a dit « surveiller la situation de près » et prier pour les otages et les forces d’intervention.
Le Premier ministre israélien Naftali Bennett a lui aussi indiqué surveiller la situation. Son ministre des Affaires étrangères, Yair Lapid, a précisé que la consule israélienne de Houston, Livia Link, se rendait sur place.
« Nos pensées et prières vont à nos frères et soeurs retenus en otages dans une synagogue au Texas », a-t-il tweeté en hébreu.